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Drôles de manières au Japon

Publié le 18 juillet 2008 par Thomas Bertrand

Carte postale bis

Après avoir été surprise dans un love hotel avec un joueur de baseball, une vedette de la télé japonaise doit mettre un terme à sa carrière médiatique. L'animatrice japonaise Mona Yamamoto va arrêter toutes ses activités de télé après avoir été surprise dans un love hotel avec Tomohiro Nioka, un joueur de baseball des Yomiuri Giants. Selon le magazine féminin Josei Seven, Mme Yamamoto aurait dîné avec M. Nioka après avoir présenté pour la première fois le programme d'information Sakiyomi sur Fuji TV dimanche dernier. Ils se sont ensuite rendus dans un love hôtel. Suite.

Le Japon a un côté fantastique. A chaque moment, au coin d'une rue, d'un article, dans un parc ou d'un pachinko, il peut vous balancer à la figure quelque chose qui vous le fera haïr. Le Japon est un pays hypocrite. Certes, la presse étrangère est abonnée aux infos qui permettent un Japan bashing efficace, mais certaines fois comme ci-dessus, il n'y a pas d'excuse. Encore, cette présentatrice télé a de la chance. Quoi de mieux que d'arrêter un tel métier éprouvant ?
Elle a plus de chance que la présentatrice Ako Kawada qui a fait parlé d'elle il y a un mois et demi en se suicidant. Peut-être plus de chance que certains des membres du groupe SMAP qui animent tout ce qu'ils peuvent à la télé japonaise. L'un d'eux n'a pas perdu son job, mais il a perdu tous ses cheveux. D'autres, qui ne passent pas à la télé, perdent toute dignité chaque vendredi soir.

Être droit ou pas

L'appartenance à un groupe, une société, qui plus est une compagnie de spectacle, de divertissement comme l'est une chaîne de télévision ou un club de baseball ne peut tolérer ce genre de dérapage. Dérapage publique, faute à une presse de poubelles: certains sont contents, ces articles ne sont plus traduits en anglais sur le site du journal mainichi. Mais restent les rédacteurs.

Le macho méditerranéen montre ses muscles et ses poils dépassent de son marcel. Le macho japonais écrit des articles, cachés dans un sac à ordures et rêvent de rabaisser les femmes qui ont une meilleure situation que lui, celles qui ne sont pas de bonnes mères au foyer comme l'était sa maman avec qui il a dormi jusqu'à l'âge de sept ans pendant que son père prenait des pots avec ses collègues. En écrivant sur la présentatrice qui est allée dans un love hôtel, où le love signifie achat de temps et d'espace pour activités privées, le macho japonais s'imagine avec une cochonne qu'il voit à la télé. Manque de bol, il a des cheveux gras comme son ventre et doit passer par des sites de rencontres sur internet via son téléphone pour trouver une gamine de 16 ans qui veut bien se faire payer.
Je vais trop loin dans ma liste des horreurs nipponnes ?

Bleu comme un bâtiment en construction

Comme dans un cauchemard, le Japon peut-être un paradis du beau, de la finesse, du goût, des odeurs, des couleurs, des beautées, des créations, le tout encerclé d'une inconscience collective générale a qui l'on pourrait dire demain: notre organisation hiérarchique supérieure nous permet de nous passer de la réflexion personnelle et tant qu'on y est, du vote démocratique (ça prend du temps).
Le sens du service est arrivé à un tel point dans certains endroits du centre-ville que tout n'est plus que rationalisation des paroles, des gestes, des actes. Un peu plus loin, un bâtiment de métal et béton sort du sol en un magnifique ensemble bleu: un chantier devient beau.

La serveuse de l'izakaya ne fait plus que crier, elle ne réfléchit pas. La serveuse du magasin de glaces ne me parlait pas, elle parlait à son micro. L'effacement de l'humain, qu'il soit un collègue dans la cuisine ou le client en face de soi, est de rigueur.
L'humain est imprévisible. L'employé à 800 yen de l'heure qui veut payer son loyer ne l'est plus. Par quel miracle ? Le manuel de la compagnie ? L'école ? La mère avec qui il a dormi jusqu'à l'âge de sept ans ? Les présentatrices télé qui ne disent pas qu'elles vont dans des Love Hôtel ?

DSC_0323

Le Japon serait donc comme ces sabres qu'il produit. Magnifique de précision, de finesse. Une décoration sobre, une ligne parfaite. Mais il peut couper et faire très mal. Et c'est sur ce rapprochement que le sommeil ne me fait pas trop trouver ridicule pour appuyer sur le bouton «publier» et que je vais me coucher.


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