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Edgar Boulet, le « Gym Tonic »

Publié le 19 novembre 2019 par Etvsport @etvsport

A 24 ans, Edgar Boulet fait partie des meilleurs gymnastes que la France possède ! Alors oui, on ne peut pas dire que notre pays soit une nation du top mondial, notamment chez les hommes où les Japonais, Russes et Chinois ont tendance à truster tous les podiums. Néanmoins, Edgar compte bien s'imposer comme une référence déjà au niveau européen avant de penser plus loin. Alors que la qualification pour les prochains JO de Tokyo semble délicate à aller chercher, l'hyperactif Edgar va se donner tous les moyens pour réussir et pourquoi pas faire un beau championnat d'Europe 2020 qui se déroulera à l'Accor Hotels Arena à Paris. D'ici-là, découvrez un magnifique athlète avec plein de belles valeurs et surtout un " peps " et un dynamisme qui en font quelqu'un que l'on a envie de suivre !

Edgar, peux-tu nous raconter ta rencontre avec la gym ?

La rencontre avec la gym fut assez particulière ! Etant jeune, j'avais pratiqué plusieurs sports et vu que j'étais plutôt agité et que je grimpais et sautait partout, ma mère m'a dit un jour que si je continuais, elle allait m'inscrire à la gymnastique. Forcément, tout petit, on a l'image de la gym avec le justaucorps, la poutre,...les " trucs de fille " donc je ne voulais absolument pas en faire. Mais vu que j'ai continué à faire l'imbécile et à m'agripper partout, ma mère m'a dit de prendre mon manteau et on est allé au gymnase pour qu'elle m'inscrive à la gym. Je l'ai pris comme une grosse punition mais à partir du moment où j'ai mis un pied dans le gymnase, impossible de m'en faire sortir. Aujourd'hui encore, je pourrais passer mes journées entières dans un gymnase, à sauter partout, faire des acrobaties,...

Quel genre d'enfant étais-tu ? Et à l'école ?

Un enfant agité, plein d'énergie, plein de bonne humeur avec l'envie de toujours courir, de me dépenser et de me faire plaisir. J'étais également toujours à la recherche de sensations fortes avec des saltos sur le lit des parents ou alors faire la course avec les copains dans la cour de récréation...pour essayer d'impressionner les filles (rires).

A l'école, j'étais un élève " intelligent " mais qui devait se dépenser pendant les heures de cours. Clairement, je n'aimais pas rester en place et je préférais dessiner, regarder les copains et j'étais rarement concentré. Ma mère m'aidait à me canaliser et à me donner des coups de collier quand il fallait pour avoir les diplômes nécessaires à une vie sans encombre. Mais ce qui est sûr, c'est que rester assis sur une chaise, ce n'était pas pour moi !

Présentais-tu des dons évidents pour la Gym ?

Oui ! Je suis très acrobate et je me repère très bien en l'air. La deuxième chose n'est pas donnée à tout le monde et c'était inné dès mon entrée dans le gymnase. Je pouvais faire des saltos et dire à quel moment j'avais la tête en haut, en bas et pareil lorsque je faisais des vrilles, je savais toujours me repérer. Quand bien même on peut avoir cette aptitude et ne plus trop savoir où on est, j'avais toujours ce référentiel qui me permettait de me protéger et de ne pas me faire trop mal sur la chute. C'est une qualité rare que l'on peut développer mais j'ai eu la chance de l'avoir depuis toujours. Il faut savoir que beaucoup de gymnastes de haut niveau sont obligés de travailler énormément cela avec l'automatisation du geste, à savoir le répéter encore et encore afin de savoir où il se trouve.

Quand as-tu su que tu t'orientais vers une carrière dans la gym ?

Je devais avoir 14-15 ans ! J'ai passé une première année en pôle France qui s'est avérée très compliquée. J'étais issu d'un club où il n'y avait pas beaucoup d'heures d'entraînement et sans une très bonne formation de base donc j'ai dû tout reprendre à zéro et m'accrocher aux autres pour ne pas prendre de retard. Eux avaient eu la chance d'avoir des entraîneurs qui étaient sûrement mieux formés pour emmener avec eux des athlètes vers ce dur chemin qu'est le haut niveau.

L'année suivante, j'ai été pris en charge par un autre entraîneur qui a tout de suite cru en moi et qui m'a mis en face de mes vérités en me demandant si j'étais prêt à prendre les risques nécessaires pour aller plus haut. Et j'ai dit " Banco, ça vaut le coup " même si je savais que j'allais sacrifier une partie de ma vie voire de mon corps.

Tes parents t'ont soutenu dans ta passion ?

Mes parents m'ont toujours soutenu et accompagné de la meilleure des façons. S'il y avait des difficultés, ils me tenaient ce discours continuellement : " C'est toi qui a choisi de continuer, c'est dur, si tu veux arrêter, tu peux arrêter. Mais attention, réfléchi bien et pose toi les bonnes questions. "

La famille, c'est important pour toi ?

Oui c'est très important ! Ils prennent une très grande place dans mon quotidien, dans mon sport et surtout lorsque j'ai des jours compliqués.

Quels sont tes points forts en gymnastique ?

Je pense que les qualités acrobatiques sont très recherchées par les gymnastes. Peu importe l'agrès, se repérer dans l'espace sera toujours prépondérant pour performer en gymnastique. Ce n'est pas forcément faire des saltos mais cela peut-être des positions de corps sur le cheval d'arçons par exemple. Je pense que ces qualités là m'aident beaucoup. Aujourd'hui, j'ai des facilités au sol et à la barre fixe qui sont deux agrès majoritairement acrobatiques. Je ne suis pas quelqu'un de très très souple mais aucunement bloqué dans ma pratique de la gymnastique. Je suis aussi très dynamique, explosif et suffisamment fort pour être un bon gym malgré un physique pas hyper puissant.

La gym est un sport individuel mais qui se pratique également en équipe, quel est ton rapport avec tes coéquipiers ?

On a des rapports à la fois très professionnels mais aussi des penchants assez amicaux car parfois on passe des semaines entières à être ensemble. On se voit plus qu'avec notre propre famille et on est obligé de se rapprocher afin de performer pour soi en compétition mais aussi pour l'autre. Quand on est en équipe, cela arrive qu'un d'entre-nous fasse une erreur et alors le coéquipier va être là pour rattraper cette erreur. On n'est pas forcément tous comme des frères mais on s'entend tous très bien et on a un vrai respect mutuel et c'est le plus important au sein d'une équipe.


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