Ivanhoé de Walter Scott est l’histoire de la création de l’Angleterre moderne, quelques temps après la conquête des Normands. On y assiste à l’affrontement entre l’aristocratie française, raffinée et perfide, personnification de l'intellectuel, et le peuple anglo-saxon, fruste et honnête. Pour Walter Scott, l’Angleterre a pris les bons côtés des deux cultures. Richard Cœur de Lion, le Normand, et Ivanhoé, l’Anglo-saxon, sont des hybrides.
Mais, pour les Américains, le peuple honnête a fui le monde du vice, la culture de l’intellectuel, le sophisme. D’ailleurs, n’est-ce pas ce que dit la Bible ? Adam est chassé du Paradis, parce qu’il a été détourné de la foi par la raison, trompeuse : le paradis est pour le « simple d’esprit ». De Captain Blood à Erin Brokovitch, en passant par les films de Clint Eastwood ou le feuilleton Lieutenant Colombo, c’est ce que raconte Hollywood. Le pauvre type, « l’underdog », affronte bien plus fort et intelligent que lui, mais gagne, parce qu’il est droit.
« Hillbillies, rednecks, hicks, toothless idiots » (citation qui ouvre le livre White Working Class) : « l'élite » n’est que mépris lorsqu'elle parle de la classe laborieuse blanche. Celle-ci s'est peut-être reconnue dans le duel entre Hillary Clinton et Donald Trump. L’éternel duel entre le bien et le mal. Hillary Clinton surclassait Donald Trump, et le prenait de haut. Mais Trump a fait mordre la poussière à l’aristocrate arrogante. Trump, le « real man », celui qui parle mal, mais qui se révèle dans les moments désespérés, parce qu'il a un coeur droit ?
L'impeachment, un nouvel acte du combat entre le véritable Américain et l'Europe décadente ?
Donald Trump has built his political success around breaking with convention. Now he’ll try to turn his impeachment into an election-year rallying cry https://t.co/MBaecNDVty — Bloomberg (@business) December 19, 2019