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Puerta 7 - Porte 7 (Saison 1, 8 épisodes) : football mafia à Buenos Aires

Publié le 03 mars 2020 par Delromainzika @cabreakingnews

Netflix se développe en Argentine et avec sa troisième série originale : Puerta 7 c’est dans le monde de la mafia et du football qu’elle décide de se lancer. C’est dans un contexte où des hooligans aiment le foot qu’un personnage féminin tente de faire le ménage. Sauf que malgré un contexte de départ plutôt intéressant, Puerta 7 s’avère décevante à cause notamment d’une mise en scène de téléfilm d’après-midi qui casse le délire et n’offre pas de spectacle footballisque intéressant. Pourtant, le sujet est intéressant et surtout fort en Amérique latine. Il y a beaucoup de corruption dans l’univers du sport et notamment dans le football. Je pense que Puerta 7 fait l’erreur de ne pas soigner sa mise en scène, alors que les téléspectateurs ont désormais tellement de choix qu’ils peuvent passer d’une série à l’autre sans s’en faire pour la suite. Le premier épisode a énormément de mal à gérer son rythme et pourtant on peut s’attacher au destin de certains personnages. Notamment de Mario, un jeune garçon qui vit une vie malmenée par son patron pour gagner deux sous à qui va s’ouvrir les portes d’une vie plus facile.

Une femme décide de débarrasser un club de foot argentin de la mafia qui le gangrène.

La façon dont les personnages sont développés n’est pas toujours juste et pourtant Puerta 7 s’empare d’un vrai sujet fort qui avait probablement de quoi faire plus intéressant sur la longueur. Notamment grâce au point de départ : un supporter tué à la « Porte 7 », qui donne son nom à l’épisode et qui est la porte d’entrée de nos fameux hooligans. C’est Martin Zimmerman (Narcos, Ozark) qui s’est chargé de la création de cette petite série argentine qui veut tout d’une grande sans parvenir à le démontrer. Il y a pourtant ici quelque chose qui fonctionne très bien chez Netflix : les histoires de mafieux.

Le plus gros défaut de Puerta 7 est le fait que la série développe tout un tas d’intrigues différentes mais qu’il n’y ait pas de vraie cohérence. C’est alors souvent confus, chaotique, dans la narration. Du fait que la série se repose sur certains poncifs n’aide pas non plus. Les hooligans est pourtant un point de vue original dans le sens où ce n’est plus aussi présent sur les écrans qu’à une certaine époque où le cinéma nous abreuvait de fictions sur le genre. Notamment chez nos amis britanniques. La série charge aussi une bonne dose de critique politique et d’un système corrompu. Mais tout part souvent dans tous les sens alors que certaines scènes, appuyées par une bande son terriblement mauvaise, donne plus l’impression d’être devant un DVD qui aurait été laissé au fond d’un studio de production sans avoir jamais eu l’audace de le sortir.

La série suit un schéma classique où tout est plus ou moins résolu à la fin de la saison (ce qui permet de ne pas s’engager chez Netflix vers une saison 2 si jamais ils n’en ont pas envie). Mais Puerta 7 a énormément de mal à entrer dans le vif du sujet alors que l’introduction d’une multitude de personnages se fait de façon longue et lente. Avec autant de protagonistes, il est souvent difficile de se souvenir rapidement qui est qui et ce que chacun joue comme rôle. Certaines scènes touchantes permettent de donner de quoi s’attacher à certains destins (notamment celui de Mario, dont la dramaturgie autour de lui n’aura de cesse d’augmenter au fil des épisodes). Pendant ce temps, des personnages comme Lomito n’ont pas le même intérêt et s’avèrent être plus des clichés qu’autre chose. Sans parler de l’histoire d’amour impliquant la fin de Lomito, ou le Président du club, Guillermo. Au final, Puerta 7 est une sorte de semi-déception qui a du mal à nous intégrer à son récit du fait de certains moments lancinants et clichés pendant que certaines intrigues parviennent à nous accrocher malgré tout.

Note : 4.5/10. En bref, intéressante sur le fond, légèrement mauvaise sur la forme.


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