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La dépression

Publié le 20 mars 2020 par Des/ordres @adadelita

La dépression. Beaucoup de personnes en parlent. On l'entend même dans les expressions de tous les jours. Mais la vivre, c'est une autre histoire. Tellement de gens en sont atteints, et souffrent en silence. Dû à ma maladie qu'est la cyclothymie, j'ai traversé beaucoup de phases de dépressions plus ou moins importantes. Là je dois admettre que depuis quelques temps, et la situation sanitaire actuelle n'aidant vraiment pas puisque confinement oblige, je traverse une énorme dépression. Ca à commencé lentement, au début. C'était tout simplement des petits moments de déprime dû à mes nombreux tocs et à mes nombreuses pensées puis au ras le bol de la maladie. Puis les tocs ont grandis, les lavages se sont intensifiés ainsi que les pensées et ma dépression aussi. Je ne vais pas parler de tocs, mais plutôt de ce qu'est la dépression vécue par moi. La dépression vous enlève chaque souvenir ou moment joyeux. Elle vous coupe du monde. Chaque matin, se lever est une torture. La dépression vous pousse à ce que vous restiez au lit presque toute la journée, à pleurer sans savoir réellement pourquoi. Faire un effort pour aller prendre l'air est un supplice car elle vous rends physiquement faible. Elle vous empêche de dormir la nuit, en vous réveillant pour vous rappeler à l'ordre. La dépression c'est de traîner les pieds toutes la journée, en suivant ce qu'il y'a à suivre sans vraiment se rendre compte de ce qu'il se passe autour de soi. Quand je dis qu'elle vous coupe de tout, c'est encore faible. Car même les sorties, les soirées, les films, les moments de tranquillité appréciables ne sont plus appréciés.Même les actions banales de la journées comme manger, se laver, ou autre deviennent difficiles. C'est de la tristesse en permanence. Où plutôt du vide. Un sentiment de vide tellement profond qu'elle vous pousse à vous demander pourquoi vous respirez encore. C'est étrange parce que nous sommes vides, sans émotions, en pleurant sans savoir réellement pourquoi et en même temps nous avons ce sentiment que arrêter de vivre serait la meilleure solution. Le désarroi est terrible. C'est comme un trou immense dans la poitrine qui s'agrandit à mesure où vous alimentez la dépression en restant passif. Je n'aime pas entendre les personnes qui disent "BOUGE TOI !". Se bouger, c'est le pire des efforts quand nous sommes confrontés à la maladie même s'il est nécessaire car rester passif alimente la dépression. D'un côté nous aimerions pouvoir bouger, se faire beau, voir des amis, rire, aller au restaurant. Mais d'un autre côté, ce sentiment qui est loin d'être un manque d'envie prend toute la place, et je le répète, vous coupe du monde. Les autres nous parlent, nous sommes ailleurs, dans nos pensées, mais quelles pensées ? J'appelle ça des pensées creuses. Parce que rien ne passe dans notre cerveau. Nous ne ressentons que cet état d'endormissement sans pour autant avoir réellement envie de dormir. C'est très paradoxal. Et nous ne sommes pas égoïste, loin de là. Nous sommes juste ailleurs. Je crois que j'ai très peu d'explications à donner, mis à part que c'est un combat sans nom. Comme je le disais plus haut, le simple fait de se lever le matin est difficile. Parfois le combat est tellement compliqué que nous pensons à nous faire du mal. Pas pour attirer l'attention, mais pour enfin ressentir quelque chose. Voilà pourquoi la scarification, l'alcoolisme où tout autre moyen de se faire du mal est fréquent.. Parce que ce besoin de ressentir quelque chose, même si c'est une douleur, est pour nous bien trop tentant.. J'ai malheureusement mis ma vie en danger beaucoup de fois dans mes périodes dépressives et je lutte chaque jour pour garder les pieds sur terre et pour vivre. Ne jamais banaliser cette maladie, bien au contraire. Cela survient contre notre volonté et on aimerait bien s'en passer. C'est tout ce qu'il y'a a dire. Ne laissez pas tomber une personne en dépression. Si vous voulez l'aider, allez y progressivement avec elle, ne la laissez pas sombrer un peu plus. Poussez la à sortir, à vivre, tout simplement en lui rappelant que la vie est dure mais précieuse et que chaque pas est une victoire.

Parce que la vie mérite d'être vécue et que chaque personne mérite d'être sauvée.

La dépression


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