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Le combat contre la Macronie radicalisée - 661ème semaine politique

Publié le 11 janvier 2020 par Juan

Le combat contre la Macronie radicalisée - 661ème semaine politique

Où il est question d'une Macronie qui s'est radicalisée dans la gestion de la peur, la menace, la répression et la protection des privilèges des puissants.


La tournée des vœux de la Macronista s'apparente à un chemin de croix bien mérité. Devant des avocats à Caen, la ministre de la " Justice" Nicole Belloubet est interrompue par des avocats silencieux qui lui jettent leur robes devant elle.

Deux jours plus tard, la même se fait protégée par un mur de gendarmes lors de ses vœux à la Cour de Cassation car elle refuse de rencontrer un collectif d'avocats. Emmanuel Macron, le "monarque vertical" est aussi lui-même chahuté à Créteil.

La réforme des retraites est dans l'impasse. Le gouvernement s'obstine à vouloir passer en force. Il y arrivera peut-être car les députés godillots voteront sans doute cette réforme, comme ils ont voté les ordonnances travail qui ont réduit les droits des salariés (ah ce souci d'égalité entre employeurs et employés ... !) et supprimé des critères le port de charges lourdes (129 800 personnes concernées en 2016), les vibrations (46 100 personnes), les postures douloureuses (86 800 personnes) et la présence d'agents chimiques dangereux (43 400 personnes exposées), la loi asile qui a réduit les droits des réfugiés, la loi contre les manifestants qui permet l'emprisonnement sur soupçon, la loi qui a réduit les droits des journalistes et des lanceurs d'alerte sur le secret des affaires, la loi qui a réduit les objectifs de transition environnementale et celles qui ont reporté à la Saint-Glin-Glin l'interdiction des plastiques ou des pesticides (+21% de consommation de pesticides en France en 2018), la loi qui a réduit les droits des chômeurs, la loi qui a réduit les impôts des plus riches, et les lois qui ont réduit le budget de l'hôpital mais augmenté celui de l'armée.

"La sécurité sociale est une unité. [...] Quel que soit le but particulier auquel peuvent tendre les diverses institutions, qu'elles aient pour objet de couvrir les charges de la maladie, de fournir des retraites de vieillesse ou des pensions d'invalidité professionnelle, ou d'alléger les charges de familles nombreuses, il s'agit toujours d'opérer un prélèvement sur les revenus de la masse pour couvrir l'insuffisance des ressources de certains." Ambroise Croisat, ministre communiste du Travail, à propos de l'instauration des retraites et de la Sécurité sociale, 8 août 1946.


Dans les transports, les grévistes se relaient pour ne pas perdre trop tout en maintenant la pression. Des milliers de familles ont déjà perdu quelques semaines de salaires depuis le début du mouvement il y a un mois et demi. Sur les ondes officielles, des éditorialistes blancs/bourgeois se succèdent pour répéter des mensonges sur cette prétendue réforme " égalitaire" quand d'autres militants de cette nouvelle droite de gouvernement expliquent sur les ondes que la prise en charge de la pénibilité comme l'exposition aux risques chimiques, "c'est compliqué".

Le combat contre la Macronie radicalisée - 661ème semaine politiquePour les générations proches de la retraite, Macron a déjà reculé la prise d'effet de "l'âge pivot". Il a aussi reculé s ur les pensions de réversion dont il voulait reporter la prise d'effet (62 contre 55 ans). Mais pour les autres, la réforme signifie toujours un double coup dur: non seulement la durée de cotisation et de travail sera plus longue malgré un affaissement de l'espérance de vie en bonne santé, mais en plus le calcul en points rend encore plus incertain le niveau des pensions futures. Avec ce système à points plus personne ne sait avec combien on partira à la retraite. Les simulations proposées par le gouvernement, gonflées par des hypothèses de progression salariale jamais vues en France depuis 10 ans, montrent combien une " secrétaire" au SMIC, un " graphiste" à 2500 euros ou un prof d'université perdront avec la nouvelle réforme. En Suède, la mise en place du système à points il y a 20 ans, où le nombre de retraités pauvres était déjà deux supérieurs à celui de la France, a aggravé la situation des retraités.

Dans la Belgique voisine, la même réforme a été abandonnée.

