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Avenue 5 (Saison 1, 9 épisodes) : perdus dans l'espace

Publié le 23 mars 2020 par Delromainzika @cabreakingnews

Quand on me dit que Armando Iannucci est de retour sur HBO, je m’attendais à voir une sorte de Veep de l’espace, un space opéra qui aurait pu être passionnant. Sauf que voilà, au travers de ces neuf épisodes, j’ai comme l’impression que le créateur a oublié quelque chose. Il y a un côté La Croisière s’amuse dans l’espace mais ce n’est pas comme si tout était réellement palpitant. Du coup, on est loin de la comédie de SF satirique, qui propose quelque chose de critique mais drôle. Ici, ce n’est qu’une sorte de parodie de seconde zone du space opéra, mal inspirée et pourtant bien fichue. Visuellement, Avenue 5 a de quoi faire scintiller les yeux des téléspectateurs. Les décors sont somptueux et les costumes aussi. C’est comme ces chocolats en apparence si jolis qui nous réservent un fourrage pas très bon à l’intérieur.

Heureusement il y a Hugh Laurie. Cela fait plaisir de retrouver l’acteur dans un rôle avec cet humour caustique qui lui sied si bien. Sa façon de mettre mal à l’aise certains personnages peut faire écho à d’autres comédies, même si dans un sens Avenue 5 a quelque chose d’original qu’elle ne sait juste pas comment exploiter correctement. Jusqu’à la fin de la saison, Hugh Laurie porte le récit comme il peut, au rythme des choix narratifs stupides qui sont faits au fur et à mesure. Les erreurs se sont enchaînées dès le second épisode où l’on aurait dû s’attendre à ce que les choses prennent enfin forme et que le rythme soit présent. Mais non, Avenue 5 a préféré s’allonger et attendre un peu (et on a pu attendre quelques épisodes tout de même).

Avec une saison de neuf épisodes, je m’attendais à ce que Avenue 5 soit capable de créer quelque chose de beaucoup plus efficace, qui ne prend pas son sujet de la bonne façon. Je dirais que la série démarre réellement à l’épisode 4 où Avenue 5 accélère un peu plus les choses et nous offre quelques bons moments. Les petites soirées et fêtes sont là pour créer une sorte d’ambiance mais tout est sacrément creux. Car derrière toute l’esbroufe visuelle que Avenue 5 nous met sous les yeux, il n’y a pas grand chose à creuser et c’est bien là le problème. Etrangement, le meilleur épisode à mes yeux est probablement le septième. Quand la série offre à Ryan sa pire journée, Avenue 5 parvient à créer quelque chose d’efficace, avec la dose d’humour qu’il fallait (aussi cruelle soit-elle). Et jusqu’à la fin de la saison, Avenue 5 garde un rythme sympathique, sans pour autant briller.

L’erreur que le créateur a fait c’est de ne pas trop savoir comment elle doit avancer. Elle a une idée de départ qui aurait pu donner lieu à une série fascinante et c’est plus ou moins tout l’inverse, malheureusement, une fois que l’on arrive face à la série. La fin de la saison permet malgré tout de remonter la pente après un début de saison chaotique, mais cela ne fera jamais de Avenue 5 une série brillante.

Note : 4.5/10. En bref, une première saison aux multiples occasions manquées. Reste Hugh Laurie et des décors somptueux.


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