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[Critique] A couteaux tirés

Par Wolvy128 @Wolvy128

[Critique] A couteaux tirés

[Critique] A couteaux tirés
Célèbre auteur de polars, Harlan Thrombey est retrouvé mort dans sa somptueuse propriété, le soir de ses 85 ans. L’esprit affûté et la mine débonnaire, le détective Benoit Blanc est alors engagé par un commanditaire anonyme afin d’élucider l’affaire. Mais entre la famille d’Harlan qui s’entre-déchire et son personnel qui lui reste dévoué, Blanc plonge dans les méandres d’une enquête mouvementée, mêlant mensonges et fausses pistes, où les rebondissements s’enchaînent à un rythme effréné jusqu’à la toute dernière minute.

Réalisé par Rian Johnson, désormais aussi connu pour le génial Looper que pour le controversé Star Wars VIII – Les Dernier Jedi, A couteaux tirés est un « whodunit » qui ne révolutionne en rien le genre, mais qui se révèle néanmoins suffisamment efficace que pour offrir un agréable moment de divertissement. Avec ses personnages hauts en couleur et sa tonalité résolument décomplexée, le récit capte en effet rapidement l’attention, déroulant par la suite une intrigue, certes balisée, mais extrêmement prenante. Si on appréciera notamment la justesse avec laquelle le scénario invoque l’humour pendant plus de 2 heures, on regrettera en revanche le ridicule de certaines révélations ainsi que les nombreuses ficelles servant à maintenir l’enquête sur les (bons) rails. Côté technique, il faut par contre saluer le joli travail effectué sur le montage, celui-ci participant de belle façon à la narration et aux effets comiques, tout en garantissant dans le même temps un rythme soutenu à l’histoire. Plus généralement, c’est d’ailleurs tout l’aspect formel qui séduit puisque le cinéaste américain délivre, comme il en a l’habitude, une mise en scène particulièrement élégante.

[Critique] A couteaux tirés
Le fond, quant à lui, n’est malheureusement pas exempt de défauts dans la mesure où, malgré l’intérêt indéniable de l’histoire, l’approche décalée du scénario donne lieu à un manque cruel de subtilité, qui se marque autant dans le propos général du film que dans l’écriture des personnages. Plus caricaturaux les uns que les autres, ces derniers brillent en effet surtout par leur maigre consistance, obligeant la plupart des acteurs à surjouer pour exister. Certains spectateurs argueront que c’est là le style du long-métrage, et que cela résulte d’un choix volontaire du réalisateur/scénariste, mais j’avoue personnellement ne pas bien comprendre en quoi rendre des protagonistes aussi peu intéressants peut être un choix judicieux, surtout quand on prend la peine de s’offrir un casting de ce niveau, composé d’acteurs aussi talentueux que Daniel Craig, Michael Shannon, Chris Evans ou encore Toni Collette. Après tout, une approche décomplexée n’a jamais été incompatible avec un minimum d’épaisseur dramatique. Cela étant, il faut le reconnaître, le film n’est pas dénué de qualités et regorge de scènes assez jouissives, tantôt drôles tantôt absurdes.

Avec ses personnages hauts en couleur et son approche résolument décomplexée, A couteaux tirés s’avère donc être un « whodonit » efficace, offrant un moment de cinéma, sinon marquant, au moins divertissant. Malgré une écriture limitée à tous les niveaux, le film se laisse suivre sans déplaisir, bien aidé par son rythme soutenu et ses multiples rebondissements.


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