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589° Le branleur arrosé…

Publié le 14 février 2020 par Jacques De Brethmas

Voilà la campagne municipale parisienne de LREM qui part en couille…
Cela pose plusieurs questions d’éthique. Pas une seule, plusieurs.
La première, effectivement, est qu’un débat politique doit se faire avec des arguments politiques, et que les attaques à la personne n’ont pas leur place dans une campagne électorale.
Nous sommes tous d’accord là-dessus.
Mais deuxième question : 
Faut-il accepter que nos élus prônent des valeurs qu’ils ne pratiquent pas ? Les électeurs ont-ils le droit de savoir pour qui ils votent ? 
589° Le branleur arrosé…
Benjamin Griveaux a fait, dans sa campagne, une large place aux valeurs familiales.
Exemple ici. Exemple là.
Valeurs familiales qu’il met en valeur avec une modération qui l’honore, puisqu’il a toujours accepté le mariage pour tous comme une mesure d’égalité citoyenne. Ce qui n’est pas le cas de tous les LREM… Rendons à César…
Mais valeurs familiales qu’il a quand même utilisées avec insistance pour donner à sa candidature un aspect bonhomme et rassurant.  (Elle en avait bien besoin, je trouve, mais bon..)
Alors question à tous ceux qui s’horrifient de ce qui lui arrive : Faut-il se voiler la face et cacher derrière un paravent de pudibonderie les libertinages d’un homme qui se fait passer pour ce qu’il n’est pas, ou bien les électeurs ont-ils le droit de savoir à qui ils ont affaire ?
Les deux questions ont un aspect éthique : la bassesse du procédé, et l’opération « mains propres »…
Je me garderai bien de trancher, mais le débat n’est pas nouveau…
Je n’ai rien contre les libertins, mais à conditions qu’ils l’assument..
Par exemple :
On retrouve le même dilemme en de multiples exemplaires aux USA, ou grâce à une législation qui autorise toutes les déclarations y compris les incitations à la haine, les professionnels de l’homophobie se multiplient.
Que ce soient des pasteurs, des hommes politiques, et même le chef de la Maison Blanche, qui nomme avec empressement des homophobes et des ennemis de l’avortement à des postes clés.
Cette façon de « vendre » de l’homophobie est, à-bas, parfaitement légale. Du coup, certains pasteurs, représentants et sénateurs en font le principal argument de leur campagne.  Leurs fonds de commerce.
Mais ils se font souvent piéger : bien souvent cette empressement à désigner les homosexuels comme des ennemis publics est pour eux une manière idiote et naïve de se soustraire eux-mêmes à une suspicion qui les concerne directement !
Il existe même un site qui les recense avec application :
https://gayhomophobe.com/
Notez que la plupart d’entre eux se font dénoncer pas le gigolo qu’ils ont emmené au motel la veille, et qui est tout surpris de voir le lendemain à la télévision son client de la nuit déblatérer sur les homos..
Alors, que des hommes politiques emmènent des partenaires sexuels au motel, c’est leur droit et tout le monde s’en fout, à condition qu’ils ne fassent pas carrière en débinant ceux qui en font autant !
La même question d’éthique que pour Benjamin Griveaux se pose donc là-bas depuis des années :
Des sex-tapes, il y en a plein internet.
Mais peut-on en faire, puis se présenter aux électeurs comme un parangon de la "famille avant tout" ?
Le coming-out et la dénonciation, c’est très vilain, mais faut-il laisser des détenteurs d’autorité et des faiseurs d’opinion imposer autour d’eux un ordre moral discriminatoire et pénalisant quand on sait qu’eux même s’exonèrent des valeurs qu’ils défendent, et qu’ils « vendent »…
Alors avant de hurler avec la meute, faut-il se poser la question de la sincérité et de l’honnêteté des gens que nous élisons ?
Je ne réponds pas à la question, mais je vous la pose…


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