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Too big to fail?

Publié le 30 septembre 2019 par Fouzi53 @fouzi53

Le Krach de Thomas Cook aurait-il surpris les prestataires de services et les clients qui lui ont fait confiance ? Je ne le pense pas et si tel était le cas, on peut vraiment parler de naïveté de leurs parts, car cela était prévisible au moins depuis le premier « Profit Warning » lancé par l’entreprise le 24 Septembres 2018, il y a tout juste un an. Et s’ils avaient encore un doute il aurait dû être levé le 16 mai dernier, lors du 2eme « Profit Warning » lancé par le voyagiste.

Mais il faut dire aussi, que jusqu’au dernier moment, tout le monde pensait que l’entreprise était trop grande pour tomber : La plus ancienne entreprise au monde, créée en 1845 et qui a tout inventé en matière de forfait touristique, la première à vendre ses forfaits via son site web en 1995 déjà, la première également à devenir le premier groupe de tourisme intégré en Europe à la veille de l’avènement de l’€uro, à force de fusions absorbions entamées dans la dernière décennie du siècle dernier. Un monument de cette taille se devait de résister et de trouver une porte de sortie ne serait-ce que pour les gens qui lui ont fait confiance, en premier ses clients et en second ses fournisseurs.  

Personnellement, je ne pense pas que cela soit une simple faillite de TO, mais un véritable  krach qui pourrait emporter avec lui tout un pan de l’industrie touristique européenne. Thomas Cook est au voyage ce que Lehman Brothers a été au système bancaire en 2007, avec cette différence de taille, les états ont sauvé le système bancaire, vont-ils sauver le voyage ?

En tout état de cause, les professionnels marocains, dans leur immense majorité, ont eu un comportement responsable vis-à-vis des clients abandonnés par le TO : prise en charge totale jusqu’à la fin de leur séjour conformément aux vouchers remis par Thomas Cook. Il reste , que cette prise en charge devrait être facturée au fonds de garanties qui devraient être mis en place dans les différents pays émetteurs conformément aux directives européennes sur le sujet.

Restent les impayés des trois derniers mois qui n’ont pas été honorés à ce jour et dont les montants se chiffrent à plusieurs millions de dirhams pour les prestataires marocains et certainement des millions d’€uros pour les autres prestataires du bassin méditerranéen avec à leur tête, les espagnols, les Égyptiens, les Turcs et les Tunisiens.

Nous sommes certainement les moins impacté, car le TO n’était pas très engagé sur notre destination, on parle de 102.000 clients prévus pour l’année en cours. Ce chiffre reporté au 5M de touristes ne représente en fait que 2%, et cela est principalement dû à l’open Sky instauré depuis 2006 qui a accéléré la désintermédiation des TO sur notre destination, ce qui n’est pas le cas pour l’Égypte, la Turquie ou la Tunisie par exemple.

En tant que réceptif, j’ai vu venir le désagrégement des TO avec l’arrivée des low cost et compris que le modèle classique vivait ces dernières heures surtout en ce qui concerne les petits TO que nous avions l’habitude de drainer sur notre destination.

La distribution via les agences de voyages, des produits packagés ne faisant plus recette et les clients étant plus à la recherche de courts séjours, plus fréquents, que des séjours d’une semaine , le web a pris la main et s’est imposé pour répondre à la demande de plus en plus exigeante des touristes qui veulent voyager librement et vivre des véritables expériences.

C’est en ce sens que la démarche de « Voyageurs du Monde » est très bien pensée dans la mesure où il revient au fondamentaux du voyage qui sont avant tout la découverte, le respect de l’environnement, le partage d’expérience et le rapprochement des peuples.

Cette démarche j’en fait mienne depuis quelques années déjà, et je ne m’en porte que mieux en adaptant mes offres aux demandes de mes prospects qui sont souvent des agences de voyages à dimension humaine ou tout simplement des internautes que j’ai la chance de satisfaire grâce aux outils du digital qui sont mis à notre disposition et qui nous permettent de créer du contenu mettant en lumière les potentialités de notre destination.

D’autres confrères agissent de même, notamment dans le secteur nature et aventure en proposant des randonnées dans l’Atlas ou dans le désert tout  en respectant l’environnement et en œuvrant pour l’inclusion des populations des territoires visités.

Ces confrères vivent aujourd’hui un drame d’incompréhension de la part des autorités qui leur interdisent tout simplement le droit de bivouaquer dans la nature, soumettant cela à des autorisations qui sont délivrées au compte-goutte et au cas par cas.

Ne serait-il pas plus judicieux de légiférer une bonne fois pour toutes sur ce type d’activité qui draine des milliers de randonneurs du monde entier vers notre destination au lieu de réveiller des touristes en pleine nuit et leur demander de déguerpir sans qu’ils ne comprennent pourquoi ?

Certes, il y a des normes de sécurité qui doivent être respectées, mais en même temps, on devrait mettre en place des chemins balisés et des aires dédiées pour éviter des désagréments aux organisateurs et aux randonneurs.

D’après vous, de quoi va t on parler à TOP RESA, de Thomas Cook, ou de la randonnée en péril au Maroc?


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