Dans la série "j'ai une vie de dingue"
Fourrière etc ...
"Ils mettent entre eux et nous des employés qui n'y sont
pour rien protégés par une affiche"
... et une vitre blindé au cas où ...
En l’occurrence le préposé à enlèvement des véhicules sur le
17 éme arrondissement de Paris ne respecte pas la procédure.
Il passe avec son camion plateau dans les rues. Il colle lui même l'affichette
auto collante sans respecter la mention "enlèvement demandé" et sans
la mention obligatoire de date et d'heure.
Légalement, l'opération se fait en deux temps, par deux agents
différents.
Ici j'ai vu les faits se dérouler sous mes yeux en déjeunant, un œil distrait
sur ma bagnole.
Garés devant moi, des ouvriers déchargeaient des radiateurs pour un chantier au
4ème garés sur une espace réservé de livraison. L'opération un peu longuette a
dû déranger un commerçant qui a dû balancer à la mairie de quartier.
Dans le 17ème, ils supportent les livreurs le temps de la livraison mais faut
pas s'incruster.
Donc, il colle le papillon et charge la fourgonnette qui ne gênait personne.
Comme il lui restait de la place sur son plateau prévu pour deux
bagnoles, il colla son étiquette sur ma caisse et la chargea tandis que je
réfléchissais comme Rantanplan" Mais, mais ... je connais cette voiture!" le
temps de réaliser que c'était "mamienne" et de payer mon addition.
(Resto sympa angle rue de Tocqueville et rue de la Terrasse).
Ensuite, tu dois attendre que le véhicule soit répertorié par la
mairie (qui apparemment découvre l’enlèvement après toi alors qu’ils sont censé
l’ordonner) car c’est le chauffeur qui renseigne selon s’il l’envoie à la fourrière de Batignolles ou celle de Saint-Ouen. Une question de taux de
remplissage et l'info en temps réel y a le matos pour, mais on s'en branle (
s'il y a du cynisme dans cette phrase signalez-le c'est de l'humour).
Quatre heures perdues, métro et marche à pieds (pour les
ouvriers que j’ai retrouvé dans la file d’attente, c’est plus grave, sans
matos, chantier interrompu) et t’as intérêt a être nickel pour la bagnole car
avant de t’exfiltrer, ils t’analysent l’ADN sur trois générations avec contrôle
fiscal du proprio.
Une fois dans la nasse, tu peux toujours réclamer, mais d'abord
tu dois payer avec la SBAM. Sourire/Bonjour/Au revoir/Merci comme on dit chez
Auchan
Bien sûr le process est bien connu de toute la filière,
encaisseurs, derrière une vitre blindée, compris !
L’employé bien protégé par le groupe de ceux qui ont intégrés la
forteresse "sécurité de l’emploi" ferme les yeux sur les petites injustices
du quotidien des autres moutons en abandonnant chaque jour un peu d’empathie.
Il lui reste au fond des poches une pièce à donner au syrien
dans le métro et un chèque défiscalisé aux restos du cœur. Il pourra s’enflammer
sur le sort des immigrants et la misère du monde dans les diners en ville. Après
tout le seul territoire qu’il reste au pays de la dignité c’est le no man’s land qui rétrécit chaque jour où l’on
paye ses factures et l'on nourri sa famille.
J’ai demandé, pour le prix, si le câlin ou juste un bisou
n’étaient pas envisageable dans cette prestation "all inclusive" et
je suis sorti sous les rires du public. Je me suis fais des potes ouvriers mal
placés dans la chaîne alimentaire mais " l'important c'est d'aimer"
et de bien se marrer pour 250 balles.
Pourtant cela donne, un peu, l’envie "de hisser le drapeau
noir et d’aller trancher des têtes" comme le dit H.L Mencken avec beaucoup
de psychologie
Cela dit, j’ai beaucoup aimé la Brasserie « chez Raphaëlle » rue
de Tocqueville et ses allumettes pannées de cabillaud aux câpres pour plein de
raisons