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Nul salut pour l’humanité hors de la vérité

Par Roger Garaudy A Contre-Nuit

« Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous délivrera. » (Évangile selon Jean 8, 32)
« Le premier prérequis lorsqu’on veut connaître une vérité biblique est d’établir un point de départ, une prémisse sûre. Toute argumentation forte, si elle est basée sur une proposition de départ fausse, est une erreur, peu importe à quel point elle paraît logique ou plaisante. Même si elle a pour résultat l’extraordinaire explosion de croissance d’une église, si cette argumentation est basée sur un point de départ faux, c’est quand même une erreur et elle sera jugée comme telle par Dieu. » (Source : http://la-mort-nous-separe.over-blog.org/article-30403467.html)
« Mais pourquoi ne jugez-vous pas par vous-mêmes de ce qui est juste ? » (Évangile selon Luc 12, 57)
« Dans n’importe quelle question, il ne s’agit pas de savoir ce que les hommes ont pensé mais où se tient la vérité des choses. » (Saint Thomas d’Aquin)
« Dans la vie, dès lors qu’on se trompe de route il n’y a qu’une solution : reprendre le bon chemin sinon, on va aggraver très rapidement les effets pervers de l’erreur. » (Pierre Gevaert, "Alerte aux vivants", 2006)
« L’erreur est la cause de la misère des hommes ; c’est le mauvais principe qui a produit le mal dans le monde ; c’est elle qui fait naître et qui entretient dans notre âme tous les maux qui nous affligent, et nous ne devons point espérer de bonheur solide et véritable qu’en travaillant sérieusement à l’éviter. » (Nicolas Malebranche, "De la recherche de la vérité", 1675)
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Nous rêvons d’un monde meilleur mais nous oublions un détail : il faut des hommes meilleurs, qui aiment la vérité et la laissent inspirer leur vie, pour avoir un monde meilleur… Chacun est appelé à faire son autocritique, il faut s’y plier sans dérobade et en tirer les conséquences existentielles, avant de songer à faire la leçon aux autres. C’est indubitablement ainsi qu’on évolue et qu’on devient un homme meilleur. Et qu’on devient un homme qui mérite le nom d’homme. Un homme qui se sent personnellement responsable du destin de tous. Avant qu’il ne soit trop tard, pour arrêter notre marche vers l’abîme et éviter notre suicide collectif, devenons enfin des Hommes. Des hommes qui acceptent la vérité, si dérangeante et amère qu’elle soit, et peu importe qui nous dit la vérité… À cet égard je me rappelle avoir lu dans un de vos textes que faire acte de foi, c’est accepter tous les moyens choisis pour s’adresser aux hommes par Dieu : je souscris totalement et sans réserve à ce propos et j’avoue qu’Il a éclairé ma lanterne par le biais de certaines de vos réflexions. Et ma dette envers toutes sortes de gens, notamment des écrivains, d’horizons spirituels ou philosophiques fort divers, est trop grande. Je bénis et remercie inlassablement le Ciel pour les avoir placés sur ma route. Cela a élargi ma vision du monde, cela m’a fait grandir en humanité. Du moins je l’espère. Tout cela pour vous dire qu’il se pourrait qu’en cet instant même, Dieu soit en train de vous transmettre un message à travers moi… J’en viens à ce qui m’a amené et décidé à écrire cette lettre, qui demande votre attention, mais surtout une ouverture d’esprit, en vous priant humblement de croire à ma bonne foi. Dans votre article "La seconde rédemption du monde" j’ai lu ce qui suit : « Jésus était Dieu ; d’un seul mot, d’un seul geste, il pouvait confondre ses ennemis. » J’aimerais vous poser une question. Mais avant cela, j’avoue que personnellement j’aurais préféré que le premier miracle qu’on lui attribue ait été de changer le vin en eau, et non l’inverse ! Voici ma question : comment concilier votre allégation - « Jésus est Dieu » - avec cette parole émanant de Jésus : « Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20, 17). Dieu qui dit : « mon Dieu » ? Il ne devrait pas être si difficile de reconnaître loyalement, quand on est une personne d’une probité intellectuelle à toute épreuve, et un chérisseur de la vérité comme devrait l’être tout bon disciple du Christ, que sont inconciliables votre déclaration et la sienne… Il y a aussi sa propre