Relâche-ment

Isabeli Fontana par Steve Mac Curry

... Ce soir près de l'âtre, dans les braises de l'abandon, dans la petite musique du renoncement, dans l'offrande du repos, dans le fauteuil de l’abdication, je m’acagnarderai...
Bon, n'oublions pas que tout cela se passe en solo assis sur une chaise Ikéa dînant de production Barilla alliée à du Parmesan, que l'âtre est un grille pain dans un meublé en province mais  que l'absence est une autre dimension de la présence...
... Ces derniers temps, au prétexte de l'hiver, je n'expose plus mon petit corps à la froidure. Sans doute ai-je enfin cessé de me détester ou n'ai-je plus nulles fautes à expier.
De cette posture nouvelle, j'exclus la faiblesse honnie des matinées grasse sous la couette et la perte de ce que Nabokov, page 156 de "La Vénitienne", nomme " la force physique de l'âme": la volonté! 
C'est dans la moiteur du déni que je cède ma vigueur et ma sveltesse au tyran de la paresse, en contrepartie du repos d'un guerrier sans victoires.
Ce soir auprès de l'âtre, dans les braises de l'abandon, dans la petite musique du renoncement, dans l'offrande du repos, dans le fauteuil de l’abdication, je m’acagnarderai! Je relirai "La Vénitienne". 
Puis, chuchoterai à Vladimir : "l'obsession, c'est l'ubac de la volonté!"