Que faut-il laisser à nos enfants ? Cette question me taraude depuis quelques temps. Je ne parle pas de succession, d’héritage matériel ou de fond d’épargne. Non, je me demande comment Gamin en Gamine Yoyo me verront, m’imaginerons quand je ne serais plus là, quand je partirais en douce, sans avoir eu le temps d’attendre qu’ils grandissent et qu’ils me posent leurs questions.
Leur laisser un mot serait ridicule, je devrais le mettre à jour au fur et à mesure, de plus ils seront conditionnés par les mots que j’y mettrai et n’imaginerons peut-être pas ceux que j’omettrai.
En 2000, je me suis amusé à publier une page perso sur le Net, que je mettais à jour presque quotidiennement. Ils n’existait pas encore la modularité, ni l’interactivité des blogs. Cette première expérience dans la publication virtuelle dura un an, puis ce fut les forums et la recherche qui m’intéressèrent. Certaines collaborations, d’autres publications, toujours virtuelles, axés sur la dénonciation de maux qui minent la Toile, la désinformation et surtout le squattage des premiers forums de certaines chaînes de télévision par des neuneus, adorateurs d’OVNI, de petite moustache et de casques à pointe. Tout ça est terminé aujourd’hui, je ne crois plus que l’ignorance existe, je crois que l’ignorant qui veut le rester, le restera. Même après la mort du dernier témoin de la grande folie dont fut prise la Terre au milieu du 20ème siècle, il restera des preuves, bien plus que des négations.
Ma modeste petite page perso de 2000, dernière mise à jour en mai 2001 est toujours sur le Net, malgré que l’hébergeur ait disparu. Cette curiosité m’amène à me dire que c’est un bon moyen de léguer à mes deux petites plantes vivaces, mes pensées, mes doutes, vos réactions et mes réponses parfois.
Je vais donc, de temps en temps, m’adresser à mes petits Yoyos, en espérant qu’ils comprendront mieux cette tranche de ma vie. Mon corps est en mode pause, je ne sais pas quel est l’idiot qui a poussé sur le bouton, ou alors quel engrenage est grippé. Mon esprit ayant un peu échappé à l’arrêt, j’écris, je divague sur cet Internet qui pullule de vérité et contre-vérité, avec lequel j’entretiens une relation magnétique, parfois attirante, parfois repoussante.
Aujourd’hui, Gamin, tu a 5 ans et 2 mois, toi Gamine, tu auras 3 ans en décembre, tu rentrera à l’école, la première fois, ce mois de septembre 2008.