Projet de loi d’urgence, PCF et FI votent contre…

A l'issue de débat menés dans des conditions inédites, l'Assemblée Nationale a adopté le projet de loi d'urgence.

Un vote qui intervient après un accord trouvé avec le Sénat en commission mixte paritaire sur le report du dépôt des listes aux élections municipales.
Sur les bancs de l'opposition, le groupe LR a voté sans réserve le projet de loi. Son orateur, Philippe Gosselin s'est dit " l'esprit en paix, en paix intérieure et aussi en paix avec ceux qui nous entourent ici ", tout en jugeant qu'avoir pris " trois jours pour bousculer des pans entiers de notre Droit y compris des grands principes constitutionnels comme la liberté d'aller et venir " n'était pas " trop long ".
Au nom du groupe socialiste, Christophe Bouillon a appelé à " prendre soin des Français c'est prendre soin de ceux qui sont un peu le back-office de la France ". " Il faut éviter les faillites, il faut éviter que les salariés en soient diminués dans leurs droits ", a-t-il prévenu tout en annonçant le choix de son groupe : " Nous sommes favorables à ce projet, vous pouvez compter sur nous. "

Le président du groupe de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon s'est en revanche dit défavorable au texte considérant qu'il ouvrait des pouvoirs quasi illimités à l'exécutif : " Le droit et le devoir de l'opposition est de se présenter comme un recours à la disposition de la Nation. " Pour lui, " la pandémie est un fait biologique mais aussi un phénomène social ". " Le monde d'après doit commencer maintenant ", a-t-il affirmé " l'intérêt général, le salut commun, la planification écologique, voilà ce qui doit dominer demain ".

Au nom des députés communistes, Elsa Faucillon a tout d'abord salué " les personnels soignants et tous ceux qui sont derrière une caisse de supermarché, une benne à ordure, un volant pour livrer des repas aux anciens ". Elle a ensuite fait part des inquiétudes de son groupe pour lesquelles " en responsabilité, en conviction, nous voterons contre ce texte ".
" Inquiétude sur cette dérogation démocratique, bien plus importante que pour l'état d'urgence ", indique-t-elle rappelant la proposition du PCF d'installer un " comité de suivi comprenant des scientifiques, des représentants du monde du travail ", considérant que " l'unité, la confiance ne se décrètent pas, elles se gagnent ".
" Inquiétude devant les mesures dites sociales, de l'article 7 qui prévoit des dérogations sur la durée du travail, les congés payés, le travail du dimanche ". " Ces mesures ne sont pas limitées dans le temps [...] et laissent penser que ce sont toujours les mêmes qui vont payer la crise. Vous avez refusé de rétablir l'ISF et Mme Pénicaud est fière de contraindre les salariés du BTP à travailler ", a-t-elle poursuivi.
Pour la communiste, " ce que nous faisons dit quelque chose du monde de demain. Nous continuerons de demander des moyens de bien plus grande ampleur pour l'hôpital. Nous demandons des réquisitions d'entreprises, nous sommes encore trop loin. Nous faisons le choix de protéger l'humain avant votre logiciel politique ", a-t-elle conclu.