Finalement, Macron va présenter son projet de loi pour un examen parlementaire à la fin du mois, en rajoutant que l'âge pivot qui y figure toujours pourra être "négocié". Il se fiche du monde car il a accéléré la procédure parlementaire pour raccourcir les débats avant les élections municipales. Une version est fuitée d'abord à quelques journalistes, avant les syndicats.

Cette grève persistante a fait dégringoler Macron dans les sondages. Même à droite dans les rangs sarkozystes, fillonistes et autres conservateurs, où le jeune monarque trouve la majorité de ses soutiens, les petits reculs de Macron (comme ce report aux générations post-1972 de la réforme) a fini par faire douter du bonhomme.

Cette grève a permis de dévoiler l'enjeu d'une réforme longtemps restée floue: faire des économies sur les pensions socialisées. Les plus fortunés épargneront davantage chez Black Rock et consorts. Les autres se serreront la ceinture.

La CFDT propose une convention sur le financement. C'est une bêtise sauf à espérer qu'elle s'autorisera à imposer une revalorisation des cotisations des employeurs et des foyers aisés. La direction de la CFDT, débordée par sa base depuis le début, ne saisit pas la radicalité de cette droite au pouvoir.

Cette semaine encore, un livreur a été tué par des policiers. Dans l'hebdomadaire, LE POINT, par ailleurs publication attitrée de l'écrivain pédophile Matzneff qui fait l'essentiel de l'actualité sociétale française de ces premiers jours de 2020, le journaliste controversé Aziz Memouri accuse le chauffeur décédé d'infractions routières. Aux Etats-Unis, on entend les mêmes arguments qui tentent de salir la mémoire des victimes de bavures policières quand des civils noirs sont tués par des policiers blancs.

à bout portant sur des manifestants. Les mêmes images de civils assommés et ensanglantés pullulent alors sur les réseaux sociaux. Alors que le triste cinquième anniversaire des attentats de A Paris le 9 janvier, lors des manifestations d'agents RATP et SNCF, d'enseignants, d'étudiants, d'infirmières, et d'autres contre la réforme, un policier casqué tire une grenade Charlie Hebdo (7 janvier), de Montrouge (8 janvier) et de l'Hyper-Casher (9 janvier) est célébré, chaque jour qui passe depuis 18 mois rappelle combien la Macronie a créé une haine du flic, une peur des forces de l'ordre.

La police place en garde à vue un journaliste et en frappe quelques autres, malgré des cartes de presse apparente. Une autre vidéo la montre en train de projeter au sol une étudiante qui marchait calmement. Dans une autre, quatre policiers frappe à coups de poing et de matraque un civil au sol.

"Grâce à la protection d'un manifestant, notre collègue aide-soignante a évité le pire. Merci à lui. Nous dénonçons vivement les agissements de cette police violente qui s'attaque à tous et toutes. Nous dénonçons l'impunité de la police qui traîne à terre une femme et roue de coup les manifestants."

Dans son émission quotidienne sur CNEWS, le prédicateur d'extrême droite Eric Zemmour appelle la police à tirer à balles réelles.

En embuscade, le Rassemblement national se frotte les mains. La violence de la répression légitime son programme et ses ambitions. L'extrême droite veut alléger les garde-fous judiciaires qui protège le citoyen(ne) de l'arbitraire policier, c'est chose faite. Lors de ses voeux aux forces de l'ordre, Christophe Castaner a cette conclusion odieuse et désynchronisée de la réalité à l'adresse de l'assistance: Certains ont à ce point perdu le nord qu'ils ne savent plus de quel côté est le droit, et en viennent à penser qu'il serait bon de subventionner la violence. Moi, je sais que les bras défenseurs de notre liberté chérie, c'est vous." " Elle n'est plus seule à être ulcérée contre les critiques des violences policières. Le gouvernement lance l'expérimentation de la reconnaissance faciale. Il a déjà facilité les conditions d'accès aux fichiers du ministère de l'intérieur par les polices municipales. Et il a étendu en 2018 le fichage génétique à tout opposant ou suspect.
Cette Macronie radicalisée fait peur: c'est un faux centrisme politique qui a installé un régime socialement et politiquement violent dont il s'étonne aujourd'hui qu'il déclenche de telles résistances.
Ce n'est plus un débat, mais un combat.
Ami castor, où te-situe ?


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