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Mon ADN tourne-t-il à l’envers ?

Publié le 06 novembre 2019 par Do22
Mon ADN tourne-t-il à l’envers ? Dans le train entre entre Genève et Montpellier...

Pour une rare fois, on a le WiFi dans le train 🤗 qui file à quasi 300 km/h. Dos au vent (= à l'envers du sens de la marche), je vois défiler les paysages encore verts de ce coin de France.

Les voyages en train et en bus sont l'occasion de lire, tricoter ou simplement réfléchir à ma vie.

Débordement

Je viens de passer une semaine chez ma cousine et mon cousin qui sont tellement agréables et généreux avec moi. Je ne sais comment les remercier mais mon coeur est rempli de gratitude.

Ce matin, avant que j'aille à la gare, ma cousine m'a serrée fort dans ses bras en me disant une phrase qui se terminait par " ... qu'on t'aime toujours très fort ".

Gloups. Oufffff. Je ne l'avais pas sentie arriver, cette jolie phrase. Disons que ce n'est pas dans nos habitudes de se le dire non plus.

Mon cœur s'est gonflé d'un coup, au bord du débordement. J'ai retenu ma respiration pour ne pas fondre en larmes, comme j'ai appris à si bien faire depuis toute jeune. Réflexe familial en famille. Ma cousine a vu, quand même, puisque je n'arrivais plus à parler de peur de laisser le barrage s'ouvrir en ouvrant la bouche.

Sans raison aucune, en tout cas plus ou moins inconnue à ma conscience pour le moment, je me sens fragile. J'ai déjà versé quelques larmes hier matin quand on a parlé de quelque chose au petit déjeuner. Je me suis étonnée de ma réaction tout à fait inattendue, inondant discrètement ma serviette de gouttes d'eau roulant sur mes joues.

Alors dans ce train, tranquille, j'en profite pour me connecter à cette tristesse qui veut supplanter ma bonne humeur car, dans le fond, je ne me sens pas malheureuse. J'ai l'impression d'être dans un arc-en-ciel où bonne humeur et tristesse se baladent côte à côte de façon sympathique. Tantôt je ris, tantôt je verse une larme ou deux, sans trop savoir pourquoi.

Ce qui monte, c'est que je me sens lasse de quelque chose, fatiguée, c'est vrai. Lasse de tout faire seule, de A à Z, dans tous mes projets. C'est ce qui me pèse le plus depuis un ou deux ans. C'est l'histoire de ma vie depuis toute petite. Depuis l'âge de neuf ans, en fait, jour où le beau-père a eu un geste d'une violence extrême qui a failli tuer ma mère. J'ai compris ce jour-là que, sans elle, je n'avais que moi. Avec la prise de conscience et le travail thérapeutique, j'ai appris à déléguer et à travailler en équipe depuis. En tant que travailleuse autonome, cependant, je n'ai pas encore les moyens de payer personne pour m'aider. Enfin c'est ma croyance et je compte bien à ce que ça change d'ici 2020.

Gratitude pour une vie où les rêves se sont réalisés

Mon ADN tourne-t-il à l’envers ?
Inversement, je suis toujours heureuse de voyager et animer des stages, prendre des photos et écrire. Quatre rêves qui se sont réalisés depuis 2014. Avec, en prime, rencontrer de belles personnes un peu partout avec qui j'ai noué de belles nouvelles amitiés.

Je suis gâtée partout où je passe. Je me sens appréciée, aimée et j'aime beaucoup toutes les personnes qui partagent ou passent dans ma vie. J'ai tous les jours un lit douillet où dormir au chaud et de quoi manger à ma faim. C'est plein de petits et grands bonheurs quotidiens que j'accueille, remarque et apprécie vraiment.

Que vouloir de plus ?

Toujours plus

Je n'aime pas l'idée de ne pas être capable de se contenter de ce qu'on a, ce que j'ai été tout à fait capable de faire ces quatre années de nomadisme. Je tente donc de me persuader que tout va bien ainsi... Pourtant, depuis quelques temps, mon coeur est triste...

  • Ma maison. J'ai un petit appartement et des voisins bruyants.
  • Un amoureux avec amour réciproque. Jamais eu. Je n'en ressens pas de manque mais l'idée d'avoir un compagnon de vie avec qui partager plein de belles choses m'enchante.
  • Un compte en banque bien rempli dans le sens positif pour me permettre de vivre et voyager agréablement.
  • Une personne pour s'occuper de mon administration et marketing.
  • La tête libre de penser à tout le temps " gagner " de l'argent, ou ne pas en dépenser, pour avoir l'espace et le temps de finir mes bouquins et les publier enfin, pour apprécier la vie...
  • Sentir que j'ai une famille vraiment, des gens en qui j'ai le droit de croire et de vivre des liens continus autres que passagers.

Je n'ai pas.

Mon ADN tourne à l'envers

Pourtant, les gens que j'ai côtoyés ces derniers temps, ma famille, mes amis, les ont, pour la plupart. Ils leur en manque peut-être un ou deux de ma liste mais en gros, ils les ont. C'est donc la preuve que je peux les avoir moi aussi puisque la vie me les montre chaque jour (sinon je vivrais dans la rue).

Et ce n'est pas que je ne travaille pas, professionnellement parlant, pour alimenter le compte en banque, par exemple, ainsi que sur moi pour comprendre mes croyances limitantes, mon karma, etc. On dirait que mon ADN tourne toujours à l'envers malgré tous mes efforts.

" J'ai l'impression d'avoir été un monstre dans d'anciennes vies ". Cette phrase me revient ces derniers temps et le découragement qui va avec. Une phrase que je me disais parfois, tout au long de ma vie, dans les moments difficiles.

