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[Critique] Le Roi

Par Wolvy128 @Wolvy128

[Critique] Le Roi

[Critique] Le Roi
Hal, jeune prince rebelle, tourne le dos à la royauté pour vivre auprès du peuple. Mais à la mort de son père, le tyrannique Henri IV d’Angleterre, Hal ne peut plus échapper au destin qu’il tentait de fuir et est couronné roi à son tour. Le jeune Henri V doit désormais affronter le désordre politique et la guerre que son père a laissés derrière lui, mais aussi le passé qui resurgit, notamment sa relation avec son ami et mentor John Falstaff, un chevalier alcoolique.

Disponible sur Netflix depuis le 1er novembre dernier, Le Roi est le nouveau long-métrage de David Michôd (Animal Kingdom, The Rover, War Machine). A travers le couronnement inattendu de Hal, jeune prince dépravé que rien ne prédestinait au trône d’Angleterre, il s’attache à décrire la difficulté de régner en ne sacrifiant pas ses idéaux sur l’autel du pouvoir. Incarné par un Timothée Chalamet prêtant magnifiquement ses traits juvéniles au jeune roi, le personnage brille surtout par le conflit interne qui le gouverne, tiraillé entre convictions profondes et concessions nécessaires. Un conflit qui trouve aussi son intérêt dans la multiplicité de points de vue de ses conseillers (symbolisée ici par l’opposition entre Joel Edgerton et Sean Harris), chaque recommandation laissant planer le doute sur les motivations réelles des protagonistes. Au-delà des personnages, c’est toutefois l’ensemble du décorum de l’époque que le réalisateur australien questionne, le pouvoir semblant corrompre bien plus que les hommes. Une thématique pas forcément originale, certes, mais qui trouve néanmoins dans l’épopée du souverain un écho passionnant.

[Critique] Le Roi
Dommage toutefois que l’épopée en question s’étire mollement dans un dernier acte pour le moins inutile. Après une bataille finale somptueuse dans sa manière de répondre avec fatalité aux interrogations du jeune roi, le scénario a effectivement la mauvaise idée, durant une bonne demi-heure, d’expliquer frontalement des aspects du récit qui avaient été, jusque-là, intelligemment suggérés. Un défaut regrettable qui ne saurait toutefois pas entacher la qualité globale du long-métrage. En dehors de son scénario, plutôt attrayant si on fait exception du dernier virage raté, celui-ci peut en effet aussi s’appuyer sur un casting de très bon niveau. Outre Timothée Chalamet, extrêmement convaincant pour exprimer le conflit interne du personnage, on appréciera tout particulièrement les performances habitées des seconds rôles, Joel Edgerton et Sean Harris en tête. Concernant Robert Pattinson, malgré une apparition charismatique, son accent français outrageusement exagéré ne lui permet malheureusement pas de dépasser le stade de la caricature un peu anecdotique. Enfin, le film affiche également une superbe photographie, vectrice d’images absolument splendides.

Malgré un dernier acte loupé, Le Roi s’impose donc comme un drame historique de très bonne facture. Emmené par un Timothée Chalamet qui n’en finit plus d’impressionner, le film décrit – avec subtilité et intelligence – la difficulté de régner en ne sacrifiant pas ses idéaux sur l’autel du pouvoir. Une excellente surprise !


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