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Little Fires Everywhere (Saison 1, épisodes 1 à 3) : scandale en banlieue américaine

Publié le 19 mars 2020 par Delromainzika @cabreakingnews

Je dois avouer que l’on ne peut pas rêver de mieux qu’une série avec un tel casting que Little Fires Everywhere. On retrouve tout de même Kerry Washington (Scandal), Reese Witherspoon (The Morning Show, Big Little Lies) et Joshua Jackson (The Affair, Dawson) pour ne citer qu’eux. En installant petit à petit ses histoires, la série parvient à nous offrir des relations réalistes et des personnages qui donnent envie de voir plus de leurs aventures. Cette nouvelle série de Hulu est basée sur le best-seller du même nom de Celeste Ng. Le livre, je ne le connais pas, comme bien souvent dans les adaptations de série mais ce que l’on ressent rapidement c’est que Little Fires Everywhere cherche à nous offrir un regard émotionnel et intéressant sur le fait d’être mère (dans deux classes sociales différentes). Mais tout cela permet aussi de mettre en avant les relations familiales, le racisme, mais aussi l’immigration dans une banlieue.

Le récit des événements tragiques qui font suite à l'adoption d'un bébé sino-américain dans la banlieue cossue de Shaker Heights, dans l'Ohio, créant une guerre ouverte entre une propriétaire, Mme Richardson, à la tête d'une grande famille aisée, et sa mystérieuse locataire, Mia, une mère célibataire...

La relation entre Reese Witherspoon et Kerry Washington fait clairement la force de cette série dès le premier épisode. Il y a quelque chose qui se créé rapidement, une sorte d’alchimie palpable qui donne à Little Fires Everywhere un angle d’attaque. A cela s’ajoute forcément l’histoire des enfants qui vont eux aussi entretenir des relations qui permettent de développer un peu plus l’histoire de la série et ce qu’elle nous introduit pour la suite ici. « The Spark » est un très joli premier épisode, plus ou moins presque parfait. Les deux actrices délivrent le meilleur d’elles mêmes ce qui permet au scénario de rapidement nous attacher à son histoire, sans trop de difficultés. L’histoire commence en flashback alors que l’on commence l’histoire en août 1997. Sur certains aspects, on pourrait croire que Little Fires Everywhere ressemble légèrement à Big Little Lies, et à The Good Fight pour le générique. Mais il y a de sacrées divergences, notamment dans la mise en scène, plus chaleureuse ici que dans la série de HBO.

Elena (Reese Witherspoon) nous introduit rapidement à ses aventures quotidiennes. Elle a une vie bien rangée dans sa banlieue bourgeoise. Elle fait les lunchbox de ses enfants, les livres ont des codes couleurs, et elle a même réglé ses soirées « sexe » avec son mari les mercredis et samedis seulement. Son mari, Bill (Joshua Jackson) est un personnage que le premier épisode ne présente pas suffisamment pour voir ce qu’il y a à gratter chez lui. Mais rapidement, on comprend qui est Elena et ce qui fait tout l’intérêt du personnage face à Mia Warren (incarnée par Kerry Washington) et sa fille Pearl. Les deux vivent au départ dans leur voiture avant de rapidement trouver une solution de replis. La série veut rapidement nous mettre dans le bain et l’histoire de Mia et Pearl, du coup en dehors de la voiture et d’une scène au supermarché, on n’a pas vraiment d’images de la vie « d’avant » de ces deux femmes.

Bien entendu, Little Fires Everywhere cherche aussi à créer une vraie disparité entre les deux familles ce qui peut parfois devenir un peu too-much mais fonctionne malgré tout. Le cauchemar de Mia est un peu trop mis de côté dans cet épisode. Si cette partie risque de trouver développement dans les futurs épisodes, je m’attendais tout de même à ce que cela soit fait différemment. Mais la série fait tout de même un joli travail dans cet épisode : la relation entre Elena et Pearl, et celle entre Mia et Izzy.

Little Fires Everywhere démontre rapidement qu’elle a de quoi tenir la route quand on sait que la série vient d’un roman clamé par la critique. Notamment avec le casting et la mise en scène qui sont parfaits. Le scénario a encore besoin de muscler ce qu’il vient nous conter. « Seeds and All » permet de confirmer plus ou moins tout ce que le premier épisode avait installé auparavant. Mais c’est aussi là que la série cherche à nous introduire de nouveaux éléments. Dans le monde de Little Fires Everywhere, cet épisode se déroule déjà un mois après que Mia et Pearl soient arrivées à Shaker Heights dans l’Ohio et se sont retrouvées dans l’appartement à louer d’Elena.

