Je n'ai évidemment pas tous les éléments de l'enquête, car comme toujours dans ce genre d'affaire, on le sait en lisant la presse, et la presse ne sait pas grand chose. Je fais référence à cet article.
Je sais seulement qu'un SDF a eu une attitude « suspecte », la police est alors appelée. Le type s'arme avec une... une « scie rouillée » (!?!). Là, les flics (on ne connaît pas leur nombre, mais ils ne sont jamais moins de 3 ou 4) ne trouvent pas d'autre moyen pour l'arrêter que de le tuer. Bilan : 7 balles ! Plusieurs ont touché le type.
Les questions qu'on peut raisonnablement se poser :
- Pourquoi a-t-il fallu 7 balles pour arrêter le type ? Les 6 premières ont tapé à côté ? L'entraînement au tir des policiers est-il de qualité ?
- Comment se fait-il qu'un déjanté armé d'un truc probablement trouvé dans une poubelle représente une menace telle qu'il faille le tuer ?
- Trois (ou 4) policiers sont-ils absolument incapables de maîtriser un type fou et pas vraiment armé ?
- Quid du taser tellement en vogue ? Il n'avait plus de piles ?
Je trouve que ce simple fait divers est révélateur d'une époque. Je ne sais pas si les flics ont bien fait leur boulot. Je ne sais pas s'ils avaient des problèmes de surcharge de travail, de manque de matériel, de formation. Mais ces événements deviennent assez courant je trouve. Cela me rappelle une histoire d'un type pris de panique la nuit et devenu comme fou, armé d'un couteau de cuisine. Il a été abattu de plusieurs balles : aucune de face.
Les bavures sont nombreuses (on peut parfois en juger par les vidéo en manif, malheureusement jamais dans les commissariats de police), mais les condamnations des policiers en exercice sont exceptionnelles. C'est troublant.
Et que dire des autres, Wissam El-Yamni, Allan Lambin, Mehdi, Bilel Elabdani, Hocine Bouras, Nabil Mabtoul, Joseph Guerdner et plein d'autres ? Et que dire de tous ces gilets jaunes maltraités par la police ? Pas seulement les éborgnés et les amputés, mais les innombrables blessés que la police laisse sans rendre de compte non plus ? Car aucun chiffre officiel n'est disponible sur ces abus.
Ce monde devient fou. La Police n'est plus au service de la paix, mais de l'ordre social. Sans doute pour ça qu'on ne l'appelle plus « gardien de la paix » mais « force de l'ordre ». Comptons sur l'IGPN pour les couvrir.
La morale de l'histoire, c'est que si vous êtes policier et ne voulez pas attraper le tétanos, utilisez votre arme à feu.
PS : Hop, une dernière pour la route...