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La Commission Leonetti écarte "l'exception d'euthanasie"

Publié le 17 juillet 2008 par Micheljanva

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17 juillet 2008

La Commission Leonetti écarte "l'exception d'euthanasie"

Le député UMP Jean Leonetti dresse un premier bilan des auditions de la mission de fin de vie dont il a été chargé :

" La loi est non seulement mal connue, mais mal appliquée. Les intervenants ont été unanimes à nous le dire. [...] Il y a des personnes qui ont encore plusieurs années de vie devant elles et qui réclament une assistance au suicide, parce qu'elles ne veulent plus vivre dans l'état qui est le leur. Clairement, la loi n'a pas vocation à répondre à ce type de demande. Et puis il y a des personnes condamnées à mourir sous peu et qui souffrent. C'est à partir de ces situations que nous avons réfléchi. [...]

La plupart des problèmes non résolus tournent autour d'une même problématique : celle de malades maintenus artificiellement en vie. [...] Je ne parle pas du handicap, mais de ces patients qui n'ont plus aucune vie relationnelle, qui sont en état végétatif chronique, par exemple, pour lesquels se pose la question d'arrêter des traitements devenus inutiles ou disproportionnés. [...] Il faut impérativement un accompagnement garantissant que la personne ne souffrira pas ou ne manifestera pas de signes apparents de souffrance [...] Dans des cas comme celui-là, pendant l'agonie, la sédation profonde (plonger le malade dans un sommeil artificiel) devrait être systématique. Il ne doit plus être possible de débrancher et d'abandonner le malade à lui-même.

La mission devait aussi examiner la possibilité de créer, pour certains cas extrêmes, une " exception d'euthanasie "....

Cette idée a été très fragilisée par les auditions. S'il s'agit de dire, a posteriori, que l'euthanasie ne doit pas être considérée par la justice comme un homicide, cela signifie que donner la mort par compassion doit être considéré comme un mobile ouvrant droit à un traitement judiciaire particulier. Or, les juristes sont réticents à ce que l'on crée une catégorie d'exception pour un mobile ou une profession spécifique. S'il s'agit d'autoriser a priori dans certains cas l'euthanasie, cela pose encore plus de problèmes. Il faudrait créer une commission qui, au cas par cas, dirait " oui, on peut le faire " ou " non, on ne peut pas ", ce qui pose un problème de démocratie. Puis il pourrait y avoir des recours. Bref, ce serait un montage compliqué ! J'ai tendance à penser aujourd'hui que " l'exception d'euthanasie " est une fausse bonne idée. [...] Nous sommes tous d'accord pour dire qu'il faut créer un observatoire de la fin de vie qui permettrait d'avoir des données objectives sur les pratiques médicales."

Ni euthanasie, ni acharnement thérapeutique. Pour rappel, cette instruction de l'Académie pontificale pour la Vie :

"La ligne de conduite à adopter à l'égard du grand malade et du mourant devra donc s'inspirer du respect de la vie et de la dignité de la personne; elle devra avoir pour objectif de rendre disponibles les thérapies adaptées, sans toutefois s'abandonner à certaines formes d'"acharnement thérapeutique"; elle devra s'informer de la volonté du patient à l'égard des thérapies extraordinaires ou à risque - auxquelles, sur le plan moral, il n'est pas obligatoire d'accéder -; elle devra toujours assurer les soins ordinaires ( y compris l'alimentation et l'hydratation, même artificielles) et s'attacher à fournir les soins palliatifs, en particulier le traitement adéquat contre la douleur, en favorisant toujours le dialogue avec le patient et son information."

Michel Janva

Posté le 17 juillet 2008 à 23h32 par Michel Janva | Catégorie(s): Culture de mort : Euthanasie

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