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Vampires (Saison 1, 6 épisodes) : buveurs de sang à Belleville

Publié le 21 mars 2020 par Delromainzika @cabreakingnews

Dans sa logique de proposer du contenu original en France (et de faire face aux quotas de production française imposés par l’Etat), Netflix nous offre Vampires. Après l’excellente surprise que fût Mortel, je dois avouer que je mettais beaucoup d’espoir dans cette nouvelle série fantastique. Adapté du roman du même nom de Thierry Jonquet, c’est Benjamin Dupas (Vernon Subutex) et Isaure Pisani-Ferry (Platane) qui se sont chargés de l’écriture. On sent que le but de Vampires est clairement de faire le ménage dans ce monde poussiéreux des vampires. On retrouve alors ici un peu de cette envie de renouveler le genre comme avec V Wars plus tôt cette année (avec Ian Somerhalder). Vampires a la chance d’être à la fois très française dans sa façon de traiter le sujet, mais réussie. Au delà du fait que la série apporté un bon coup de frais dans le genre vampirique, il lui manque tout de même encore un petit truc. Nous sommes alors ici plongés dans Belleville en plein Paris et le décor a le mérite là aussi de changer des petites villes de campagne. On est mis face à cette histoire dans un univers que tout le monde connait. Mais les vampires de Vampires ne sont pas comme les vampires que l’on imagine non plus : pas de canines apparentes, ni d’histoires de chauve-souris.

Les Vampires existent. Ici, parmi nous. Aujourd’hui dans Paris, la famille de Martha Radescu vit clandestinement. Mais lorsque Doïna, 16 ans, se révèle vampire d’un nouveau genre, leur équilibre fragile explose. Mi-humaine mi-vampire, Doïna apprend à vivre avec sa double nature.

Tout cela est rassurant et participe à moderniser un peu plus la figure du vampire que l’on connait afin de lui donner un angle plus réaliste. Le point de départ de Vampires c’est l’histoire d’un virus (un peu comme dans Resident Evil en somme) et rapidement, la série peut nous rendre curieux et nous donner envie d’enchaîner les épisodes rapidement. Mais on sent clairement que les scénaristes sont de plus en plus originaux quant à la manière d’aborder le genre vampirique (Dracula, What We Do in the Shadows, V Wars, etc.).

Cependant, dès que Vampires cherche à s’émanciper de trop du point de départ (et notamment les codes du genre), alors on sent qu’elle a un peu plus de mal à faire vrombir la machine. Vampires est donc un vrai mélange urbain (pour la situation géographique) mais aussi très contemporain qui revalorise le monde des séries françaises fantastiques (même si Mortel était réussie). Ici, c’est donc une histoire de mutation génétique plutôt que de mythe de Dracula qui est mis en avant, alors que l’on ne parle pas forcément de « Vampires » mais bel et bien de buveurs de sang. C’est la jeune Oulaya Amamra (qui avait remporté le César du meilleur espoir féminin en 2017 pour son rôle dans Divines) qui incarne l’héroïne et elle s’avère ici un pilier de poids pour donner à la série sa force. Notamment car l’actrice apporte une certaine fragilité qui permet de s’attacher rapidement à elle.

Belleville permet quant à elle de nous offrir un point de vue étonnant sur le genre. Le décor est parfait. Mais Vampires ajoute des éléments légèrement scientifiques qui permettent de renforcer le réalisme souvent froid de la série. Le but est clair : oublier la romance habituelle du genre vampirique pour soigner son récit. De plus, ce sont les femmes qui ici sont les vraies héroïnes et Vampires parvient donc à inverser les rôles et donner à son histoire un angle plus ravissant. Au final, Vampires est une série brute, qui n’a pas froid aux yeux ni de montrer ce qu’elle veut montrer, mais certains dialogues pas toujours soignés sortent parfois un peu le téléspectateur d’un ensemble qui était pourtant réjouissant.

Note : 6.5/10. En bref, un nouvel angle pour un genre éculé. C’est réussi mais cela pourrait être encore mieux.


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