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Le beaujolais nouveau… kezako ?

Publié le 06 novembre 2019 par Lespulpeuses

Le mois de novembre pointe le bout de son nez… Et comme tous les ans le beaujolais nouveau aussi ! Au fait…ça veut dire quoi Beaujolais nouveau ? On ressent vraiment  le goût de banane ? C’est hype ou non ? Stéphanie, notre experte vin, reprend les bases, point par point, pour éclairer ta lanterne.

Au commencement était le Gamay.

Accroche-toi bien pour découvrir l’historique, un peu complexe de ce vin.

Le Gamay c’est le cousin de Pinot noir, qui lui vit au nord du Beaujolais. Soit dit en passant, il est aussi considéré comme bourgogne. Les sols ici sont tellement différents du nord de la bourgogne, que le Beaujolais a fini par atteindre la distinction de sa région maternelle.

Le Gamay est d’abord arrivé en ces terres car il était plus résistant que son cousin à l’attaque d’une larve. Le manque de qualité des vins produits à l’époque entraîne un désintérêt pour les vins de bourgogne Et donc aussi une perte économique pour la région. Nous sommes en 1395 quand Philippe le Hardi interdit le        « déloyal Gamay » des terres de Bourgogne. Et voilà comment ce cépage se retrouve cantonné au Beaujolais !

Tout comme le Pinot Noir, le Gamay produit des vins sur le fruit et très peu tannique. Ce sont des vins légers au goût de fraise à boire  mais aussi des vins capables de rivaliser avec les plus grands bourgognes en termes de longévité et de complexité. Et tout ça est fonction de son terroir !

Il était une fois… Le gamay.

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Le beaujolais nouveau… kezako ?

Le B.A.B.A du Beaujolais

Si tu étais une région, crois-moi tu aimerais être le Beaujolais !

Déjà, parce que tu serais super bien située : au soleil, entre Lyon, la Saône-et-Loire, et La Loire. On rassemble ton côté citadine, bucolique, et ton côté châtelaine. On n’est pas bien là ? Le chant des cigales mais avec la tramontane pour te rafraîchir quand même. Bref, autant te dire qu’au niveau santé la vigne de Gamay ici se sent au top.

Si tu crois que c’est plan plan, détrompe-toi ! Je t’épargne toute son histoire parce que je sens qu’à la fin tu aimerais bien le boire ce verre de Beaujo

😉
 

Du nord au sud sur des sols granitiques tu retrouves St Amour, Juliénas, Chénas, Moulin à vent, Fleurie, Chiroubles, Morgon, Régnié, Côtes de Brouilly et Brouilly. 

L’AOP Beaujolais village produit des vins faciles à boire, produits sur les sols argile-calcaires des plaines. Les crus proposent une diversité d’expression du même cépage ; Il existe de vraies différences entre le fruit rond, le caractère bourguignon du Morgon et la puissance des Moulins à vent…

Il y a forcément un Beaujolais qui te plaira !

Le beaujolais nouveau… kezako ?

Pourquoi le beaujolais nouveau à ce goût si particulier ?

Son truc en plus c’est aussi sa vinification (c’est la fabrication du vin). 

Le Gamay apprécie d’être vinifié en Macération carbonique. Cette méthode de vinification en cuve close et en grappe entière, permet d’augmenter les arômes de fruits, notamment ceux de banane, tout en donnant une sensation de corps plus charpenté. 

Elle est originaire de la région, et porte parfois le nom de vinification Beaujolaise. Aujourd’hui elle est la vinification chérie par le vigneron nature qui la nomme “vinification nature”. Il s’agit en fait d’une astuce pour allier fermentation et macération.

C’est cette macération, appelée communément « Carbo », qui est en cause dans la mauvaise image du Beaujolais nouveau. 

L’abus de cette méthode, associée à une sur-utilisation de levures sélectionnées a participé à l’augmentation de goûts non naturels. Une exacerbation des arômes de banane a fini par faire du Beaujolais… Le synonyme de mauvais vins. 

