Après le schisme entre Moscou et Pékin, la Chine a tenté de bâtir une nouvelle internationale entre groupes les Partis communistes dissidents (Albanie par exemple) et des groupes qui se réclamaient du marxisme léninisme à travers le monde. La tentative d’égaler la résonance de la propagande pro-soviétique a fonctionné dans quelques pays du Tiers Monde mais globalement ce fut un échec. Pékin n’avait pas réussi à vaincre la suprématie informationnelle de Moscou.
Le Parti communiste chinois a-t-l tiré les enseignements de cet échec ? Rien n’est moins sûr. En matière de confrontation informationnelle, les autorités chinoises ont des préoccupations très centrées sur les enjeux de la politique intérieure et sur les rapports avec les petites Chine (par exemple les diasporas chinoises à Singapour et en Malaisie). Cette priorité explique la qualité très moyenne des chaînes de télévision en langue chinoise, du type CTTV en langue française ou CTTV9 International en anglais. En 2020, la Chine a encore du mal à s’adresser au reste du monde.
Contrairement à la Russie qui su reconfigurer le système médiatique au service de sa puissance avec de nouveaux vecteurs tels que Russia Today ou Sputnik, le parti communiste chinois est resté sur une ligne très repliée sur lui-même. Les seuls efforts constatés portent sur la manière de présente l’information ainsi que l’habillage des studios qui ressemblent au modèle américain. En revanche le contenu est sous contrôle et ne dévie pas de la ligne du Parti. Certes, le style n’est plus celui de l’organe Pékin Information de l’ère maoïste. La langue de bois idéologique a fait place à un discours marketing sur le nouveau visage de la Chine.
Ce décalage entre la Chine et les autres mondes limite les capacités chinoises à convaincre l’extérieur. Ce point faible, s’il n’a pas beaucoup de valeur aux yeux des dirigeants du Parti communiste chinois, est un handicap dans un monde où la manière de parler aux autres est devenu un défi quotidien pour appuyer une politique de puissance.
Ce travail que vous pourrez consulter par le biais du PDF ci-dessous, est extrait d’un rapport sur la notion de suprématie informationnelle rédigée réalisé en 2019 par la RSIC 1, une des formations initiales de l’Ecole de Guerre Economique.
Christian Harbulot
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