Le Bazar de la Charité // Saison 1. Episodes 1 et 2.
L’ambition paye toujours et c’est le cas avec Le Bazar de la Charité. Cette superproduction historique française et moderne prouve l’ambition de TF1 sur la scène internationale de produire des séries de qualité qui représentent au mieux notre culture. Co produite avec Netflix, Le Bazar de la Charité est clairement l’évènement de cette fin d’année et j’ai déjà hâte de voir la suite. Cependant, il y a aussi des problèmes dans cette fiction et notamment les anachronismes dans les dialogues, les invraisemblances compte tenu de l’époque. Mais au delà de ça, Le Bazar de la Charité fonctionne comme une grande production à gros budget. Grâce notamment à un casting parfait de Camille Lou (très touchante dans ces deux premiers épisodes), Audrey Fleurot (qui m’étonnera toujours) et Julie de Bona, elle aussi au diapason.
Côté visuel, les décors sont impressionnants et notamment la reconstitution du fameux Bazar de la Charité et de son incendie qui rythme les trois quarts du premier épisode. Les costumes sont eux aussi magnifiques et sublimés par une mise en scène soignée qui prend le soin de mettre en valeur toutes les idées que cette production peut proposer. Notamment lorsque les personnages sont pris au piège par l’incendie, créant alors de multiples moments d’émotions riches.
Paris, 4 Mai 1897. Un incendie dévastateur détruit en quelques minutes le Bazar de la Charité, l’édifice abritant une manifestation caritative très courue, faisant plus de 120 morts, essentiellement des femmes de la haute société et leur personnel. A cette occasion, trois femmes, Adrienne De Lenverpre, Alice De Jeansin, et sa bonne Rose Rivière voient leur destin bouleversé.
Le Bazar de la Charité c’est aussi une série de femmes fortes et ambitieuses de ce point de vue là. Grâce à des personnalités aussi bien développées que celles créées dans ces deux premiers épisodes, la série propose alors une grande fresque qui révèle même le talent de certaines actrices (et en l’occurence je pourrais citer Camille Lou). Alexandre Laurent, derrière sa caméra, rappelle ici les belles fictions françaises du cinéma à sa façon, sans jamais tomber dans les pièges narratifs de la série produite par TF1. Il n’y a rien qui est fait pour que l’on soit dorlotés non plus. Notamment la scène de la morgue dans le second épisode où des gros plans sur les corps carbonisés viennent alors confirmer que Le Bazar de la Charité ne cherche pas à aseptiser le drame. Au contraire, il est accentué afin de ressentir au mieux ce qui s’est passé durant cette période.
Malgré quelques facilités présentes dans le second épisode (plus que dans le premier qui se concentre sur l’incendie en lui-même), Le Bazar de la Charité créée une tension et un rythme étonnant qui change de ce que l’on aurait pu imaginer au départ. Cette tragédie française est une occasion de faire rayonner au mieux nos capacités que la fiction française avait presque délaissée depuis l’adaptation du Comte de Monte Cristo à la télévision (selon moi).
Note : 7/10. En bref, l’ambition est là, c’est beau et soigné, malgré quelques anachronismes et répliques douteuses par moment.