La terminologie employée par Emmanuel Macron, « Nous sommes en guerre » mérite d’être confrontée à la réalité d’une stratégie qui oscille entre la protection des intérêts du capital et résorption de la pandémie.
Est-ce que la guerre est déclarée contre les politiques d’austérité qui ont conduit l’hôpital public à l’asphyxie, sabrer les recherches, exporter le savoir-faire et la délocalisation industrielle ?
Ou bien l’appel à « l’union sacrée » ne vise coûte que coûte à préserver les marges bénéficiaires des grands groupes, dans une économie mondialisée dont la nocivité et l’incapacité à agir dans l’intérêt général, se vérifie chaque jour un peu plus ?
Il y a des choses que l’exécutif de la nation devrait faire pour répondre positivement à cette question.
Par exemple, arrêter de suivre les injonctions de la cour des comptes, qui régulièrement incite à la réduction des moyens des services publics.
Egalement, il pourrait engager une procédure de réquisitions et de renationalisation des secteurs vitaux pour le pays.
Autre exemple, l’Etat pourrait redéfinir les objectifs répondant à l’urgence sanitaire.
Aujourd’hui l’essentiel des mesures consistent à déroger au code du travail, laissant le champ libre aux employeurs d’imposer aux salariés des jours de RTT, le retour à la semaine de travail de 60 heures sans accords collectifs.
L’état d’urgence sanitaire devrait au contraire conduire le gouvernement à faire voter par le Parlement une loi rectificative pour doter le budget de la Santé et de l’hôpital public des crédits nécessaires aux besoins d’aujourd’hui, et demain pour effacer « l’austérité sanitaire »
Enfin, au lieu de mettre en suspens la réforme des retraites, Emmanuel Macron devrait annoncer l’abandon de cette réforme et le lancement d’une grande consultation pour dégager les pistes d’un financement nouveau provenant des revenus financiers qui même aujourd’hui échappent à l’effort de solidarité.
Le peuple, dans sa diversité face à cette crise sanitaire d’une ampleur inégalée, montre que le monde du travail, comme il l’a déjà fait en d’autres circonstances, sait faire face à l’adversité.
Pour autant, il n’a pas vocation à être aujourd’hui ni demain la variable d’ajustement à la guerre économique et financière qui fait rage.
Il y aura un avant et un après le covid-19, si la mobilisation citoyenne et la conscience politique collective pour une transformation sociale et démocratique s’impose durablement.
Section PCF de Sète