profession de foi dans laquelle il accorde le statut de divinité exclusivement au Père : « La vie éternelle, c’est qu’ils Te connaissent, Toi, le seul vrai Dieu, et celui que Tu as envoyé, Jésus-Christ » (Jean 17, 3). Il affirme d’une manière nette et catégorique : « Le Père est le seul vrai Dieu », et cependant je lis et j’entends ici ou là ceci : « Le Christ est le seul vrai Dieu ». Or le verset que je viens de citer est clair comme le jour. Il est tellement limpide ! Jésus s’y adresse à autre que lui-même et atteste que cet autre que lui-même est le seul vrai Dieu. Le seul et unique vrai Dieu, oui, pas seulement un vrai Dieu. Il n’y a là aucune ambiguïté et c’est absolument univoque et infiniment plus clair, que tous les versets bibliques couramment avancés pour justifier votre assertion. Non seulement il ne proclame point être Dieu, mais au contraire il parle du Père qui l’a envoyé au monde, comme étant le seul et unique véritable Dieu. Il professe et enseigne un credo clair comme de l’eau de roche : pas de mystère abscons dans ce credo, nul défi au bon sens ni illogisme, aussi il n’est pas malaisé d’y ajouter foi. L’avoir allègrement renié dans un moment d’égarement déplorable, pour adopter le symbole dit d’Athanase que nul ne comprend, voilà donc la grande apostasie qu’il y a urgence à regarder en face… L’humanité n’a pas fini de payer les conséquences de cette distorsion du sens d’un message simple mais si profond. Au lieu de corriger l’erreur d’aiguillage initiale et ainsi aplanir le chemin conduisant à Dieu, tant de gens ne demandant qu’à croire mais quelque chose de croyable quand même car raisonnable, sont déclarés adversaires de la vraie foi tous ceux qui dénoncent cette tragique apostasie. L’être humain dont l’insigne dignité réside dans sa raison, serait donc tenu pour satisfaire Dieu et assurer son salut éternel, d’accepter sans rechigner un dogme qui révolte la raison. D’autant que ce dogme a - hélas ! - éclipsé le plus important : le message même du Christ. Gardons à l’esprit que rien de durable ne saurait être bâti sur le faux. Celui qui cherche à accomplir la volonté du Seigneur ne peut sciemment s’y complaire… Sachez bien que j’ai une très grande admiration pour votre travail, que vous accomplissez avec tant de persévérance et d’abnégation. Car je constate bien que vous apportez beaucoup à nombre de personnes, les aidant à donner une signification et une direction spirituelle à leur vie. Je me permets de souligner ici une chose : qui ambitionne de faire partie des apôtres des derniers temps, doit impérativement être un partisan inconditionnel de la vérité. Jamais il ne biaise avec la vérité, ni il ne triche avec sa conscience. Et sa liberté d’esprit fait qu’il veille à ce que réflexes mentaux innés ou acquis et autres préjugés n’altèrent la qualité de sa réflexion sur le sujet existentiel le plus important : celui de la religion. Chez lui la quête de la vérité ne connaît point de répit : il maintient allumée sa lampe intérieure, et toujours ouverte la porte de son cœur… Il sait bien évidemment résister à la tyrannie de l’ego, il parvient même à le transformer en ami et conseiller ! Avec un ego sous contrôle, il augmente et optimise ses chances d’éviter de tomber, bêtement et à pieds joints, dans les pièges subtils ou grossiers que lui tend Satan. Et comme il veille à ne jamais laisser son ego se gonfler au point de lui faire perdre la tête, il finit toujours par consentir de plein gré à ce qu’il sait dans son for intérieur être la vérité. C’est qu’il est incapable de persister dans l’erreur par pur orgueil. Car finalement les multiples et variés subterfuges de l’ego ne servent strictement à rien : de tout temps les grands instructeurs de l’humanité ne cessent d’assurer, qu’au bout du compte rien ne saurait prévaloir contre la force de la vérité. C’est une certitude pour qui croit en Dieu… Or aucun prophète biblique et assurément pas le Christ, n’a jamais prêché la croyance salvatrice en Dieu, dans un langage qui s’apparente au jargon Athanasien : « Nous vénérons un Dieu dans la Trinité et la Trinité dans l’Unité, sans confondre les Personnes ni diviser la substance : autre est en effet la Personne du Père, autre celle du Fils, autre celle du Saint-Esprit ; mais