"On pourrait déduire de ce point de départ une théorie assez simple, mais aussi plausible qu’une autre, qui rattacherait Hamlet à la tradition antique et y verrait une tragédie de l’impiété et de la désobéissance envers les dieux." (H.Suhamy.)
Une des caractéristiques de notre époque est peut-être d'interpréter les oeuvres anciennes à la lumière de nos préjugés modernes, comme si, brutalement, nous avions reçu la lumière divine.
Replacer l'oeuvre dans son contexte a au moins l'intérêt de montrer à quel point notre génie moderne ne pisse pas loin.
(Par ailleurs, à la fin de l'article du Professeur Suhamy, on trouve ceci : "L’acceptation chrétiennede la mort, une fois le monde et son agitation rejetés dans le silence – c’est sans doute le sens profond des dernières paroles de Hamlet, même si littéralement « the rest is silence » signifie qu’il n’a plus rien à dire – une fois les frayeurs païennes dissipées comme un mauvais rêve, représente peut-être le véritable aboutissement de cette œuvre et révèle l’émergence d’une prise de conscience eschatologique, jusque-là dissimulée par la troublante achronie d’un espace où coexistent des religions différentes et concurrentes.")