La suprématie informationnelle est une notion encore floue en France. La prise en compte de l’information comme outil de puissance n’est pas une démarche naturelle dans le modus operandi de l’appareil d’Etat en dehors du périmètre du Ministère de la Défense. Les armées restent globalement dans une posture purement défensive, à l’exception de certaines initiatives menées par le commandement des Opérations Spéciales dans des cas très précis sur des théâtres d’opération extérieur.
Infoguerre a donc décidé de publier des textes rédigés par des étudiants de la RSIC 01, qui peuvent servir de points de repère cognitifs pour mieux cerner ce que que signifie la recherche de suprématie informationnelle dans un rapport de force.
Dans l’histoire des conflits, la guerre des Boers a marqué les esprits dans la mesure où l’information a joué un rôle qui dépassait le strict cadre de la propagande. Les Boers ont cherché à populariser leur cause en utilisant les journalistes comme témoins des exactions commises par l’armée britannique dans cette partie du monde. Comme me le rappelait un officier britannique stagiaire que j’ai eu au Collège Interarmées de Défense, l’image de l’empire britannique a été affectée au sein m^me de l’opinion publique en Grande Bretagne par le fait que des blancs s’affrontaient à des blancs dans cette partie du monde. La création de camps de regroupement de population issues des zones contrôlées par les Boers, pour les extraire de l’influence de la guérilla a sans doute été le point de départ d’une polémique très importante. La victoire militaire remportée sur le terrain par le corps expéditionnaire britannique était contrebalancée par la perte de confiance d’une partie de la population britannique par rapport au mythe symbolisé part l’empire victorien.
Christian Harbulot
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