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Discours de Donald Trump à l’occasion de l’anniversaire du 49ème Forum Économique de Davos

Publié le 21 janvier 2020 par Nicolas Esse @nicolasesse

Je sais. Je vous ai manqué.

L’année passée, je devais sauver le monde. Maintenant que le monde est sauvé, je reviens, je suis là.
Je suis l’élu. L’ÉLU, vous m’entendez ! Dieu m’a choisi pour que Sa volonté soit faite, sur la terre comme au ciel. Sur la terre et surtout sous la terre, là où on trouve du pétrole et toutes sortes de choses qu’on peut vendre et acheter. Vendre. Acheter. Mais surtout pas payer. Vous le savez mieux que personne, le secret de la richesse, c’est de jamais payer.

Jamais.

C’est pour ça que j’ai commencé par vos impôts, très chers amis. Les impôts, on se demande bien qui a inventé ça. Comment voulez-vous qu’on s’enrichisse si la moitié de notre fric part aux impôts ? Non, en vérité, je vous le dis, nous n’avons pas d’impôts à payer, nous les plus fortunés. Nous avons déjà tant souffert pour construire notre fortune à la force de nos poignets. Une goutte de sueur. Un billet. Une goutte de sueur. Un billet. Moi qui suis parti de rien, je peux vous dire, aujourd’hui je suis riche et je suis épuisé. Alors, les impôts, vous comprenez, il faut les réserver pour tous les paresseux qui vivent à nos crochets. Toute cette population qui croit qu’il suffit de travailler 10 heures par jour pour réussir dans la vie. 10 heures par jour, moins les pauses, moins les repas, moins les toilettes, moins les cigarettes, moins le temps passé à regarder le sport sur internet, vous voulez que je vous dise, si on calcule le temps EFFECTIF de travail, on n’arrive à rien, ZÉRO ! Et même, dans certains cas, on arrive à MOINS ZÉRO ! Alors, c’est normal que tous ces glandeurs payés à rien foutre contribuent au moins à la grandeur de notre grande nation.
Moi, c’est bien simple, je travaille TOUT LE TEMPS. Ils disent que je joue au golf, mais je TRAVAILLE. Ils disent que je regarde la télévision, mais je TRAVAILLE. Aux toilettes, je travaille. Quand je dors, je travaille. D’ailleurs, moi je ne dors jamais. JAMAIS !

OK. Plus d’impôts.

Ensuite, qu’est ce que je pouvais faire pour qu’on gagne plus d’argent ? J’ai pensé à la bourse et tout de suite j’ai eu une idée de génie, de GÉNIE ! J’ai descendu un général en Iran. Résultat : catastrophe, chaos, apocalypse et troisième guerre mondiale à portée de fusil. Mais surtout, surtout, PLUS DE PÉTROLE. Tout de suite, le gasoil flambe et nos actions avec. En une seconde, on a gagné des milliards et j’ai revalorisé tous nos stocks de pétrole pourri qu’on produit en fracturant le sous-sol. D’une pierre deux coups.
Bon pour moi. Bon pour l’Amérique. Bon pour vous.
Ensuite, je revends nos actions, je dis que c’était pour rire, les Iraniens sont cool et moi, l’Élu, je veux que tous les peuples de la terre vivent en paix pour les siècles des siècles.
Amen.

Mes tweets, aussi, vous aurez remarqué, mes tweets marchent le feu de Dieu. Un matin je me réveille et je me dis : tiens, si j’attaquais la Chine. Ni une ni deux je dis allez, on attaque la Chine. Des sanctions. Des taxes. 20, 30 % sur tous les produits chinois. Et quand MOI, LE PRÉSIDENT des États-Unis d’Amérique, que Dieu les bénisse, je dis cette petite phrase, c’est comme une explosion nucléaire de cent mille mégatonnes. Internet explose. La bourse saute. À la fin, toujours pareil, dans mon infinie sagesse je trouve un accord avec nos amis chinois et nous, en investisseurs avisés, on touche le jackpot.
Au début, j’en voulais pas de ce boulot, mais maintenant, je veux plus jamais faire autre chose. Président. PRÉSIDENT À VIE, vous m’entendez ! Je ne connais aucun autre job où en une seconde tu peux te faire 1 milliard, 10 milliards, mille milliards. Même pas besoin d’être bon. Suffit d’appuyer sur le bouton « Envoyer » pour faire payer le monde entier.

J’ai donc décidé de changer la constitution.

2 mandats, c’est ridicule. L’autre soir on a mangé ensemble avec Poutine. Un type bien ce Poutine. Moins riche que moi mais bien. On était au dessert et Vlad me dit : pourquoi tu te nommerais pas président à vie ? Je lui dis comment ça ? Il me dit : c’est facile, il suffit de supprimer tous ces bouffons. On organise un sommet chez moi pour évoquer la situation au Moyen-Orient et développer les relations bilatérales, toujours bon, ça, les relations bilatérales. Une visite de trois jours. Pendant qu’on passe en revue les troupes sur la place rouge, une bombe fait exploser Washington. J’ai en stock du matériel dégriffé. On dira que c’est encore un coup des islamistes. Tu décrètes l’état d’urgence. Ensuite, couvre-feu, loi martiale, plus de congrès, plus de sénat. Il ne reste plus que toi.
Un type bien ce Vladimir. Créatif. Presque aussi bon que moi.
Alors, petit conseil entre amis, chers amis. Si, dans un avenir proche, vous apprenez que votre président va se rendre en Russie, prenez quelques jours de vacances. Il y a des moments dans la vie où il faut savoir s’arrêter. Quelques jours ou quelques semaines, le temps de faire le vide et de décompresser.

Le temps qu’on retrouve les terroristes et qu’on les fasse fusilier.

Au cas où ça intéresserait quelqu’un, le thème de la 49ème édition du Forum de Davos s’intitule : « La mondialisation 4.0: façonner une architecture mondiale à l’ère de la quatrième révolution industrielle ». À vos souhaits.


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