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Star Trek Picard (Saison 1, épisodes 6 à 10) : fainéantise de l'espace

Publié le 26 mars 2020 par Delromainzika @cabreakingnews

Il y a quelque chose qui ne tourne pas toujours très rond dans cette saison de Star Trek Picard. Cette seconde partie de la saison manque donc de certains éléments qui auraient pu permettre à la série d’aller au delà de son simple prémisse. L’arrivée de Seven of Nine dans l’épisode 1.05 était une belle opportunité pour secouer l’univers de la série, ce qui va durer mais pas suffisamment pour que la fin de la saison soit réussie. Je suis donc terriblement déçu car l’humanisme de la série (qui en fait également sa force) aurait dû donner un vrai coup de fouet à celle-ci. Mais il n’en est rien. Tout part en sucette et c’est bien là le problème.

Dans « The Impossible Box » (1.06), on pouvait imaginer que la série avait enfin pris le bon chemin, en poursuivant le schéma bien installé de l’épisode précédent. Le fait que l’intrigue avance c’est une bonne chose car à chaque fois que j’ai vu Star Trek Picard (en dehors du 1.05), j’ai eu une impression de mise à l’arrêt des intrigues qui n’est pas spécialement brillant. La série tente alors de faire monter la pression petit à petit (ce qui fonctionne en partie), tout en donnant à Soji l’occasion de grandir dans l’univers de la série. On sent ici que le but est probablement de nous mettre en quête de la planète d’origine de Soji, sauf que cela ne fonctionne pas aussi bien que l’on aurait probablement pu l’imaginer au départ. Les scénaristes ont certaines ambitions (ce qui est rassurant), mais ils ont énormément de mal à les coucher sur le papier. On se retrouve avec des scènes parfois trop longues, trop contemplatives et qui, dans l’urgence du final qui va approcher, n’étaient pas nécessaire.

Star Trek Picard aime alors faire des détours afin de détourner notre regard du fait qu’elle ne veut rien nous révéler tout de suite. Comme la rencontre entre Hugh et Picard dans « The Invisible Box » qui est intéressante sur le papier mais n’apporte rien du tout à l’écran. Si la franchise reste derrière (notamment car Picard était un personnage de ce dit passé), elle a du mal à s’affranchir de celui-ci pour créer ses propres histoires. Les choses changent un peu dans « Nepenthe » (1.07). C’est probablement le seul bon épisode de Star Trek Picard dans cette saison (car la suite part complètement en sucette) et c’est aussi l’épisode que j’avais attendu durant toute la saison. Picard et Soji sont en pleine nature et le changement de départ fait énormément de bien à la série. Tout cela permet aussi de rythmer un peu plus l’histoire et de nous embarquer autrement. En jouant également la nostalgie, Star Trek Picard parvient à sauver ses fesses dans cet épisode et enfin à faire des propositions qui sont celles que j’aurais aimé voir tout au long de la saison.

Deanna Troi et Riker n’ont pas forcément la place qu’ils devraient avoir mais cela permet enfin de bousculer un scénario ronronnant. Si j’ai envie parfois d’être indulgent avec la saison, c’est uniquement quand on arrive à « Nepenthe ». Sauf que ce dernier ne permet pas de délivrer une suite brillante, ce qui m’a complètement refroidi jusqu’à l’issue de la saison qui est foirée en long et en large. Les retrouvailles entre Picard et ses anciens officiers donne alors une allure différente, plus fraiche (tout en restant imprégnée de nostalgie qui pour le coup fait du bien ici). Mais à chaque fois que Star Trek Picard accélère, elle freine tout de suite et c’est ce qui se passe avec « Broken Pieces » (1.08). Pourtant, dans ce dernier, Star Trek Picard vient nous offrir des réponses. C’est donc assez étrange de se dire que l’un des pires épisodes de la saison est celui qui donne des réponses. Et pourtant, c’est à mon sens bien le problème aussi.

Surtout que « Nepenthe » a permis de mettre en avant tout ce qui pourrait aller dans la série si elle changeait un peu sa manière de créer des histoires. Cet épisode a prouvé que les scénaristes étaient capables de faire quelque chose de plus excitant que la saison dans sa globalité, en créant un lien avec l’histoire du personnage, mettant en scène des relations fortes et des personnages qui agissent de façon logique et intelligente. « Broken Pieces » fait quoi ? Tout l’inverse. Dès le début, c’est un épisode qui n’a rien de spécial à nous offrir, bourré de moments dramatiques étouffés par des réponses amenées de façon ennuyeuse. En manquant aussi d’originalité, cet épisode plonge encore plus Star Trek Picard dans une mécanique pompeuse qui donne plus l’impression que les scénaristes n’ont pas d’idées qu’autre chose et c’est bien ça qui m’embête. Agnes révèle quant à elle à Picard pourquoi elle agit comme elle agit. Et la série répète un schéma déjà utilisé dans … la saison 2 de Star Trek Discovery. Comme si on avait besoin d’avoir deux séries actuelles qui racontent la même chose !

La série n’oublie pas non plus de charger la mule en dialogues, histoire de brasser plus d’air qu’autre chose et noyer ainsi tout ce qui peut être intéressant dans un flot d’éléments ennuyeux. Pourtant, Seven of Nine est de retour dans cet épisode et c’était là un élément intéressant. Mais il n’en est rien. Ce qui m’énerve donc avec Star Trek Picard c’est sa façon de donner de l’espoir que les choses s’accélèrent puis de tout faire retomber d’un coup comme un soufflé avant même que l’on ait le temps d’apprécier quoi que ce soit. « Et In Arcadia Ego, Pt. 1 » est encore un autre problème de Star Trek Picard. Cette première partie (fausse première partie d’ailleurs) vient enfin donner à Soji l’occasion de retrouver les traces de ses origines. Mais une fois de plus, tout est sacrément décevant, sans intérêt et même ennuyeux. Plutôt que de se concentrer sur ce qu’il y a palpitant, on donne de la place aux problèmes de Picard (et franchement, c’est le cadet de mes soucis). Mais quand Picard et les autres arrivent à Synth Central, pendant quelques minutes, c’est étrange et plutôt cool.

Du coup, j’avais de l’espoir pour que la fin de la saison soit réussie. Mais rapidement, Star Trek Picard démontre qu’elle ne sait pas comment s’y prendre. Pire, elle enfonce le clou à chaque scène quitte à lâcher complètement ses téléspectateurs. Le truc c’est que tout ce que ce double épisode final fait est fainéant (et pour un univers comme Star Trek Picard c’est vraiment la merde, tant l’univers est riche et fascinant) et surtout pas intéressant pour un sou. Le but est donc de se concentrer sur les efforts de Picard afin de sauver à la fois la colonie de la destruction mais aussi de stopper la destruction de tous les non-synth de l’univers. Si seulement « Et In Arcadia Ego, Pt. 2 » était réussi, alors Star Trek Picard aurait peut-être pu gagner une bataille mais il n’en est rien. Tout est résolu dans un scénario ronronnant, qui n’offre aucune réelle surprise, rien de brillant si ce n’est un ensemble ennuyeux. Je ne sais pas quoi attendre d’une saison 2 mais je ne suis pas sûr d’avoir envie de voir une nouvelle catastrophe. Depuis le retour de la franchise, j’ai comme l’impression que les scénaristes n’ont de cesse de « chier » sur Star Trek et cela commence à devenir problématique.

Note : 4/10. En bref, seconde partie de saison ratée (en dehors d’un épisode…)


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