Au hasard de mes pérégrinations de bouquinistes en librairies, je récupère à gauche et à droite des livres que d'autres lectures ou des articles sur le net m’ont incité à ajouter à ma LDLPPT (Liste De Lectures Pour Plus Tard) que je tiens quelque part dans un coin de ma tête ou/et sur ce blog. Tel un vieux monsieur un peu diffracté de la cafetière, j’ai mes tocs et mes manies, mes auteurs de cœur et mes étagères de livres tout autour de mon appartement pour me rassurer un peu face à l'absurdité d’un monde dont je n’ai jamais compris ni le but ni l’absence de but…. Etre ou ne pas être, thé ou café, fromage ou dessert, beatles ou stones… la dualité de l’existence et son monolithe planté au milieu sur lequel aurait été gravé MATCH NUL. Après cette bien trop longue introduction, je reprends le fil de cet avis de lecture pour parler de mes auteurs appréciés qui présentent la double caractéristique d’être assez nombreux et très différents. Derrière mon trio de champions intouchables (Jim Harrison, John Fante, Richard Brautigan) et les éternels outsiders qui les suivent (Charles Bukowski, David Vann, Raymond Carver, Larry Brown pour les anglo saxons ainsi que Michel Houellebecq, Sylvain Tesson pour les francophones) beaucoup d’auteurs… dont chez les Français, Pascal Garnier (1949-2010).
Auteur de nouvelles et de romans policiers, de romans de jeunesse et de romans que je qualifie de naïfs synthétiques (une qualité partagée avec Brautigan) Garnier a laissé derrière lui des bouquins noirs teintés d’un humour décalé. Tour à tour édité chez POL, Fleuve noir et pour finir chez Zulma dans des bouquins aux maquettes toujours superbes, j’essaye de satisfaire ma manie de collectionneur psycho rigide en les acquérant et surtout en les lisant tous. Parenthèse était le dernier qu’il me manquait. C’est donc maintenant terminé, je ne pourrais jamais que relire Pascal Garnier. Ce qui est tout de même une sacrée consolation quand on connait l’efficacité de la plupart de ses romans (surtout les derniers, il est parti trop tôt). Dans Parenthèse il évoque le destin de trois femmes tondues à la libération dont les destins vont se retrouver mêlés bien des années plut tard, une fois devenues des mères de famille qui retrouvent les lieux de l’infamie subie. Je n’ai pas été emporté dans le flux narratif comme cela était généralement le cas avec d’autres livres de Garnier. Les saupoudrages de flashbacks m’ont un peu éloigné de l’histoire du fils de l’une de ces trois femmes qui, après une existence de larcins et de coups pendables, va commettre une boulette de trop. Comme toujours dans les bouquins de Garnier, on partage le quotidien de gens simples, des sans grade, parfois même des ratés sur lequel l’auteur braque un projecteur humaniste et dénué de complaisance. Pascal Garnier – Parenthèse (PLON)