#JeSuisLà // De Eric Lartigau. Avec Alain Chabat, Doona Bae et Blanche Gardin.
Je n’étais pas préparé à entendre Blanche Gardin prendre un accent basque. C’est la première chose qui me vient à l’esprit en pensant à #JeSuisLà, cette sorte de Le Terminal 2.0 à la sauce française. Bon, Eric Lartigau (Prête moi ta main) n’offre pas aux spectateurs la comédie dramatique de l’année mais il y a des idées malgré tout. Notamment Alain Chabat, dans un rôle très touchant, qui change de ses gimmicks comiques que l’on voit habituellement. #JeSuisLà c’est une fable, qui met en scène les réseaux sociaux et s’en amuse tout en créant une vraie réflexion sur l’impact que cela peut avoir sur nous et la société. Au delà du fait que le film souffre de certaines longueurs désolantes, tout ce qui se passe dans l’aéroport qui n’est pas sans rappeler Le Terminal fonctionne globalement assez bien pour nous plonger dans les aventures de Stéphane. De plus, #JeSuisLà cherche à mettre en scène la Corée sous un angle différent, en infusant dans le récit quelque chose qui m’a rappelé Marc Levy et ses romans de gare aussitôt lus, aussitôt (presque) oubliés.
Stéphane mène une vie paisible au Pays Basque entre ses deux fils, aujourd’hui adultes, son ex-femme et son métier de chef cuisinier. Le petit frisson dont chacun rêve, il le trouve sur les réseaux sociaux où il échange au quotidien avec Soo, une jeune sud-coréenne. Sur un coup de tête, il décide de s’envoler pour la Corée dans l’espoir de la rencontrer. Dès son arrivée à l’aéroport de Séoul, un nouveau monde s’ouvre à lui…
Stéphane cherche à exister pour la première fois de sa vie, dans sa propre vie, mais aussi dans celle des autres. Ce désir vient alors être renforcé par les réseaux sociaux et le fait qu’ils peuvent être symbole d’illusions et désillusions. Le film se repose donc énormément sur Alain Chabat et ce que ce dernier est capable de faire. Ce n’est ni original, ni brillant, ni mauvais, mais cela permet de passer un joli moment malgré tout. Dans le genre comédie douce-amère, #JeSuisLà fait le boulot demandé, que l’on vient chercher au cinéma en ces périodes parfois moroses.
Mais au delà du charme des cerisiers en fleurs, #JeSuisLà n’est pas un film indispensable non plus. Il ne restera probablement pas comme un film dont on se souviendra à la fin de l’année mais Alain Chabat se donne à coeur ouvert dans ce récit qui lui va comme un gant. On retrouve aussi le côté bienveillant du réalisateur de La Famille Bélier, mais comme ce dernier, le film ne brille pas (et ne sera probablement pas le même succès populaire non plus). Si vous aviez envie de voir une sorte de romance de gare, #JeSuisLà est parfait pour vous.
Note : 5/10. En bref, dispensable mais sympathique.