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Dépression, déprime

Publié le 12 février 2020 par Anne-Sophie Delepoulle @sosphamanet

La dépression touche entre 5 à 15% de la population française; c’est la pathologie psychiatrique la plus fréquente dans la population générale.

Les femmes ont 2 fois plus de risque que les hommes, elles sont également exposées aux rechutes et à la chronicisation de la maladie.

Les tranches d’âge les plus à risque les 18-25 ans dans les 2 sexes, les 45-54 ans chez les femmes et les 35-44 ans chez les hommes.

Le risque de suicide est décuplé en cas de déprime. Ils sont plus élevés chez l’homme que chez la femme.

Qu'est-ce que la déprime? SelectAfficher

La déprime se définit par une tristesse inhabituelle, très douloureuse, perturbant la vie quotidienne et/ou perte d’intérêt pour le travail ou les loisirs.

Symptômes associés (+/-3 ou 4)

Fatigue, manque d’énergie, et/ou troubles psychomoteurs

Perte ou prise de poids  (+/- 5% en 1 mois), modification de l’appétit

Problèmes de sommeilinsomnie ou hypersomnie

Ralentissement intellectuel, difficulté à se concentrer

Dévalorisation

Idées de mort: Pensées morbides ou idées suicidaires récurrentes.

Pour savoir si vous êtes dépressif: faites le test MINI

Physiopathologie de la dépression SelectAfficher

La dépression est liée à  une altération des systèmes de neurotransmission, notamment au niveau du cortex cérébral et du système limbique avec diminution des taux synaptiques de noradrénaline, de dopamine et de sérotonine ainsi que des perturbations dans l’homéostasie du glutamate.

Facteurs de risque de dépression SelectAfficher

Psychique: séparation, chômage, sentiment d’injustice, traumatismes apparus dans l’enfance…
Organique: maladies neurologiques (Parkinson, démences), troubles vasculaires cérébraux, hypothyroïdie, diabète et autres affections endocriniennes, cancer, maladie auto-immune, infections (VIH, tuberculose)
Toxique: Alcoolisme parental, utilisation de drogues psychostimulantes ou hallucinogènes.
Iatrogène: Certains médicaments peuvent provoquer une dépression: corticoïdes, bêtabloquants, antihypertenseurs d’action centrale, digoxine, phénytoïne, interférons, Isotrétinoïne, Varénicline…

Evolution de la dépression SelectAfficher

La dépression est une maladie longue constituée de rechutes dépressives. Même si le patient estime aller mieux, il existe des symptômes résiduels qui peuvent augmenter le risque de rechutes
Un épisode dépressif guérit spontanément en 6 mois à un an en l’absence de traitement. Toutefois, la dépression est une maladie souvent récurrente et, souvent, un épisode dépressif ne donne lieu qu’à une rémission partielle.
Pour 20% des sujets atteints de dépression, la maladie se prolonge pendant au moins 2 ans; elle est alors considérée comme chronique.
Certains sujets évoluent vers un épisode maniaque, laissant apparaître des troubles bipolaires nécessitant un traitement thymorégulateur.

Dépression chez l'enfant SelectAfficher

On estime que la dépression frappe 0,5 % des enfants français, ce qui représente environ 45 000 cas. La dépression existe chez l’enfant à tout âge, rare en période pré pubertaire (prévalence d’environ 0,5%). La prévalence des troubles dépressifs augment à l’adolescence (environ 3%). Avant la puberté, les garçons présentent deux fois plus de risques que les filles. Ces chiffres s’inversent chez les adolescents.

Signes cliniques

Les signes cliniques varient en fonction de l’âge. Avant 6 ans, on peut observer : insomnie, perte de poids, apathie et retrait social, irritabilité, agressivité, excitation débordante. Les hallucinations et les plaintes somatiques sont plus souvent présentes chez l’enfant. Le pessimisme, la culpabilité, l’anhédonie (insensibilité au plaisir) augmentent en fréquence de l’enfance à l’adolescence.

Evolution

Un épisode dépressif chez l’enfant peut se répéter à l’adolescence ou à l’âge adulte. Les enfants qui ont souffert de ce type de trouble psychologique doivent être suivis régulièrement et apprendront, peu à peu, à vivre avec leur vulnérabilité.

Traitement

le traitement consiste d’abord en la mise en place de mesures de soutien psychothérapeutique (familial ou individuel) avec l’aide d’un professionnel du psychisme des enfants. Il peut également se révéler nécessaire de modifier l’environnement de l’enfant (par exemple le changer d’école) s’il est malheureux là où il est.

