En 2017 sortait au cinéma, Thor : Ragnarok. Désormais nous avons Ragnarök, une série norvégienne basée sur la légende de Thor sauf que l’on ne peut pas dire que Marvel ait du soucis à se faire avec Ragnarök, bien au contraire. Si le film de l’univers Marvel est réussi, on ne peut pas en dire autant de cette petite série. Pourtant, l’idée de nous plonger dans une petite ville norvégienne glaciale colle parfaitement à l’esprit des séries scandinaves et c’est un genre que j’ai toujours apprécié. Créée par Adam Price (Borgen, Au nom du père), la série nous plonge dans le quotidien d’un jeune garçon qui découvre petit à petit ses pouvoirs. Les liens entre les personnages deviennent quant à eux particulièrement prévisibles et c’est là le gros problème. Tout ce que la série enchaîne au fil des six épisodes de cette première saison ne sont pas assez bien menés pour créer une série aussi efficace que la légende qu’elle reprend. La série mélange à la mythologie scandinave des éléments plus contemporains et notamment l’enjeu de la fonte des glaces et la pollution des nappes phréatiques par des usines sans vergogne.
Dans un village norvégien pollué et troublé par la fonte des glaciers, la fin des temps semble bien réelle. Mais un combat doit opposer une légende à un mal ancestral.
Le mélange entre mythes anciens et problèmes d’adolescents fonctionne plutôt bien dans un sens. Pourtant, la série évolue rapidement mais le plus gros problème de celle-ci est que Ragnarök ressemble plus à une sorte de Twilight dans sa narration qu’à une série sur des Dieux. Certains moments sont même hilarants sans que le scénario ne cherche à nous faire rire et c’est bien ça le problème. On le voit d’autant plus dans le second épisode, quand les adolescents se retrouvent pour le bal de la promo. On retrouve tous les poncifs du genre, sans que le scénario ne cherche à faire quoi que ce soit d’autres qu’une sorte de série B du genre. La scène de danse sur fond de hard-rock est probablement l’une des scènes les plus hilarantes de Ragnarök, alors que dans un sens ce n’était pas vraiment le but recherché par le scénario (en tout cas, ce n’est pas explicite dans ce sens là).
L’histoire est simpliste : le jeune ado un peu bizarre Magne et son frère Laurits retournent à Edda, la vielle dans laquelle ils sont nés quand leur mère trouve un boulot chez Jutul Industries (et Jutul a un lien avec leur mère, et plus particulièrement Magne). Rapidement, Magne devient un personnage surnaturel aux pouvoirs décuplés (la force, la rapidité, etc.) mais là aussi la série a du mal à rendre son héros réellement attachant. Le personnage ressemble plus à un légume trimbalé de scènes en scènes qu’à autre chose et je trouve ça dommage. L’une des rares forces de Ragnarök est tout de même sa capacité à enchaîner les aventures pour mieux nous accrocher au récit car mine de rien, j’ai été au bout des six épisodes sans trop de problèmes. Il est juste dommage de voir la série tomber dans tous les pièges du genre sans que cela n’ait réellement d’intérêt.
Surtout quand Ragnarök veut aussi sensibiliser son audience face aux changements climatiques et la fonte des glaciers. Et ce propos ne fonctionne pas du tout car la série préfère se concentrer sur le côté Twilight de son histoire avec des amourettes et des intrigues simplistes qui ne creusent pas le fond du problème. Les personnages sont alors souvent assez clichés et pas attachants. La famille Jutul notamment est une famille tout ce qu’il y a de plus facile, où tout prête plus à rire qu’à autre chose. Sans parler de la mère de Magne et Laurits qui n’est pas suffisamment bien développée pour que l’on s’attache à son destin à elle aussi. Un peu comme la plupart des citoyens de Edda. C’est d’autant plus dommage que Adam Price a tout de même créé Borgen où les personnages étaient justement soignés et bien développés. Du coup, Ragnarök ressemble plus à un téléfilm de deux heures qui aurait tiré sur la corde pour faire six épisodes. Dommage.
Note : 4/10. En bref, Marvel peut dormir tranquille, Thor n’a pas de souci à se faire avec Thor.