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Enzo Giorgi, le futur de l’escrime handisport française

Publié le 04 novembre 2019 par Etvsport @etvsport
Enzo Giorgi, le futur de l’escrime handisport française

A 19 ans, Enzo vit dans le présent mais ne pense qu'au futur et en particulier aux Jeux Paralympiques de Paris en 2024 ! En effet, ce jeune homme représente l'avenir de l'escrime handisport française et ne rêve que de médaille à domicile. Actuellement aux portes d'une équipe de France, à laquelle il a déjà goûté, Enzo se sait un peu juste pour Tokyo en 2020 même s'il va tout faire pour se donner une chance. Afin d'en savoir plus sur son parcours et sur son amour de l'escrime et du sport de haut niveau, Enzo nous a parlé avec une franchise, une innocence et une passion qui caractérisent ce jeune athlète qui voit loin et grand !

Premièrement Enzo, peux-tu te présenter ? Quel âge as-tu ? Quelle discipline pratiques-tu et quel est ton palmarès ?

Je m'appelle Enzo Giorgi, j'ai 19 ans, je fais de l'escrime handisport depuis maintenant 4 ans. Concernant mes titres principaux, ce sont vice-champion du monde juniors, une médaille en Coupe du monde par équipe avec les seniors, un titre de champion de France N2 au sabre et j'ai aussi fait 3ème par équipe aux championnats du monde avec l'équipe de France juniors.

Peux-tu nous parler de ton handicap et de comment celui-ci s'est déclaré ? Quels sont les symptômes ?

Mon handicap, on peut le résumer d'une façon très simple : c'est une raideur au niveau de la jambe gauche qui la rend un peu moins mobile et un peu moins agile qu'une jambe valide. C'est pour cela que faire de l'escrime debout avec tous les déplacements que cela implique, cela devenait trop compliqué pour moi. Néanmoins, j'ai pu le compenser jusqu'à un certain niveau mais pour faire du haut niveau contre des adversaires avec leurs deux jambes qui fonctionnaient parfaitement, c'était injouable. C'est pour cela que je suis passé en handisport et ainsi pouvoir performer le mieux possible et atteindre les sommets dont je rêvais.

J'ai découvert ce sport grâce à mon papa qui était lui-même escrimeur et qui est désormais entraîneur. Après avoir testé pas mal de disciplines sportives comme le football, le rugby ou même la pétanque, rien ne m'emballait vraiment et du coup j'ai essayé l'escrime sur les conseils de mon père. Rapidement, je me suis fait des amis et j'ai aimé ce côté duel et adversaire direct en face de moi. Maintenant, cela fait 13 ans que je pratique ce sport de manière régulière.

Pourquoi avoir choisi l'épée plutôt qu'une autre arme ?

Mon arme de prédilection, c'est l'épée car mon club, la Société Escrime de Nîmes, est un club d'épéistes. Après pour la sélection aux Jeux paralympiques, il fallait faire une deuxième arme, j'ai donc choisi de faire du sabre. J'ai commencé cette arme en début d'année et j'ai réussi à faire champion de France N2 (une sorte de deuxième division).

La différence entre l'épée et le sabre, c'est que le sabre est l'arme du cavalier par excellence. Ainsi, vu qu'il y avait le cheval et qu'à l'époque, on avait pas le droit de toucher l'animal, on pouvait donc simplement toucher le buste. Mais vu qu'en handisport, toutes les armes font que l'on peut toucher que le haut du corps, ce qui différencie le sabre et l'épée, c'est qu'au sabre, on peut toucher avec le tranchant (côté du sabre), le contre tranchant et la pointe du sabre. C'est également une arme de convention ce qui signifie que c'est l'attaque qui a toujours raison. C'est celui qui attaque en premier qui aura le point si les deux touchent en même temps. Alors qu'avec l'épée, l'arme que j'aime le plus, on peut toucher le haut du corps et la pointe. Si les deux touchent en même temps, les deux marquent le point.

Quelles sont les difficultés que tu retrouves dans ta pratique de l'escrime par rapport à ton handicap ?

La problématique, c'est qu'avec une jambe moins mobile, j'allais moins vite que les autres. Et j'étais également fatigué plus vite car je devais le compenser en fournissant des efforts supplémentaires. Au début avec une technique un peu supérieure, je pouvais me débrouiller mais contre des adversaires qui avaient une bonne technique et un gros physique, je ne pouvais pas rivaliser tout au long d'une compétition. C'est pour cela que je m'arrêtais toujours au milieu du classement et que je n'arrivais pas à aller plus haut.

Lorsque tu tirais avec les valides, étaient-ils au courant de ton handicap ?

Je ne leur ai jamais posé la question ! Ensuite, vu que mon père est un maître d'armes, relativement connu dans le milieu, j'imagine que les autres maîtres d'armes étaient au courant et donc les tireurs sûrement aussi. Après je composais avec et j'avais un style peut-être moins académique au niveau de mes pieds mais c'était comme cela.


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