Sans trêve disions-nous plus d’espoir. Alors qu’une partie des grévistes tient à faire une pause pour les jours fériés à venir, afin que le mouvement social reste favorable dans l’opinion publique, d’autres persistent à ne faire ni grève ni trêve.
Le gouvernement par exemple, lui ne semble vouloir faire aucune trêve dans les bourdes. Ainsi celle de Jean-Paul Delevoye tient du record. En effet, comme aux courses, chaque jour les Français ont été tenus en haleine, apprenant un nouveau mandat, une nouvelle pension non déclarés par celui qui soi-disant avait une réputation de probité et d’homme de dialogue. Au moins avec celui qui lui succède n’aurons-nous pas ce genre de surprises. Avec celui-là nous savons déjà à quoi nous en tenir.
Déjà que peu en veulent de cette réforme, tant ceux qui la comprennent que les nombreux qui n’ont pas tout suivi mais qui avec un tel gouvernement doutent fort qu’ils y gagneront des avantages. En effet, la confiance cela se mérite. Avec les révélations sur le cas Delevoye autant dire que le doute est devenu un gouffre. Et comme nous le disions plus haut, le gouvernement ne s’accorde aucune trêve dans la série "erreurs à ne pas louper", il nomme pour le remplacer un homme à la réputation sociale déjà entachée. L’avantage c’est qu’ainsi on sait tout de suite à qui on a à faire.
Autant Jean-Paul Delevoye avait réussi à conserver une réputation – on ne sait comment d’ailleurs depuis les révélations – intacte jusqu’à ce que la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) et les médias fassent leur travail, autant Laurent Pietraszewski, le nouveau secrétaire d’Etat chargé des retraites, en a déjà une mauvaise. Dès sa nomination connue, en effet, tous les médias ont publié cette anecdote sur le nouveau secrétaire d’Etat chargé des retraites. Alors responsable des ressources humaines dans le groupe Auchan, il a mis à pied une salariée syndiquée de la CFDT pour une "erreur de commande de 80 centimes d’euro et un pain au chocolat cramé donné à une personne" a-t-on pu lire et entendre dans tous les médias. Lui au moins n’aura pas une réputation usurpée d’homme de dialogue… On le dit aimé des Macronistes.. encore heureux et inconnu du grand public qui à ce qu’il en sait déjà n’a pas envie d’en savoir beaucoup plus…
Le gouvernement lui, a déjà tourné la page Delevoye. Le Premier ministre ayant assuré que ce dernier était "informé de ses obligations" - entendons de déclarer ses revenus et que Matignon n’était par contre, "pas informé de l’ensemble des mandats qu’il occupait". Croit-il que cela rassure les Français? Qu’un homme puisse être nommé ministre sans même que son passé ne soit étudié ne laisse pas de surprendre. Et alors même que dans la semaine, Le Monde avait tiré la conclusion que le secrétariat général du gouvernement était parfaitement informé dès 2017 de la situation de cumul des mandats de Delevoye. Quand on vous dit qu’on nous prend pour des imbéciles…
La trêve dans la série des horreurs, nous l’avons compris ne viendra pas du gouvernement français mais peut-être du Parlement européen qui en cette veille de Noël nous envoie enfin un message d’espoir. Le 18 décembre, cette instance a estimé que le Premier ministre maltais devait démissionner car impliqué dans le terrible assassinat en 2017 d’une journaliste dont nous avons régulièrement parlé ici, Daphné Caruana Galizia, spécialisée dans les affaires de corruption, empêchant la justice de faire son travail. Cette déclaration n’a l’air rien mais c’est beaucoup. Une étoile dans un ciel bien sombre.
Un joyeux Noël encore à tous et à toutes !
Jeu de briques
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