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Critique Ciné : The Laundromat, l'affaire des Panama Papers (2019, Netflix)

Publié le 21 octobre 2019 par Delromainzika @cabreakingnews

The Laundromat, l’affaire des Panama Papers // De Steven Soderbergh. Avec Meryl Streep, Antonio Banderas et Gary Oldman.


The Laundromat est le second film de Steven Soderbergh en seulement sept mois. On ne peut pas dire qu’il chaume et sincèrement, c’est une bonne chose. Pour autant, ce film que j’attendais avec impatience est une déception. On a parfois l’impression de retrouver Big Short mais sans toute l’intelligence narrative qu’il pouvait y avoir. Il se retrouve pourtant avec entre les mains un casting de rêve, notamment en la personne de Meryl Streep. En dehors du twist final qui la concerne et qui est inattendu (je ne l’avais vraiment pas vu venir), je dois avouer que l’actrice est parfaite et permet assz souvent de relever un peu le niveau.

Gary Oldman et Antonio Banderes incarnent dans le film les avocats connus Ramon Fonseca et Jurgen Mossack. C’est de leur cabinet qu’on fuité les fameux « Panama Papers » et ce sont donc les vilains de l’histoire. Car c’est de leur faute. Leur cabinet était devenu le plus grand pourvoyeur au monde de sociétés offshores dont certaines avaient des activités illégales (trafics en tout genre, pot de vins, etc.). Parmi les 11,5 millions de documents qui ont leaké dans la presse, ils ont révélé les finances de PDG, politiciens, athlètes, acteurs, mais aussi de barons de la drogue et d’autres personnes. Sauf que la plupart de tous ces documents exposent surtout des aventures légales.

Après s'être fait extorquer l'argent de son assurance, une veuve en colère enquête jusqu'au Panama, où deux avocats rusés dissimulent de l'argent pour les super riches.

Quoi qu’il en soit, Steven Soderbergh, avec son ton si particulier, tente de raconter une aventure autour d’une veuve qui vient récupérer l’argent de son mari fraichement décédé. Si l’on ne comprend vraiment les enjeux de The Laundromat qu’à la fin du film, je dois avouer que l’imagination de Soderbergh manque un peu. Ecrit par Scott Z. Burns, ce dernier délivre une histoire simplette, pas franchement brillante, pendant que Soderbergh ne fait pas forcément grand chose pour la transcender à l’écran. Et c’est ce que je lui reproche. On est loin de Pentagon Papers, le film de Steven Spielberg sur l’un des fondements du scandale du Watergate. Et avec Meryl Streep également. Mais là, c’est souvent une sorte de mascarade amusante où les faces à faces avec la caméra de Oldman et Banderas s’avèrent être rapidement irritants. The Laundromat a énormément de mal à cacher ses défauts et c’est bien dommage malgré l’aventure qui est il faut bien l’avouer sympathique. Notamment quand le scénario décide de raconter des destins croisés de gens qui se sont retrouvés dans les leaks.

On sent que Soderbergh tente ici l’approche comique, comme The Big Short de Adam McKay, mais il n’arrive jamais à en l’avoir l’étoffe nécessaire au bon déroulement du film. The Laundromat s’égare et ne délivre pas toute la complexité de cette affaire. Il préfère en faire une comédie, sympathique sur certains points, mais loin d’être brillante pour autant. On est aussi loin de Contagion par exemple, un précédent du film réalisateur dont il aurait pu s’inspirer pour gratter la réalité plutôt que d’en faire une comédie de la sorte. Reste le monologue de Meryl Streep en guise de conclusion, un brillant moment qui rappelle aussi qu’au fond l’idée de départ n’était pas vaine.

Note : 4/10. En bref, pas le film que j’attendais. Dommage.

Date de sortie : 18 octobre 2019 - Directement sur Netflix


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