En 2015, j'ai travaillé sur cette phrase qui s'est avérée vraie. Avec un moine au Sri Lanka, nous avons déconnecté un gros poids lourd karmique. J'avais été un monstre dans d'autres vies. Le karma a été déconnecté et je devais être enfin heureuse. Surtout, ça a été la fin de la dépression que je traînais depuis l'âge de 18 ans. J'en avais 52.

Depuis, ma vie a été effectivement beaucoup plus agréable. Plus aucune trace de dépression. Humeur équilibrée, douceur et paix... L'argent, l'amoureux, la famille proche, par contre, niet. Rien de plus ou rien du tout. Loin de mon projet de maison-gîte spécial...

C'est de là que provient ma tristesse, ma fragilité, mon manque de motivation, d'énergie.

Une larme vient de se percher au bord de ma paupière pour ne dire que j'ai bien mis le doigt sur une cause.

Je suis découragée. Fatiguée.

J'ai beau apprécier avec une profonde gratitude chaque moment de ma vie, tous les gens que je croise, tous les lieux que je visite ou suis hébergée avec toujours beaucoup de gentillesse et de générosité, plein d'amour aussi, que je reconnais et apprécie énormément, on dirait que mon cœur ne s'en contente plus comme il l'a fait ces cinq dernières années.

Mon cœur veut créer des projets mais le compte en banque est vide et je n'arrive pas à le remplir. Dès qu'il se gonfle un peu, il dégonfle quasiment aussitôt, des dépenses imprévues... Retour à la case départ.

J'aimerais ne pas avoir à devoir m'occuper d'argent. Juste être heureuse à animer mes stages et mes voyages.

J'aimerais pouvoir contempler la vie avec bonheur et satisfaction sans que la petit voix du devoir qui me dit d'aller travailler, 7/7, me rappelle à l'ordre tout le temps. Ce qui a été un grand plaisir pendant des années devient une corvée, un devoir. Exactement ce qui amène au burnout et je ne veux pas.

L'année 2020 en sera une d'un tournant, encore une fois. Ça passe ou ça casse. Je vis confortablement de mes activités ou... Je n'ai pas encore décidé de l'alternative car je n'en vois pas ! 😉😊 Je sais que je suis sur MON chemin et que je vais continuer à développer ces activités que j'aime tant. Peut-être même en ajouter une ou deux qui trottent dans ma tête.

Libérer le passé

Quoique j'aie fait dans mes vies passées et même dans cette vie-ci (je suis loin d'être une sainte et je n'ai pas toujours été gentille), je ne sais pas ce que j'ai fait dans mes vies passées qui m'amène à attirer encore une telle vie de nomade solitaire et sans le sou. Mes vœux de pauvreté de bonne soeur ou de moine des vies passées sont pourtant terminés 😉.

Quand je vivais au Sri Lanka ces dernières années, je me suis dit parfois que je vivais comme les moines mais sans la robe, sans temple ni équipe autour de moi. Une nonne indépendante, sans domicile fixe, qui est hébergée et nourrie contre des services de soins, consultations, aide psychologique, et qui repart avec son baluchon une fois le service rendu.

Pardon

Alors, puisque je ne sais pas ce que j'ai fait de monstrueux dans mes vies passées et que je veux passer à autre chose, inverser mon ADN dans le bon sens ;-), je veux aujourd'hui... demander pardon à l'univers et à toutes les personnes que j'ai blessées, de quelque façon que ce soit.

Je me demande aussi pardon pour tout le mal que j'ai pu faire. Je ne savais pas faire autrement. J'ai fait comme on m'a appris ou transmis. Pardon à moi encore pour ce que je me suis fait, du coup, à vivre cette vie difficile.

Nouvelle énergie

Parfois, je me dis " Pousse-toi un peu et relance la machine ! Tu commences à t'écraser et à te confirmer toute seule que tu deviens vieille ! ". J'ai juste 57 ans. Ma mère, à cet âge-là, travaillait trois jours par semaine comme infirmière et profitait de la vie le reste du temps, son compte en banque bien rempli par son ex-mari qu'elle avait fini par quitter.

Je suis fatiguée même si j'aime infiniment les stages que j'anime, les gens que je rencontre, etc. Je vais donc encore donner mon 200% pour les activités à venir et, une fois rentrée au Québec fin novembre, je vais me permettre d'hiberner quelques semaines, tranquille chez moi, jusqu'au retour en Europe le 15 janvier 2020 puis de février à avril au Sri Lanka pour de nouvelles aventures.

" Tu es toujours à un choix de vivre une vie complètement différente "
ai-je vu me sauter aux yeux en ouvrant Facebook tantôt.

Je ne suis pas loin de faire ce nouveau choix, de nouveaux projets, une nouvelle façon de fonctionner, de nouvelles aventures. Je ne resterai pas longtemps dans mon trou cet hiver ! En général, le temps d'hibernation permet aux idées de se remettre en place, aux rêves d'émerger clairement, aux intentions de se placer, aux décisions d'être prises et... au nouvel avenir de se réaliser !

Arrivée à Montpellier, mon ami m'attendait. Le soleil plombe, la chaleur douce et les cadeaux continuent d'affluer avec douceur. Gratitude infinie pour ce que j'ai créé jusqu'ici. Je suis choyée et me sens privilégiée de tout ce que j'ai réussi à créer jusqu'ici. J'enclencherai bientôt de nouvelles étapes... " Watch out ! " comme on dit au Québec, y'a des choses qui vont changer, pour le mieux, en 2020 !

De tout coeur

Dominique Jeanneret

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