Mais bien que cet épisode met en place pas mal de moments intrigants, c’est avant tout l’arrivée d’un personnage important de Little Fires Everywhere : Bebe Chow (Huang Lu). Mais tout ce que cet épisode fait ressemble plus à une introduction pour la suite qu’autre chose. Après tout la saison entière durera dix épisodes et Little Fires Everywhere compte bien prendre son temps. Tout cela peut être fait maintenant que Elena et Mia et leurs familles respectives partagent plus de moments. Ce qu’il y a de plus intéressant dans ce second épisode (par rapport au premier) c’est le fait qu’il parvient à jongler entre Elena et Mia et une relation qui reste encore ambiguë. On sent donc une certaine forme de tension, discrète, qui pourrait développer le tout de façon intelligente. Mais tout cela est grandement aidé par l’alchimie que partagent Kerry Washington et Reese Witherspoon.

Le fait que les deux personnages savent peu l’un de l’autre (même après un mois est une bonne chose).La vie de Mia avant Shaker Heights est encore une grande inconnue (qui je l’espère sera contée par la suite). La séquence du club de lecture est plutôt réussie et permet de donner un peu plus d’éléments pour créer des relations entre les personnages, une fois de plus. De plus, cela fait plaisir de retrouver Rosemary DeWitt pour parler du livre choisi « Vagina Monologues ». Tout cela amène une discussion étrange mais qui s’avère être assez intéressante pour créer un ensemble une fois de plus réaliste et attachant.

La scène entre Elena et Mia à la fin de l’épisode où les deux femmes partagent un vrai moment de femmes est là aussi particulièrement forte. Les deux femmes qui parlent du fait d’être mère autour d’un verre de vin renforce le récit une fois de plus. C’est probablement la première fois dans ces deux épisodes qu’elles partagent un vrai moment comme celui-ci, où il n’y a plus vraiment de différences et j’ai trouvé ça magnifique. L’histoire de Bebe à côté se construit petit à petit avant de réellement prendre tout son sens dans « Seventy Cents », le dernier épisode de la salve proposée par Hulu.

L’épisode permet d’en apprendre un peu plus sur Bebe et notamment sur ce qui est arrivé à May Ling, sa fille. On se retrouve en décembre 1996, quelques mois avant que Mia et Pearl arrivent à Shaker, où Bebe a du mal à élever sa fille avec le manque d’argent et les conditions particulièrement déplorables dans lesquelles elles vivent. C’est un moment intense qui renforce une fois de plus l’histoire de Little Fires Everywhere et permet de cerner un peu plus où celle-ci veut nous emmener. Mia est une vraie battante donc il n’est pas étonnant de la voir demander à Bebe de se battre pour sa fille. La scène finale de l’épisode précédent était importante, mais cet épisode vient renforcer aussi le lien entre les deux femmes. Tout en continuant de mettre en avant l’une des forces de la série : le fait d’être mère et l’importance que cela a dans ce monde.

Si parfois on pourrait penser à Desperate Housewives en pleine dépression, ce n’est pas si étonnant. Alors qu’elle organise la fête d’anniversaire de Mirabelle, la fille de Linda, Elena vient dire à Mia comment Linda et son mari Mark ont toujours tenté d’avoir un enfant sans les résultats escomptés. Tout cela jusqu’à ce qu’ils aient un appel pour un bébé asiatique abandonné proche d’une station service. Mia comprend rapidement ce qui s’est passé et le lien qu’il y a avec l’histoire de Bebe. Si tout cela permet de créer une certaine forme de tension dans la relation entre Elena et Mia, notamment car les deux femmes n’ont pas le même point de vue, tout cela ne met pas longtemps à créer une sorte de scandale dans les rues de Shaker Heights. Cette histoire permet de rassembler plusieurs personnages et plusieurs intrigues lancées dans les deux premiers épisodes. Cela donne alors à aussi à la série quelque chose de plus construit et plus solide. Mia sait qu’elle a besoin d’une preuve que Mirabelle est en fait May Ling. Elle va alors demander d’être la photographe de l’anniversaire afin de pouvoir demander à Bebe si Mirabelle est sa fille ou non.

Au delà de l’épisode très classique de la banlieue parisienne, il apporte de nouvelles histoires et permet surtout de solidifier tout ce qui a été construit auparavant. J’en attendais pas moins de la part des scénaristes et le casting continue de briller à sa façon. J’ai déjà hâte de voir la suite de la saison tant ces trois épisodes parviennent à délivrer tout ce que je pouvais attendre.

Note : 8/10. En bref, belle introduction à un drame de banlieue américaine.


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