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Trois heures du matin, de Gianrico Carofiglio

Publié le 12 mars 2020 par Francisrichard @francisrichard
Trois heures du matin, de Gianrico Carofiglio

Leur recherche les avait amenés à conclure que le meilleur spécialiste de ce "trouble" chez les enfants et les jeunes était un certain professeur Gastaut à Marseille.

Le trouble dont souffre Antonio, le narrateur, est une épilepsie idiopathique, autrement dit dont on ne connaît pas la cause. Se rendant compte que le traitement agressif qui lui a été prescrit est inefficace, ses parents prennent la décision de l'emmener voir ce professeur éminent.

Antonio a alors quatorze ans. Ses deux parents, bien que divorcés, font le voyage. Après lui avoir fait subir des examens préliminaires, le professeur leur déclare que son épilepsie n'est pas grave et lui prescrit un barbiturique au lieu des quatre médicaments qu'il prenait jusque-là.

Rendez-vous est pris trois ans plus tard. Mais, cette fois, sa mère n'est pas disponible - elle devait aller à Florence pour une communication à une conférence internationale. Antonio retourne donc voir le professeur Gastaut avec son père, en juin 1983, juste avant ses dix-huit ans.

Ils avaient prévu de ne rester qu'une journée, mais doivent changer leur plan. Car le professeur Gastaut, après leur avoir dit que l'épilepsie d'Antonio est guérie à 80%, veut lui faire passer un test final (un test de provocation) pour s'assurer qu'il peut abandonner la prise du barbiturique.

Ce test consiste pour Antonio à ne pas dormir les deux nuits qui suivent et, pour ce faire, de prendre un cachet toutes les huit heures. En cas de crise, improbable, mais pas impossible selon le professeur, cela voudra dire qu'il n'est pas guéri et qu'il doit poursuivre son traitement.

Ces deux jours vont permettre au père et au fils de se parler d'homme à homme et de se connaître comme ils n'auraient jamais imaginer pouvoir le faire. Ils vont non seulement se parler, mais faire des choses ensemble et faire également des rencontres décisives pour les deux.

Trois heures du matin sera même pour Antonio, après avoir fait vraiment connaissance avec son père, l'occasion de bondir dans une autre situation nouvelle pour lui. C'est ce que Marianne, une de leurs rencontres, appelle balikwas, en tagalog, la langue majoritaire aux Philippines.

Antonio et son père ont lu et aimé Francis Scott Fitzgerald. Une citation de lui à laquelle pense souvent son père: Dans la véritable nuit noire de l'âme, il est trois heures du matin, prendra pour Antonio une signification contraire à celle que cette intuition fulgurante inspire en apparence. 

Francis Richard

Trois heures du matin, Gianrico Carofiglio, 224 pages, Slatkine & Cie (traduit de l'italien par Elsa Damien)


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