Le beaujolais nouveau… kezako ?

Ce procès sans appel sur le Beaujolais nouveau a entraîné dans sa chute les 10 crus. Si bien qu’aujourd’hui pour vendre un beaujolais de St Amour on ne citera plus la région d’origine mais juste son appellation (St Amour).

Sache donc qu’une bouteille étiquetée Beaujolais village n’aura absolument pas les caractéristiques d’un Juliénas (ou chénas, moulin à vent…) même si elle provient du même domaine.

Le beaujolais nouveau… kezako ?

Le renouveau du Beaujo !

Ce renouveau est lié à 2 phénomènes : D’un côté des vignerons engagés, amoureux de leur région, qui ont compris qu’il fallait redorer le blason d’un vin primeur symbole d’une tradition. De l’autre, la nouvelle génération de vignerons. 

En effet, dans toutes les régions viticoles on aime à produire un vin primeur pour fêter les vendanges. Le vin primeur est un vin qui donne le ton de ce que seront les vins produits cette année. La grande chance des vins issus du Gamay c’est qu’ils sont appréciables jeunes, ce qui n’est pas forcément le cas pour les vins issus de cépages plus tanniques. 

Ces vignerons qui n’ont pas baissé les bras, ont néanmoins revu leur copie en ce qui concerne les abus tant au niveau Carbo qu’utilisation des levures sélectionnés. Résultat ? Ces dernières années nous avons vu des beaujolais nouveaux issus de vinifications traditionnelles avec des Levures indigènes apparaître. Des vins plus sérieux, plus complexes, avec toujours leur côté gouleyant marqueur du côté primeur.

Le beaujolais nouveau… kezako ?

La deuxième raison est la conséquence en partie du déclin économique de la région. Grâce à lui, les néo-vignerons ont pu s’installer par ici. Le mouvement des vins natures étant historiquement très lié à cette région, c’est sans aucune surprise que les nouveaux installés, ou les jeunes générations reprenant le domaine familial, ont suivi ce mouvement. La production de vins natures a donc explosé, des vins qui s’ils le pouvaient seraient nouveaux toute l’année !

Aujourd’hui le Beaujolais nouveau est donc toujours un vin facile à boire, sur le fruit, et sans structure trop ferme. Néanmoins c’est un vin qui te propose un univers aromatique bien plus riche et plus intéressant.

Le beaujolais nouveau… kezako ?

Alors il a quoi de neuf ce Beaujolais ?

Le terme « nouveau » fait référence à vin « nouveau » ou « primeur ». C’est-à-dire un vin qui vient d’être fait. Toutes les régions en font, mais toutes ne le vendent pas ! 

Ce vin est produit en même temps que les autres cuvées, mais est prêt plus rapidement. C’est un vin incapable de vieillir en bouteille. Il faut le boire rapidement après sa mise sur le marché, environ 3 mois maximum. 

Des règles s’imposent à son ouverture, qui ne peut avoir lieu avant le 3e jeudi du mois de novembre. Cela rajoute à la fête, car si les vignerons et les vendangeurs savent à quoi ressemble le millésime, pour nous c’est bien souvent notre premier contact avec le vin de l’année. Généralement un vin récolté en août 2019 ne sera prêt qu’à partir de Mai-Juin 2020, et bien souvent plus tard encore. 

D’un point de vue gustatif c’est donc un vin qui n’aura subi aucun élevage, et plutôt les caractéristiques d’un jus de raisin fermenté, l’essence même du vin…des arômes de fraise, de framboise, de cerise, une texture soyeuse et vive, qui se marie joliment avec fromage et charcuterie.

Le beaujolais nouveau… kezako ?

Tu l’as compris le Beaujolais nouveau, c’est la fête des vendanges chez toi avec tes amis. Une façon d’être en avance sur ce que seront les vins de 2020. Alors plutôt hype ou non ?

Tu apprécies le beaujolais nouveau ? Tu organises une soirée entre fille à cette occasion ?  N’hésite pas à nous raconter !

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