Lors de la veillée avec les jeunes, le Saint-Père a tenu un discours de premier ordre duquel on peut extraire ce passage si propre à l'Église qui est en France où il devra trouver un écho bien particulier :
"L'unité et la réconciliation ne peuvent pas s'obtenir par nos seuls efforts. Dieu nous a fait les uns pour les autres et c'est seulement en Dieu et en son Eglise que nous trouvons l'unité que nous cherchons. Et malgré tout, devant tant d'imperfections et de désillusions autant individuelles qu'institutionnelles, nous avons parfois la tentation de construire artificiellement une communauté parfaite. Cette tentation n'est pas nouvelle. Il y a, dans l'histoire de l'Eglise, de nombreux exemples de tentatives d'éviter...les faiblesses et les fautes humaines pour créer une unité parfaite, une utopie spirituelle".
Mais ces tentatives de construire l'unité, a encore observé le Pape, "la détruisent en réalité. Séparer l'Esprit du Christ présent dans la structure institutionnelle de l'Église compromettrait l'unité de la communauté chrétienne qui est précisément un don de l'Esprit- Saint... Malheureusement, la tentation d'aller tout seuls en avant persiste. Certains parlent de leurs communautés locales comme quelque chose qui serait détaché de ce que l'on appelle l'Eglise institutionnelle, en décrivant cette première comme flexible et ouverte à l'Esprit et la seconde comme rigide et privée de l'Esprit". "L'unité fait partie de l'essence même de l'Eglise catholique, elle est un don que nous devons reconnaître et aimer (...)
La véritable unité ne peut jamais se baser sur des relations qui nient une égale dignité des personnes. Et l'unité n'est pas non plus la simple somme totale des groupes avec ceux qui parfois tentent de nous définir. De fait, c'est seulement dans la vie de communion que l'unité s'obtient et que l'identité humaine se réalise pleinement: reconnaissons le besoin commun de Dieu, répondons à la présence unificatrice de l'Esprit-Saint et mettons nous au service les uns des autres".
Bien souvent, les catholiques français sont paradoxalement divisés et avides d'unité, mais n'envisagent celle-ci qu'à la condition qu'elle se fasse autour d'eux-mêmes ou de leur petite communauté et de ce qu'ils décrètent comme vérité.
Les causes? En voici données par le Pape :
"Nous, les chrétiens, risquons d'avoir la tentation de réduire notre vie spirituelle à un simple sentimentalisme, qui offusque toute vision cohérente du monde mais aussi notre capacité à aborder avec rigueur les multiples autres phénomènes qui attirent l'esprit et le coeur de nos contemporains"
"Par sa nature même, le relativisme ne permet pas de voir le cadre dans son entier. Il ignore les principes qui nous rendent capables de vivre et de croire en l'unité, en l'ordre et en l'harmonie".
La solution, une fidélité absolue à l'Église et à sa hiérarchie :
"L'unité fait partie de l'essence même de l'Église catholique".