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De Moïse en mouise

Publié le 23 décembre 2019 par Alexcessif
De Moïse en  mouise

"Je me suis enfoncée dans les entrailles du métro, sans me retourner, je n’aime pas les au revoir qui n’en finissent pas. Surtout quand on ne sait pas si revoir il y au(ra). Auquel cas ça s’appellerait plutôt un adieu, je ne t’apprends rien. Mais de toute façon, je ne crois pas en dieu, encore moins qu’en revoir. Donc je ne donne jamais rendez-vous à dieu, ce serait du foutage de gueule. Revenons au sujet. A cet instant précis (celui où je m’enfonçai dans les entrailles etc,  fô suivre lecteur !), je me demandai si je te reverrais un jour. Je me demandai si je devais te revoir un jour. Je me demandai pourquoi te revoir un jour. Puis j’entendis distinctement un fusible griller entre deux de mes neurones à moins que ce ne fut un rat électrocuté sur le rail. Ne me raille pas stp ! Je déraille. Flot de pensées dans ma tête, sans cohérence, sans enchaînement, sans queue ni tête, des si, des pourquoi faire, des peut-être et des non peut-être. En vrac. Quand on ne veut pas répondre à une question, le mieux est de passer à la suivante. Je ne fais que ça depuis hier soir, passer à la suivante, qui est aussi la première, et  celle d’avant et même l’antépénultième.  Y en a pas tant que ça des questions. On est toujours sur la même. Celle dont la réponse donnerait un sens au revoir. Ou du sens à revoir. Ou du sens tout court. Ou du revoir sans aucun sens. Peut-être même du revoir dans tous les sens. Va savoir. Sauf que j’arrive pas à y répondre à cette putain de question… je n’arrive même pas à la formuler clairement, alors… au fait, c’est quoi la question déjà ? tu vas bien ? Pour faire diversion, pour me trouver des prétextes, et des excuses, je remplaçai alors la question non formulée sans réponse par des réponses négatives à des non questions formulées : pas fiable, pas confiance, pas pareil, pas d’avenir, pas facile, pas trop vite, pas besoin, pas d’mon’monde, pas pratique, pas envie et, de pas en pas, je faillis me convaincre qu’y avait pas d’raison d’ s’en faire puisque le pas était aussi infranchissable que la mer rouge et qu’il suffisait d’attendre sans bouger qu’il ne se passe… rien… et que ça ne se passe… pas… Par miracle, comme Moïse avant moi (en toute humilité, cela va de soi), au moment où les roulements de tambour et la garde du pharaon arrivant au grand galop menaçaient de me donner une fichue migraine, je bénéficiai d’un wind setdown qui vint faire émerger une étroite et toute petite bande de pourquoi pas au milieu de l’abîme des pas sans pourquoi. Je n’ai que ça à t’offrir, ce tout petit pourquoi pas, fragile et précieux. Mais je te l'offre de tout mon cœur.

G."
Même pour ce petit-là je n'étais pas assez grand. Dans une vie bien remplie, l'inutile n'a aucune compétence 

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