Depuis quelques années, une polémique existe au sujet de l’usage des médicaments antidépresseurs chez les jeunes patients, et en particulier les adolescents. En effet, les études ont montré que les médicaments utilisés contre la dépression peuvent, chez ce type de patient, augmenter le risque de comportement suicidaire ou hostile (colère, agressivité, opposition systématique aux adultes, par exemple). Les IRS doivent être utilisés en dernier recours chez les enfants et les adolescents, en cas d’échec de la prise en charge psychothérapeutique. Seule la fluoxétine peut être prescrite à partir de 8 ans après échec de 4 à 6 séances de psychothérapie, avec surveillance de croissance et du développement pubertaire.

Dépression du post-partum (après accouchement) SelectAfficher

Dépression, déprime
Il faut distinguer la dépression du baby blues, très fréquent et spontanément réversible (épisode physiologique comprenant fragilité du sommeil, hyperémotivité, symptômes anxieux et dépressifs survenant dans la semaine suivant l’accouchement.

Cet épisode de fragilité peut voir émerger des épisodes dépressifs caractérisés, parfois, psychotiques, débutant dans les 6 semaines suivant l’accouchement. Le risque de dépression du post partum est majoré en cas d’antécédent d’épisode dépressif, de stress, deuils ou séparations pendant la grossesse. La dépression du post partum peut comporter des idées suicidaires, avec risque d’infanticide. De plus, elle peut constituer le premier épisode d’un trouble bipolaire.

Dépression chez la personne âgée SelectAfficher

Dépression, déprime

Il n’est pas normal pour une personne âgée d’être triste.

La dépression chez la personne âgée est fréquente mais souvent mal prise en charge et le risque de suicide « réussi » est plus élevé que chez les sujets les plus jeunes.

Certaines maladies exposent à un risque accru de dépression : désordres thyroïdiens, de maladie de Cushing…
Certains médicaments peuvent induire une dépression : bêtabloquants, antihypertenseurs centraux, corticothérapie générale, certains psychotropes (neuroleptiques)

La distinction entre une dépression, une démence et un état confusionnel est souvent difficile. Le diagnostic de dépression chez le sujet âgé est plus difficile que chez le sujet jeune.

Que faire en cas de déprime ?

Hygiène de vie SelectAfficher

Activité

Maintenez une activité minimale. Etre régulier dans les heures de coucher et l’organisation de la vie quotidienne. Ayez un sommeil réparateur (le manque de sommeil favoriserait la dépression)

Les relations sociales sont à préserver

Si vous vivez seul, recherchez la compagnie d’un parent ou ami le temps de passer la phase aiguë, mais attention à la sur stimulation (« secoue-toi, tu devrais sortir au lieu de te lamenter! ») qui ne fait qu’accroître le sentiment de culpabilité.

Lumière soleil

Sortir quotidiennement, la lumière du jour jouant un rôle important dans la régulation de l’humeur. Si vous travaillez dans des espaces éloignés de la lumière (galerie marchande…), pensez aux simulateurs d’aube ou à la luminothérapie.

Alimentation SelectAfficher

L’alimentation doit apporter des nutriments permettant d’assurer la synthèse correcte des neurotransmetteurs, en particulier noradrénaline et dopamine.

Privilégier le magnésium :

Céréales, œufs, chocolat, légumes verts, poisson, viande, fruit sec… Hepar® Contrex®, Badoit®

Vitamines et nutriments

vitamines du groupe B (céréales, légumineuses, pain complet, poisson, volailles…), le zinc, la vitamine C et les acides gras oméga-3 (huile de colza, poissons gras) qui favorisent la transmission de l’influx nerveux. Les protéines (apport de tyrosine).Privilégier une alimentation saine, riche en sucres à index glycémique faible (céréales complètes, légumes secs, fruits et légumes, poissons gras source d’Oméga-3…).

Conseils

Prendre un petit déjeuner riche en protéines et un repas léger le soir.
Eviter les alcools, les excitants et les produits raffinés qui fragilisent l’organisme.

Activité physique SelectAfficher

Une activité physique d’intensité modérée contribue réellement à réduire les symptômes de dépression légère à modérée. 30 à 40 minutes 5 fois/semaine (natation, randonnée, gymnastique…)
Associez des séances de relaxation en cas d’anxiété associée

Les antidepresseurs

Soigner une déprime par des traitements naturels

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Quand faut-il consulter un médecin? SelectAfficher

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En cas de dépression majeure ou de syndrome dépressif  durant plus de 15 jours
En l’absence d’amélioration sous traitement

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Anne-Sophie DELEPOULLE (Dr en Pharmacie), www.sospharma.net, ma pharmacie en ligne

Dernière modification le: Fév 12, 2020 @ 11 h 18 min


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