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[Critique] Dark Waters

Par Wolvy128 @Wolvy128

[Critique] Dark Waters

[Critique] Dark Waters
Robert Bilott est un avocat spécialisé dans la défense des industries chimiques. Interpellé par un paysan, voisin de sa grand-mère, il va découvrir que la campagne idyllique de son enfance est empoisonnée par une usine du puissant groupe chimique DuPont, premier employeur de la région. Afin de faire éclater la vérité sur la pollution mortelle due aux rejets toxiques de l’usine, il va risquer sa carrière, sa famille, et même sa propre vie.

Surtout (re)connu pour ses drames romantiques (Loin du Paradis, Carol…), Todd Haynes change complètement de registre avec Dark Waters, s’engageant pour la première fois sur le terrain du thriller d’investigation. Avec succès puisque malgré les codes du genre, qui laissent assez peu de place à l’innovation technique, le cinéaste américain fait à nouveau parler son exigence esthétique. Outre son incroyable sens du cadre et sa superbe reconstitution formelle, on retiendra notamment le soin minutieux apporté à la composition de chacun des plans. En clair, sans se départir de la sobriété qui le caractérise, le réalisateur livre à nouveau une œuvre formellement aboutie. Aussi convaincant soit-il sur le plan technique, le film puise néanmoins surtout sa force dans ce qu’il raconte. A travers l’affaire DuPont et le scandale du Téflon, le scénario ne décrit pas seulement le combat juridique d’un avocat obstiné face à une des plus puissantes entreprises de la planète, mais dévoile aussi une critique virulente du système tout entier. Il en découle, dès lors, un récit totalement édifiant, dénonçant de manière brillante les agissements les plus méprisants.

[Critique] Dark Waters
Extrêmement dense et cynique, cette histoire étalée sur 20 ans séduit, bien sûr, par son évolution captivante, mais également par la force de ses personnages. Ou plutôt son personnage en l’occurrence puisque l’avocat central interprété, avec une grande justesse, par Mark Ruffalo est pratiquement de tous les plans. Par sa détermination sans faille et son courage insensé, ce héros de l’ombre ne fait pas seulement la lumière sur une des catastrophes d’intérêt public les plus importantes de ces dernières années, il prend aussi le risque de combattre un système corrompu disposant de ressources absolument colossales. Le genre de ressources qui permettent de faire trainer les procédures, et d’exercer par conséquent une pression intenable sur la partie adverse, tant au niveau personnel que professionnel. Un élément qui trouve notamment ici un bel écho dans toutes les scènes familiales, le stress de l’affaire affectant inévitablement la vie de couple du personnage. L’occasion de saluer la performance, discrète mais puissante, d’Anne Hathaway. En retrait la plupart du temps, l’actrice n’en demeure pas moins bouleversante lors de ses quelques interventions.

Emmené par un Mark Ruffalo d’une grande justesse, Dark Waters s’impose donc comme un thriller d’investigation passionnant, aussi effrayant que nécessaire. A travers l’affaire DuPont et le scandale du Téflon, le film ne décrit pas seulement le combat juridique d’un avocat déterminé, mais dévoile également une critique virulente du système tout entier. Brillant !


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