Le leader authentique : enfin une définition concrète !

Publié le 25 octobre 2019 par Diateino

La notion de « leader authentique » pourrait ressembler à une nouvelle mode managériale, après le « leader héroïque ». Pour Frédérique Jeske, il n’en est rien. Elle en livre, dans son ouvrage, « Le Guide du dirigeant responsable » une définition très concrète : « Être authentique, c’est savoir être la même personne pour les autres, que pour soi. » Pour affiner cette définition, elle s’appuie sur des témoignages de cadres dirigeants qui cherchent à incarner au quotidien cette dimension du leadership authentique :

« Cela nécessite de développer une forte capacité à prêter attention à ce que les autres pensent de vous et être capable de recevoir du feed-back. C’est se comporter en congruence avec ses convictions, encourageant le développement des collaborateurs en transparence. C’est ce que porte aussi Ludovic Dujardin [1]:

«Brandissons le drapeau de l’authenticité ! Ce serait extraordinaire que chacun se mette au contact de son authenticité. Cela passe probablement par un travail de développement personnel. Si on pouvait remplacer le mot bienveillance par authenticité dans tous les manuels de leadership, ça ferait des générations de collaborateurs et de dirigeants bien plus épanouis ! Car, finalement, on n’est que ce qu’on est. »

Gérard Leseur[2] le confirme :

« Un dirigeant ne peut fonctionner s’il est habillé d’un costume qui n’est pas le sien ! Il faut rester soi, être en osmose avec son environnement. On ne peut pas tricher. »

Cette conviction de l’importance d’un leadership authentique démontre qu’une fois de plus il est question e savoir-être plutôt que de savoir, et que les « soft skills » et les émotions du dirigeant sont fortement sollicitées.

Face à l’intelligence artificielle, n’est-il pas enthousiasmant de remettre les qualités humaines au centre du jeu et de renforcer son intelligence émotionnelle pour fédérer l’intelligence collective d’une organisations ? Empathie, sincérité, capacité à observer et écouter, compétence de communication, intelligence émotionnelle sont les « leadership skills » de ce nouveau monde disruptif qui émerge ! Thibault de Saint Blancard[3] nous partage sa vision :

«  L’important, c’est ce que le dirigeant a au fond de lui-même. Tous les matins, qu’a-t-il envie de faire ? Il y a déjà un travail personnel à faire sur soi : « quelle entreprise ai-je envie de développer, pour mes clients, mes collaborateurs, la société ? » Un patron de boîte qui arrive avec un vrai projet clair, et des rêves à transmettre à ses collaborateurs, s’il est convaincu et que ça vient de ses tripes, il va emmener tout le monde avec lui. »

Le dirigeant n’est pas un « robot infaillible », mais un être humain avec ses forces et ses émotions : communiquer en transparence et en confiance sur ses difficultés, admettre en confiance sa vulnérabilité et choisir l’authenticité seront des choix gagnants dans une entreprise où les collaborateurs recherchent désespérément des motifs émotionnels d’engagement. »

Et vous, osez-vous être vous-même dans votre environnement professionnel ? Avez-vous tendance à revêtir la cape du super leader pour dissimuler vos doutes et vulnérabilités ? Il n’est pas toujours facile d’admettre que c’est finalement en nous montrant tels que nous sommes que nous pouvons avoir le plus d’impact et que nous pouvons inciter nos équipes à nous suivre.

[1] Ludovic Dujardin a cofondé Petit Bambou en 2015, une entreprise qui édite une application de méditation.

[2] Gérard Leseur a créé et développé un nouveau groupe d’entreprises dans le secteur des TP.

[3] Entrepreneur social, Thibault de Saint Blancard a cofondé et dirige Alenvi, une start-up sociale d’aide à domicile pour personnes âgées.