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[Critique] Le Cas Richard Jewell

Par Wolvy128 @Wolvy128

[Critique] Le Cas Richard Jewell

[Critique] Le Cas Richard Jewell
En 1996, Richard Jewell fait partie de l’équipe chargée de la sécurité des Jeux d’Atlanta. Il est l’un des premiers à alerter de la présence d’une bombe et à sauver des vies. Mais il se retrouve bientôt suspecté… de terrorisme, passant du statut de héros à celui d’homme le plus détesté des États-Unis. Il fut innocenté 3 mois plus tard par le FBI mais sa réputation ne fut jamais complètement rétablie, sa santé étant endommagée par l’expérience.

Nouvelle réalisation de Clint Eastwood, décidément très prolifique ces dernières années, Le Cas Richard Jewell s’inspire de l’histoire vraie de ce héros américain injustement méprisé par l’opinion publique pour livrer un drame soigneusement traité, allant bien au-delà de la simple opposition manichéenne entre la gentille victime d’un côté et les méchants journalistes/agents du FBI de l’autre. En prenant le temps d’introduire son personnage central, le cinéaste ne se contente pas seulement de lui assurer un capital sympathie suffisant, il nous donne aussi à voir ses failles les plus évidentes, offrant de ce fait un regard nuancé sur ses bonnes actions futures. En cela, le long-métrage se révèle particulièrement intéressant car il n’érige jamais le héros en figure imperfectible. Au contraire, à travers le parcours édifiant de Richard Jewell, il propose une vision du héros jamais exempte de défauts. C’est d’ailleurs précisément car le personnage ne rentre pas dans les stéréotypes du héros qu’il en devient finalement suspect aux yeux des autorités. Une richesse de traitement qu’on retrouve aussi, dans une moindre mesure certes, dans l’évolution du propos médiatique, symbolisé ici par la prise de conscience de la journaliste sans scrupule interprétée par Olivia Wilde.

[Critique] Le Cas Richard Jewell
L’intérêt du film réside également dans sa capacité à illustrer la confiance absolue du personnage envers les forces de l’ordre, alors même que celles-ci tentent par tous les moyens de lui nuire. Acculées par le besoin irrépressible de trouver un coupable dans une affaire qui piétine, elles n’hésitent effectivement pas à abuser de sa bienveillance pour fabriquer des preuves, allant même jusqu’à tenter de lui soutirer de faux aveux. Alors certes, on peut évidemment reprocher au scénario d’emprunter quelques raccourcis pour arriver à ses fins, mais le problème qu’il expose n’en reste pas moins bien réel. Il faudra d’ailleurs toute la sollicitude d’un avocat investi, superbe Sam Rockwell, pour le surmonter. A ses côtés, comment ne pas évoquer l’interprétation bouleversante de Paul Walter Hauser dans la peau de Richard Jewell. Outre sa ressemblance physique troublante avec le véritable Richard Jewell, l’acteur insuffle à son personnage une humanité désarmante, qui s’exprime notamment dans la relation touchante qu’il entretient avec sa mère. Incarnée par une Kathy Bates épatante, celle-ci catalyse une bonne partie des émotions du héros. Enfin, sans être transcendante, la mise en scène épurée s’efface joliment au profit du récit.

Très prolifique ces dernières années, Clint Eastwood livre donc, avec Le Cas Richard Jewell, un drame social passionnant. A travers la descente aux enfers de ce héros ordinaire méprisé par l’opinion publique, le film questionne – plutôt intelligemment – l’héroïsme par le prisme des médias et des autorités. Mention spéciale au casting, tout à fait remarquable !


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