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Dare Me (Saison 1, 10 épisodes) : petit à petit les cheerleaders font leur psychologie

Publié le 26 mars 2020 par Delromainzika @cabreakingnews

Il y a quelque chose de vachement profond dans Dare Me. J’avais découvert la série lors de sa diffusion sur USA Network aux Etats-Unis mais je n’avais pas été plus loin dans l’attente de son apparition sur Netflix. Ce petit thriller est étonnant et se révèle petit à petit tout en prenant soin de parler des personnages et de raconter quelque chose sur eux. Dare Me parle d’obsessions, de destruction, d’addictions, et de tout ce qui fait que l’adolescence de nos jours est complètement perdue. Si sur le côté cheerleading j’aurais pu penser au départ que l’on aurait notre nouveau Hit the Floor (VH1), on est ici plutôt du côté d’Euphoria (HBO) et je dirais en plus réussi. Il y a une façon de faire dans la mise en scène et l’écriture qui rend Dare Me euphorisante et fascinante, car elle décortique les problèmes de ces adolescentes sans pincettes (comme la série de HBO certes) mais sans chercher à en faire des tonnes.

Dare Me c’est avant tout l’adaptation d’un roman de Megan Abbott du même nom, où dans une petite ville américaine des jeunes adolescentes tentent d’échapper à leur vie de campagne en buvant, se droguant et puis aussi dans leurs compétitions où elles sont parfaites. Ou tentent de l’être. Il y a d’ailleurs du point de vue entrainement et performance quelque chose de Black Swan. Il faut dire que Dare Me ajouté une bonne partie de thriller dans son histoire, ce qui forge forcément un peu plus ce caractère là dans l’histoire de la série. On peut aussi citer Friday Night Lights par moment (mais Dare Me est plus profonde, plus sombre et presque macabre par moment). Car il y a tout de même des histoires qui font peurs sur le constat de la société actuelle, notamment sur la consommation de drogue et d’alcool.

Certains éléments peuvent alors facilement nous faire penser à Black Swan, mais aussi à Cracks (avec Eva Green) ou même Sublimes Créatures (de Richard LaGravenese) même si dans Dare Me, il n’y a pas de twist fantastique. La série préfère tenter un angle plus réaliste tout en ajoutant une vision exacerbé des choses. La série ne s’empêche rien, notamment dans la façon de parler de la petite ville dans laquelle la série se déroule. On parle donc aussi de la politique, de la façon dont l’école est gérée, etc. Dare Me veut aller plus loin que la relation tordue entre les personnages et l’ambiance malsaine qui se dégage très rapidement. Mais la série est loin d’être la classique série pour adolescent(e)s. Il y a des éléments du drame de la petite ville américaine, ou bien du soap ado mais c’est plus une série qui prend son temps pour dérouler son thriller psychologique dont le but est clair : plonger la tête la première dans la vie de ces personnages et de nous donner l’impression d’être habités par leurs pensées.

Colette French, la nouvelle coach, est le personnage pivot qui va permettre à la série de se développer. Notamment car elle va chambouler l’amitié entre Beth, la meneuse, et Addy qui la suit depuis toujours (ou presque). Sauf que cette dernière est fascinée par Colette et sa façon de voir les choses, créant ainsi rapidement un malaise entre les deux personnages. On peut tout de même regretter parfois certaines intrigues convenues (notamment après le brillant premier épisode), mais l’ensemble fonctionne et même bien mieux que j’aurais pu l’imaginer. Dans sa narration lente et contemplative, Dare Me sait comment faire pour torturer ses personnages petit à petit et je trouve ça fascinant.

Je ne serais pas contre une suite, même si elle n’est pas forcément nécessaire pour autant non plus. Disons que la première saison de Dare Me se suffit plutôt bien à elle-même, tout en donnant l’envie frénétique de retrouver ces personnages malsains.

Note : 8/10. En bref, un croisement réussi dans la vie torturée de ces adolescentes d’une petite ville américaine. Ajoutez à cela un petit jeu malsain d’amitié et vous avez Dare Me.


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