une est la divinité du Père, du Fils et du Saint-Esprit (…). Ainsi le Père est Dieu, le Fils est Dieu, le Saint-Esprit est Dieu ; et cependant ils ne sont pas trois Dieux, mais un Dieu. (…) Et dans cette Trinité il n’est rien qui soit avant ou après, rien qui soit plus grand ou plus petit, mais les Personnes sont toutes trois également éternelles et semblablement égales. (…) Qui donc veut être sauvé, qu’il croie cela de la Trinité. » Telle serait la seule vraie foi et l’unique voie conduisant au Ciel ! Vous trouvez que cela est marqué du sceau de la simplicité évangélique ? Il n’y a pas un seul passage dans les Saintes Écritures qui présente ainsi le Seigneur : l’inexistence d’au moins un passage scripturaire où notre Créateur Se définit ainsi est pour moi un grand sujet d’étonnement. Dieu est quand même mieux placé qu’Athanase pour nous dire qui est Dieu ! Il ne va tout de même pas faire mystère de ce qui est censé être la seule clef pour entrer au Paradis… On n’hésitera pas à neutraliser la portée et les implications réelles de bien des passages scripturaires dont d’explicites et si limpides déclarations christiques ; tels que : « Maintenant vous cherchez à me tuer, moi, un homme qui vous ai dit la vérité, que j’ai entendue de Dieu » (Jean 8, 40), « "Quoi donc ?", leur dit-il. Ils lui dirent : "Ce qui concerne Jésus le Nazaréen, qui s’est montré un prophète puissant en œuvres et en paroles devant Dieu et devant tout le peuple" » (Luc 24, 19), « Jésus de Nazareth, cet homme à qui Dieu a rendu témoignage devant vous par les miracles, les prodiges et les signes qu’Il a opérés par lui au milieu de vous » (Actes 2, 22) ; tout cela est subtilement évacué à grand renfort d’arguments fragiles voire fallacieux et d’arguties guère convaincantes et autres artifices de la scolastique. Toute cette fine dialectique n’est en réalité qu’un écran de fumée… On allègue trop souvent ces paroles dont le caractère métaphorique me paraît si évident : « Moi et le Père nous sommes un » (Jean 10, 30), « Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jean 14, 9) ; or ces formules ne me semblent pas du tout impliquer que leur auteur annonce qu’il est Dieu. C’est très grave de lui attribuer ce qu’il ne s’attribue aucunement en vérité. Et pourquoi ne jamais replacer dans leur contexte, qui certes en permet une juste lecture, ces déclarations rapportées par un seul Évangéliste ? Et contrairement à ce que beaucoup pensent le titre de "Fils de Dieu" ne lui est pas exclusivement réservé dans les Écritures : tant d’êtres exceptionnels ou ordinaires l’ont reçu, et pour s’en rendre compte il suffit de lire la Bible. Voici un exemple : « "Car Je suis un Père pour Israël, et Éphraïm est Mon premier-né. (…) Éphraïm est-il donc pour Moi un fils chéri, un enfant qui fait Mes délices ? Car plus Je parle de lui, plus encore son souvenir est en Moi ; aussi Mes entrailles sont émues en sa faveur : J’aurai pitié de lui", dit l’Éternel » (Jérémie 31, 9 et 20). C’est à ne pas prendre au pied de la lettre, obligatoirement, forcément, sinon il ne nous reste plus qu’à déifier Éphraïm. Et surtout Moïse… Dieu dans un verset biblique dit à Moïse : « Vois, Je te fais Dieu pour Pharaon ; et Aaron, ton frère, sera ton prophète » (Exode 7, 1). Et pourtant l’homme dénommé Moïse n’est déifié par personne ! Parce que de toute évidence il s’agit simplement d’un langage métaphorique. Réfléchissez donc à ceci : l’information la plus fondamentale au sujet de notre Créateur, à savoir qu’Il serait de toute éternité conforme à la vision Athanasienne, n’est pas exposée de façon explicite et récurrente dans l’Écriture. Bien au contraire, cette dernière, sans conteste, invalide la Trinité. Le vocable même de "Trinité" n’y figure nulle part. Il me semble qu’on est face à une sérieuse aporie, une difficulté rationnelle insurmontable et sans issue, et il va bien falloir oser affronter cette dure réalité. Car respecter la volonté divine consiste aussi à s’efforcer de faire preuve de rectitude intellectuelle en matière religieuse. En outre il ne peut étouffer la voix de sa conscience, celui qui cherche vraiment à réveiller les consciences… Oui il faut réveiller les consciences. Il faut réveiller à la vraie réalité du monde d’aujourd’hui, ces pitoyables