Ceux qui traitent de manière séparée de ce qu’on nomme aujourd’hui « la culture », d’une part et ce qui relève de l’instruction et de l’éducation, d’autre part se condamnent à ne rien comprendre ni à l’une, ni à l’autre.
En premier lieu, les processus de naturalisation et d’imposition de la catégorie politico-administrative de « culture », manière de voir et de penser dans laquelle se reconnaissent, même de manière conflictuelle, les « créateurs » et les milieux artistiques, ce dont témoigne leur usage du mot « tutelles » pour désigner ceux détiennent le pouvoir de redistribution de l’argent public (c’est à dire des contributions des publics et des non-publics).
L’approche gestionnaire et technicienne produit une sorte de vulgate culturelle et l’entre-soi professionnel un ensemble de conventions qui confinent parfois à la la confusion mentale et à l’amnésie politique.
En témoignait en août dernier la mission auprès du ministre de la Culture que s’est vue confier par le Premier ministre (?) la députée Aurore Bergé sur l’ émancipation et l’inclusion culturelle.
Cette mission aura pour but de définir les objectifs, ainsi que les principes d’actions et les leviers d’une politique d’émancipation artistique et culturelle s’adressant à tous les citoyens. Dans la perspective de la création d’une nouvelle direction d’administration centrale du ministère de la Culture compétente pour les politiques d’accès à la culture, de transmission des savoirs et d’action territoriale, Mme Bergé devra notamment formuler des recommandations pour la mise en œuvre de cette politique dans un cadre partenarial et territorial. Elle devra rendra son rapport et ses recommandations d’ici la fin 2019.
J’ai cherché en vain trace de cette mission sur le site du ministère (?) mais trouvé copie de la lettre d’Edouard Philippe sur le site de l’honorable parlementaire.
Lettre mission E Philippe sur La Cité des sens. Mission Aurore Bergé sur La Cité des sens.Il faut toutefois rapprocher ce noble objectif de ce que déclarait le ministre un mois plus tôt :
Il faut être humble. Je ne pars pas d’une page blanche. Le ministère de la culture existe depuis soixante ans, des choses formidables ont été faites par mes prédécesseurs et par les équipes de la rue de Valois. Mais j’ai le sentiment que, parfois, la machine ministérielle et administrative, les structures, de manière inconsciente, ne mettent pas suffisamment l’artiste au cœur de leurs préoccupations. Quand on décide d’une politique culturelle, il faudrait systématiquement se demander : quelle est la place de l’artiste ? Ce premier réflexe est essentiel. Pour l’éducation artistique et culturelle à l’école, je veux qu’il y ait des artistes, des créateurs au contact des enfants et qu’ils soient associés à la pédagogie proposée.
Donc, tout est dans tout, et en même temps… l’artiste et le citoyen, l’émancipation et l’inclusion, la création et la pédagogie. Ils ne sont ni pour, ni contre, bien au contraire.
Mais qui ne voit dans l’unanimité et la grandiloquence (au regard des limites évidentes des mises en œuvre) qui auréolent le thème de l ‘éducation artistique et culturelle la misère de la pensée politique et l’absence de perspective historique et prospective.
Si l’on parvient à se libérer un instant de la fascination pour la chose artistique, que peut donc, en effet, signifier le pléonasme absurde d' éducation culturelle sinon que le« système éducatif » aurait perdu son âme, celle qui élève et émancipe.
J’ai bien l’intention d’y revenir !
Post scriptum
On peut lire dans la lettre de mission d’ Edouard Philippe :
Dans la perspective de la création d’une nouvelle direction d’administration centrale du ministère de la Culture compétente pour les politiques d’accès à la culture, de transmission des savoirs et d’action territoriale…
Je me souviens d’avoir dirigé une telle structure, à la suite d’Hélène Mathieu, dans les années 90, la Délégation au développement et aux formations qui faisait suite à une Direction du développement culturel crée en 1982 par Jack Lang après la suppression du Fonds (interministériel) d’Intervention Culturelle (FIC) Jacques Duhamel 1971.
Pour vérifier à quel point Franck Riester « ne part pas d’une page blanche » on peut se référer à l’excellente Chronologie des évènements en rapport avec la démocratisation culturelle de Pierre MOULINIER
Téléchargeable ci-dessous
[pdf] CHRONOLOGIE+DÉMOCRATISATION+CULTChronologie des politiques de démocratisation culturelle, Pierre Mouliner (Comité d'histoire du Ministère de la culture)
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ISSN : 2270-3586
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