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D’une crise de la demande à une crise de l’offre.

Publié le 08 mars 2020 par Fouzi53 @fouzi53

D’une crise de la demande à une crise de l’offre.

Le gouvernement Italien vient d’annoncer ce jour le confinement de 15 millions de ses concitoyens du nord du pays et ce jusqu’au 3 avril. Cette disposition prise par décret concerne toute la région de Lombardie et les provinces septentrionales de Modène, Parme, Piacenza, Reggio Emilia, Rimini, Pesaro…. Et jusqu’à Venise. Ces mesures ont été qualifiées par le patron de l’OMS comme courageuses et véritables sacrifices consentis en Italie. C’est dire que la situation est grave, dans ce pays tellement proche de nous puisqu’il accueille une communauté marocaine forte de près de 450 000 personnes représentant 9% de la population étrangère vivant en Italie.

L’Italie est le premier pays européen lourdement impacté par le Coronavirus qui outre la crise sanitaire que cela engendre, risque aussi de voir se détériorer son économie, son tourisme étant déjà atteint.

Aussi, ce n’est une surprise pour personne, que les deux cas de coronavirus dénombrés à ce jour chez nous, soient des RME en provenance d’Italie et c’est aussi tout à fait normal que la RAM suspende à partir d’aujourd’hui ses vols vers Milan et Venise.

Face à un risque potentiel de propagation de ce virus à travers le Royaume, il est aussi tout à fait normal, voire sage que le ministère de l’intérieur décide ce 4 Mars, de mesures interdisant tous les événements qui connaitraient la participation de personnes venant de l’étranger notamment les conférences, les forums, les manifestations culturelles, sportives, les raids, les rallyes, la liste n’étant pas exhaustive. Il en est de même pour les événements de plus de 1000 personnes résidentes au Maroc s’ils sont organisés dans des lieux confinés.

C’est ainsi que nous avons assisté à l’annulation d’un certain nombre d’événements majeurs, tels que le Salon de l’agriculture de Meknès ( SIAM) ou le Forum Crans Montana qui devait se tenir à Dakhla. S’ensuivirent une série d’autres événements devant se tenir à Casablanca ( Auto Expo et Maroc Hôtel ) et puis vint le tour du MICE à Marrakech où tous les évènements programmés pour le mois de mars, ont été soit annulés, soit reportés avec tout ce que cela comporte comme désagrément tant pour les hôteliers, que pour les DMC, restaurateurs, transporteurs et autres organisateurs d’événements. En l’espace d’une semaine, nous sommes passés d’une crise de la demande, à une crise de l’offre.

Je m’explique, il y a encore un mois, nous nous posions la question de comment rattraper les pertes du marché chinois, avec le déclenchement du COVID-19. On proposait que les Dreamliner de la RAM, aillent chercher les clients américains en lieu et place des clients chinois, sommés de confinement.

Aujourd’hui, nous sommes dans l’obligation de refuser des clients par principe de précaution et pour ma part, je respecte,  car il ne s’agit pas de badiner avec la santé de nos concitoyens ni celle de nos visiteurs.

Je suis intimement convaincu que cette crise du coronavirus est sérieuse et suis rassuré par les décisions prises à son sujet, même si cela va à l’encontre de mon business. Comme d’autres confrères, je suis dans l’obligation d’annuler des évènements réservés pour ce mois avec l’espoir de les reporter à une date ultérieure, en fonction de l’évolution de la pandémie dans les pays émetteurs.   

Nous sommes donc contraints à une inactivité forcée au moins jusqu’à la fin mars avec tout ce que cela comporte comme manque à gagner pour le tourisme en particulier, et l’économie nationale en général.

Je ne veux aucunement jouer les cassandres, mais nous devons nous apprêter à une retraite forcée, dont on ne connait pas la durée exacte et avons-nous les moyens de tenir au-delà d’un certain délai ?

Je veux rester optimiste et penser qu’une sortie de crise est envisageable après le Ramadan et en attendant, je propose d’optimiser et de profiter de ce temps pour préparer la sortie de crise.

Comment ?

  • Sauter le pas et faire notre transition digitale : formation de nos équipes, création de contenus, utilisation des outils digitaux pour marqueter nos destinations.
  • Innovation dans nos produits et remise à niveau des outils de production.
  • Préparation d’offres invitant à des expériences inédites et atypiques.  

Et si par malheur, la crise s’éternise, il faudra jouer de solidarité entre professionnels du tourisme et espérer un soutien plus que moral de la part de nos gouvernants.   


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