modernes qui se croient libres sans l’être. N’est pas libre qui baigne dans le mensonge : elle seule peut encore les sauver, d’un désastre programmé, j’ai évidemment nommé la vérité. Il faut crier la vérité qui sauve et libère ! Même si je sais très bien qu’il est permis de tout dire dans les prétendus "pays libres" sauf les vérités nécessaires à la régénération et la rédemption du monde. Les pauvres humains vivent toujours sous le règne de la loi du mensonge, diabolique loi qui a rendu possibles tant de crimes et abus de toute nature. Et leur a garanti l’impunité, d’être hélas perpétrés dans un climat d’indifférence quasi générale - quand ce n’est pas sous les applaudissements d’un public manipulé -, et une tranquille pérennité… Des pays entiers ont été déstructurés brutalement, et taillés en pièces, des populations ont subi un inimaginable martyre. Ce qui au moyen de cette odieuse loi a délibérément été infligé au "berceau de la civilisation" est sordide et déshonorant et restera dans les annales de l’infamie. Et l’issue finale de cette opération de déstabilisation du cœur du monde, sinistre entreprise dans laquelle sont engagés différents acteurs extérieurs et intérieurs - elle est certes d’une ampleur sans équivalent dans l’histoire des relations internationales -, façonnera les temps nouveaux et décidera de l’avenir de notre monde. Mon vœu est que l’on puisse un jour vivre dignement et sans peur ni rancœur partout dans le monde. Car pour des multitudes un peu partout dans le village planétaire actuel, la vie quotidienne est une tragédie continuelle sans nulle échappatoire. Des profondeurs de la peine et de la souffrance du monde, monte un appel au secours et il serait temps d’y répondre. Il n’est jamais trop tard pour bien faire… Voici donc la tâche la plus prioritaire en ce moment, elle n’est pas impossible et est même vite réalisable : éradiquer la misère de la surface de la terre et rendre leur dignité aux multitudes qui en sont dépouillées de par le monde. Je sais que les mégaterroristes qui gouvernent et malmènent notre monde actuel, ont une priorité autre, laquelle n’a rien à voir avec l’amélioration du sort des habitants de cette planète. Elle n’a en outre absolument rien à voir avec le progrès moral et spirituel des êtres humains. Pour ne point s’en rendre compte, il faut vivre sur une autre planète… Cela ne peut plus durer, cela n’est plus tolérable. Une insurrection des consciences est plus qu’urgente, pour qu’enfin une aube nouvelle se lève sur le monde.
« Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous délivrera. » (Évangile selon Jean 8, 32)
« L’herméneutique - ou science de l’interprétation des Écritures - affirme que les principes d’une interprétation biblique sûre sont le mieux respectés quand les passages scripturaires qui semblent peu clairs sont interprétés à la lumière des passages qui sont clairs. Si vous comparez et évaluez l’Écriture avec l’Écriture, vous découvrirez que la Bible est elle-même son meilleur commentaire ! » (Source : http://la-mort-nous-separe.over-blog.org/article-30403467.html)
« Toute plante que n’a pas plantée mon Père céleste sera déracinée. » (Évangile selon Matthieu 15, 13)
« Commettre des erreurs est le propre de l’humain, mais il est diabolique de persister dans l’erreur par orgueil. » (Saint Augustin)
« Ainsi notre intellect a pour fonction de réaliser la vérité par la voie de l’erreur, et notre connaissance consiste uniquement à brûler sans cesse l’erreur pour libérer la lumière de la vérité. » (Rabindranath Tagore, "La Réalisation du but suprême", 1913)
« La recherche de la vérité est nécessaire à la croissance vers la maturité. Il s’agit de lutter pour la vérité, car la vérité est libératrice, même si elle nous oblige à vivre des moments d’isolement et d’angoisse. Rechercher la vérité, c’est se laisser envelopper par elle, plutôt que la posséder pour dominer les autres. La vérité est non pas un objet qu’on possède, mais une lumière qu’on reconnaît et qu’on contemple pour mieux servir et aimer les autres. » (Jean Vanier, "Accueillir notre humanité", 1999)
A. D
Fait le 14 juin 2018 à Grenoble, France                  
©Roger Garaudy A contre nuit. Droits réservés
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