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Servant (Saison 1, 10 épisodes) : faites attention à qui vous invitez chez vous

Publié le 30 janvier 2020 par Delromainzika @cabreakingnews

Au premier abord, Servant est un récit classique de home invasion où un personnage étrange pénètre dans le foyer déjà chaotique d’une famille. Sauf que derrière ce récit classique se cache une série rapidement addictive qui donne envie d’enchaîner les épisodes sans jamais s’arrêter. Produite par M. Night Shyamalan (qui a également réalisé le premier et dernier épisode), Servant ne perd pas de temps à nous plonger dans son univers mystérieux où tout ce que l’on voit à l’écran peut rapidement être remis en question. C’est Tony Basgallop (24 : Live Another Day, Hotel Babylon) qui s’est chargé de la création de cette série pour Apple et l’on retrouve très bien tout les ingrédients d’une série d’horreur réussie, qui est capable de nous hanter et de ne pas nous lâcher. Car tout au long de la saison, je n’ai pu m’empêcher de rester penché sur mon écran, sans le lâcher d’une semelle. Pourquoi ? Car tout ce qui se passe est important pour comprendre l’intégralité du récit.

Après avoir perdu son enfant, Dorothy Turner utilise une poupée à des fins thérapeutiques. La situation prend une tournure étrange lorsque celle-ci engage une nourrice pour s’occuper du bébé. Inquiet de la santé mentale de son épouse, Sean ne voit pas l'arrivée de cette étrangère d'un très bon oeil. D'autant que le comportement de la jeune fille se révèle vite troublant. La nounou pourrait-elle devenir une menace ? Et les Turner auraient-ils des choses à cacher ?

Les personnages ont tous quelque chose d’attachant, ou en tout cas quelque chose qui rend leur personnalité fascinante. Que cela soit les sourires forcés de Dorothy (incarnée par une Lauren Ambrose au sommet de sa forme) ou la tête désabusé de Sean (incarné par Toby Kebbell). L’ambiance posée dans ce foyer est alors malsaine et il fallait bien ajouter un personnage, Leanne, mystérieuse, afin de renforcer l’ambiance pesante de la série. Surtout que l’on ne sait rien de cette dernière et plus le récit découd son histoire, plus celui-ci devient labyrinthique et fascinant. Bien entendu, certains épisodes ne font pas grandement avancer les choses et peuvent parfois casser un rythme bien trouvé, mais l’ensemble tient suffisamment bien la route pour donner envie de se plonger dans l’épisode suivant sans peine.

C’est pourquoi des plans souvent contemplatifs, suggestifs, viennent renforcer le sentiment d’horreur qui ne nous lâche jamais. Derrière chaque porte, action des personnages et personnages peut se cacher quelque chose qui va nous embarquer dans de nouvelles aventures. La nounou timide est là pour entretenir le sentiment horrifique, d’autant plus que ses actions sont de plus en plus étranges et viennent alors entretenir le côté malsain du récit. L’idée de faire de ce récit de home invasion un huis clos est une occasion de poser un peu plus les bases de l’ambiance et de rendre le récit d’autant plus efficace. Généralement, si le huis clos est un genre complexe à mettre en oeuvre, il n’est pas sans rappeler le récit labyrinthique de la première saison de American Horror Story qui se basait sur le même principe.

Grâce à une galerie de twists bien appliqués par le récit à des moments inattendus, Servant surprend alors intelligemment son téléspectateur sans le prendre pour le plus crédule des imbéciles. Au contraire, le récit sait que l’on connait le genre et ses issues faciles, alors Servant décide de prendre de court le téléspectateur assez souvent, rendant le dénouement d’autant plus improbable et fascinant. Certains éléments absurdes créent parfois quelques jolis jump scares réussis, sans pour autant que Servant n’en abuse. Le côté high concept de la série est donc bien construit et nous offre ce que l’on pouvait attendre de M. Night Shyamalan derrière la production. C’est léché et son style transpire du début à la fin. Une belle petite réussite qui vient enrichir le catalogue d’ AppleTV+.

Une saison 2 a déjà été commandée par Apple.

Note : 7/10. En bref, une première saison bien construite aux twists réussis et qui, derrière certaines scènes absurdes, renforce son sentiment d’angoisse efficace.


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