L’effet Danny McBride fonctionne toujours chez HBO et The Righteous Gemstones n’est pas sa première réussite. Pour le coup, cette série est savamment originale, prenant l’histoire d’une famille de pasteur superstar sous un angle satirique efficace. Depuis le début, McBride aime les rôles de losers et une fois de plus, il s’en donne à coeur joie. Si ce n’est pas aussi réussi que Eastbound & Down et mieux que Vice Principals, The Righteous Gemstones n’a de cesse de tordre dans tous les sens sont histoire pour mieux en essorer des blagues efficaces et des dialogues ciselés. Quand le créateur/scénariste/réalisateur/acteur/producteur a décidé de créer The Righteous Gemstones c’était pour parler de l’Amérique qui n’est jamais très représenté au cinéma ou à la télévision. L’histoire des pasteurs stars, des mega-églises, c’est un sujet qui peut nous offrir de grands moments de comédie quand on réfléchit un peu et Danny McBride s’est décidé qu’il fallait que l’on voit ça sur notre petit écran. Pari réussi que j’ai enfin pu terminer avec le temps qui m’est imparti actuellement.
Pourtant, sur le principe de départ, The Righteous Gemstones c’est une énième aventure de famille dysfonctionnelle, comme on en voit pas mal dans le genre depuis un sacré bout de temps. Tout n’est pas pour autant parfait dans cette première saison. Certaines opportunités sont malheureusement manquées avec certains personnages qui n’ont pas l’attraits qu’ils auraient dû avoir. Mais la famille Gemstone, bien texan dans ses bottes, est une famille parfaite pour nous introduire dans cet univers. Elle a tout de la famille américaine aux valeurs traditionnelles mais dans un univers où tout est exacerbé à un point où cela fait forcément ressortir le pire de chaque être humain.
Les trois personnages principaux de la série sont loin d’être des enfants de choeur. Ils font du business et un business qui rapporte. Chacun a des vices, des vices de nouveau riche qui permettent à la série de créer des éléments de comédie assez cocasses, sans pour autant que cela ne brille toujours. Certains guests permettent quant à eux d’apporter un peu de folie à la série pour mieux nous rappeler pourquoi tout est permis. John Goodman, Danny McBride et Adam DeVine font alors le trio de tête de The Righteous Gemstones et forcément, comme à chaque fois chez McBride, nous sommes dans la caricature la plus totale. On ajoute Walton Goggins (Vice Principals) qui retrouve McBride dans un rôle hilarant et d’autres encore qui permettent de renouveler un peu l’esprit de la série par moment.
Dommage tout de même que The Righteous Gemstones se transforme souvent plus en comédie familiale qu’un satire sociale sur la religion et les vices qui peuvent en ressortir. Il y a forcément quelques tentatives mais elles ne sont pas suffisamment bien fichues à chaque instant pour que l’on se prenne totalement au jeu. Au final, The Righteous Gemstones reste tout de même une belle petite série, amusante et originale.
Note : 6.5/10. En bref, ça fait plaisir de voir une série parler de religion sous un angle très américain. Surtout quand c’est McBride aux commandes, même si ce dernier aurait pu muscler un peu plus l’ensemble.