Alors que Netflix continue de faire grandir la taille de son contenu original, Daybreak apparaît comme une sorte de mélange savoureux sur le papier, qui part un peu en sucette au fil des dix épisodes de cette première saison. Basée sur le roman graphique de Brian Ralph et adaptée par Brad Peyton et Aron Eli Coleite (Star Trek Discovery, Heroes), Daybreak avait de quoi devenir la série pour ados post-apocalyptique originale que je n’attendais pas. Pourtant, Daybreak souffre d’un élément essentiel dans sa façon de gérer les personnages : ce sont les plus mauvais qui sont au centre pendant que les bons sont réduits à peau de chagrin.
Je ne connais pas le roman graphique de départ donc je ne peux pas juger de la qualité de l’adaptation si ce n’est que j’ai appris que Daybreak déviait légèrement du produit original (et que ce n’était pas forcément une mauvaise idée).
Dans une ville post-apocalyptique, Glendale, Josh, un lycéen de 17 ans part à la recherche de sa petite amie disparue, Sam. Il est rejoint par un groupe de marginaux délinquants. Josh et ses acolytes tentent de rester en vie en se confrontant à des gangs de Ghoulies, des zombies.
Le point de départ c’est donc une bombe atomique qui développe un virus qui ne touche apparemment que les adultes. Ce n’est pas une thématique novatrice étant donné que l’on a déjà eu ça dans d’autres séries pour ados (vous vous souvenez de Between ?) mais l’idée ici est de parler une fois de plus de la construction d’une société au travers du prisme de la hiérarchie sociale adolescente. C’est d’ailleurs assez amusant sur pas mal de plans et globalement Daybreak n’est pas un raté complet. Disons que la tentative de reconstruire une société, comme on a pu le voir précédemment cette année dans The Society (également sur Netflix), est une chose qui m’a toujours fasciné. Après tout voir des adolescents tenter de reproduire ce qu’ils ont perdus mais à leur sauce, cela ne peut que nous rappeler en parallèle pourquoi la société construire connaitra toujours les problèmes déjà connus auparavant. Car l’être humain reste le même, ado ou pas ado.
Le vrai problème de Daybreak c’est que la façon d’utiliser les personnages. Au détriment de bons personnages secondaires, elle se laisse porter par Josh, un lycéen de 17 ans. Son histoire serait apparemment la plus intéressante à suivre de la série, sauf que ce n’est malheureusement jamais le cas. Et dans cette façon que Daybreak a de se concentrer sur Josh, elle perd alors l’intérêt des autres personnages et je trouve ça sacrément dommage. Son arc narratif se concentrer sur sa quête pour retrouver Sam, sans chercher à créer d’interactions intéressantes et une émotion qui pourrait nous attacher au personnage. Du coup, une fois la première saison de Daybreak engloutie (et j’ai mis du temps à me la farcir), j’ai déjà oublié plus ou moins toute cette série. Ce n’est clairement pas un objet dont on a envie de se souvenir d’années en années comme la série de référence post-apocalyptique avec des adolescents.
Le genre est actuellement saturé, notamment car Netflix a déjà produit des séries du genre qui sont en plus de ça bien meilleure que celle ci. J’attendais peut-être aussi trop de Daybreak qui m’a été vendue par Netflix comme un beau produit avec son lot d’humour et de scènes intenses. Sauf que rien de tout ça ne dure et rapidement l’histoire s’étiole dans des facilités narratives désolantes. Certes, l’une des vraies capacités que cette série a c’est de proposer parfois des surprises qui relancent l’intérêt, mais la machine s’épuise trop rapidement et cet intérêt gagner est perdu trop rapidement une fois la séquence passée. Reste donc une série agréable par moment qui souffre d’un scénario mal fagoté, qui oublie que ses personnages secondaires sont justement tout l’intérêt de celle-ci. On est bien loin de l’humour potache de Zombieland, ou des zombies de Shaun of the Dead avec l’humour piquant qui va avec. Ici c’est aseptisé pour Netflix et la sauce a du mal à prendre.
Note : 4.5/10. En bref, pas totalement raté mais du gâchis en veux-tu en voilà. Pas une série à voir absolument en somme.