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On ne joue plus.

Publié le 16 mars 2020 par Toiletteintime @toiletteintime

Ni sur scène, ni dans les cours de récré, ni avec la santé de la population. N’en déplaise à une catégorie d’abrutis, qui sous prétexte d’être français, n’ont de leçons à recevoir de personne, ni d’un virus invisible, encore moins d’un gouvernement qui l’est parfois tout autant !  » Et je sortirai si je veux pour profiter du soleil en terrasse, faire des selfies en buvant des bières avec mes potes…’ puis manger gras, danser pour éliminer tout ça et passer ‘’à’’ Zara ou chez Sephora avant que sa meuf ne pète un câble sans nouvelles fringues et sans nouveau maquillage au bout de trois semaines de disette. Les influenceurs et les blogueuses modes sur Instagram vont devoir trouver des idées originales. Des idées tout court en fait.

Ah le civisme ! Ce mot qui ne semble plus faire partie du vocabulaire de certains sous prétexte qu’on a fait la révolution et qu’on emmerde le système, l’autorité et les décideurs ! Ce manque de civisme qui nous pousse à nous agglutiner le week-end dans des lieux bondés d’autres irresponsables, parce que la connerie, comme le Covid, se propage toujours mieux dans les endroits bondés d’imbéciles heureux. Ce manque de civisme qui confine à l’égoïsme crasse quand on se jette sur les denrées alimentaires (les gens normaux vont devoir se rabattre sur le sans gluten et le Bio, ou pire manger des légumes !) et le PQ en prévision de jours cloitrés chez soi avec une famille qui vous fait chier ! Dure réalité que certains tenaient éloignée en allant au travail, ou chez leur maitresse entre midi et deux. Mais là il va falloir parler à ses enfants, ou pire, les écouter ! Faire des devoirs, la bouffe, le ménage ou des activités physiques. Le cauchemar ! Tout ça sans sport à la télé pour se détendre un peu !! Manquerait plus qu’on tombe en panne de bières, et alors je ne réponds plus de rien !! Heureusement que le bon sens veut qu’on laisse ouvert les bureaux de tabacs, c’est quand même la base de ménager les fumeurs avant qu’ils ne massacrent une partie de la population par manque de nicotine ou qu’ils puissent se faire soigner à l’hôpital avec des poumons sains. Et puis des ados en confinement, n’est-ce pas d’abord un pléonasme ?  Rester enfermé dans sa piaule au milieu des assiettes, des cannettes de Red Bull et des paquets de chips éventrés en jouant à Fortnite ou en se touchant la nouille sur des sites pour adultes, c’est quand même la base. Et certains virus ne veulent même pas y mettre les pieds !

Apprenez à vous respecter sérieux !! Des peuples sont en guerre, en manque de tout, d’eau et d’électricité, mais rarement en manque d’espoir et de savoir vivre. Vous faites même honte à vos grands-parents, souvent les plus fragilisés par ce nouveau bordel, eux qui ont connu les pénuries, les vraies, et qui avaient souvent deux congélateurs, remplis de bouffe, au cas où…Peut-être pour ça aussi que les juifs ont deux frigos…Mais pas deux fours. Ce point-là restant historiquement à vérifier. L’autre jour au Petit Casino local, alors que j’achetais une palette de cassoulet, des tablettes de Galak et un litre de vaseline, un couple de petits vieux bourgeois, faisait des provisions en attendant l’appel : sur le tapis roulant, ils avaient 4 cubis de vin rouge ! J’ai trouvé ça charmant, et pour le coup, si français.

A ce jour la situation est critique, les élections (dont la tenue est l’action la plus ridicule de ce gouvernement paumé, et Dieu sait s’il y en a eu quelques-unes !) vont être annulées, mais surtout parce que la contagion est bien plus dangereuse que la maladie elle-même. A tout juste 33 morts, dont pas mal de vieux, on faisait les malins, en disant qu’on avait connu des accidents de bus plus tragiques. Mais aujourd’hui, comme Donald Trump, on a changé d’avis sur la question. Aujourd’hui l’espèce humaine retient son souffle et doit sa survie à un postillon. Belle ironie pour celle qui crache sur la nature, le bon sens et les avertissements censés de quelques consciences éveillées depuis l’invention de la parole. Mais peut-on sincèrement faire confiance à des poètes, des babas-cool, des écolos ou des scientifiques, alors qu’Adam et Eve sont les super héros de toute une génération de penseurs bien plus rationnels ? Des gens qui ont des avis saugrenus, une vision fantaisiste du monde, utopique, qui ne matche pas vraiment avec celle des patrons de Total, de Monsanto, de Charal ou d’Ikea, qui savent, eux, ce qui est bon pour la planète en nous guidant tous les jours sur le chemin du savoir depuis que l’on est un consommateur plutôt qu’un être humain.

A trop mondialiser la merde, en cas d’explosion inopinée, c’est l’humanité toute entière qui est éclaboussée. Les guerres, les krach boursiers, les catastrophes naturelles, les attentats, les défaites en coupe du monde n’ont jamais empêché le monde de vivre et les gens d’acheter des écrans plats pour regarder la catastrophe en 4K. Consommer, quoi qu’il arrive, parce que c’est le seul moyen qu’on a de se sentir vivant. Consommer dans son coin sans se sentir responsable, parce que le responsable c’est l’autre. Celui qui a une plus grosse voiture, une plus grosse maison, une plus grosse entreprise, un plus gros débit internet, de plus gros enfants…Moi, je trie mes déchets quand j’y pense, je bois rarement, je mange des produits constipants pour ne pas trop utiliser de PQ, je fais très attention de ne pas trop prendre de douches et je fais l’amour dans le noir. Mais surtout parce que ma femme est moche.

Voilà donc une situation inédite que l’on racontera dans 50 ans à nos petits-enfants, qui auront connu de toute façon d’autres virus, d’autres mutations génétiques, d’autres extinctions. Mais pour notre génération, qui n’a jamais connu la guerre, c’est pittoresque, cocasse, presque agréable. De ne plus aller au travail, en étant payé pour les plus chanceux, de ne plus aller à l’école, le rêve intersidéral pour toute une poignée de branleurs ! Et le bac ? On vous le donnera, comme chaque année ! On pourra même filer la Ligue des champions à Paris, et le titre de champion de France à Lyon pour l’exemple. Malheureusement le bon goût ne reviendra pas à l’Eurovision cette année, ni Polanski à Cannes, ni le père Preynat à la kermesse.  Alors en attendant le changement d’heure (le changement d’ère ?), il serait grand temps de se poser enfin, de prendre des livres, d’écouter des albums oubliés, de regarder pousser des plantes vertes, de faire l’amour et de jouir d’un monde enfin au ralenti, comme il devrait l’être en temps normal. Le spectacle vivant s’est tu pour un moment…On ne joue plus, les bouffons bruyants de la télévision étant bien plus nécessaires à l’épanouissement culturel et intellectuel de nos sociétés. Mais bien désinfectée, une télécommande fonctionne toujours. Le ciel retrouve sa transparence au-dessus des mégapoles, les oiseaux toussent moins et c’est bientôt la fin. De la pandémie. Tout pourra alors recommencer comme avant…

Au-delà des considérations financières et sanitaires, il faudrait peut-être envisager cette parenthèse enchantée comme un cadeau. Afin que tout ne soit pas définitivement annulé. Pensées pour les malades, les familles de malades, le personnel soignant et tous ceux à l’équilibre précaire. Les indépendants, les artistes, les artisans…et les pauvres, pour qui rien ne change vraiment !!!

Cœur avec les coudes.

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