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Un tour qui sent la pharmacie

Publié le 19 juillet 2008 par Giher
Samedi 19 juillet 2008 19h25 - UN TOUR QUI SENT LA PHARMACIE - société Alors c'est reparti pour un tour si j'ose dire. Nouveau scandale, certains coureurs se dopent dans ce Tour de france 2008. incroyable ! Tout le monde s'étonne. Le Tour de france aimerait bien être propre. Il l'avait promis. Il n'y arrive pas parce que ce n'est pas possible. La seule façon de rendre le Tour propre c'est de le supprimer !
Le Tour, c'était grand, c'était beau, c'était pur, dans ma jeunesse. On ne parlait pas de dopage, ou si peu, alors qu'il existait depuis longtemps, peut-être depuis l'origine. C'était une pratique d'officine clandestine, de soigneurs magiciens manipulateurs de fioles et de remèdes improbables, et rien ne la sanctionnait. Nous évitions de nous demander comment les coureurs pouvaient fournir des efforts aussi incroyables sans soutenir artificiellement leur humaine nature aussi courageuse qu'elle fut. Les défaillances nombreuses même chez les plus grands redonnaient à nos dieux une dimension humaine en faisant taire nos doutes. Nous étions les complices naïfs de notre impérieux besoin d?enchantement.
La logique implacable du libéralisme économique aidant, ces pratiques archaïques devinrent scientifiques, systématiques et froidement organisées, sous la pression d'enjeux économiques de plus en plus énormes et de la chape de plomb d'une omerta maffieuse en regard desquels les coureurs ne sont plus que de dérisoires pions interchangeables corvéables à merci et complices de leur propre déchéance. L?histoire ne date pas d'hier. Dans le magazine « Vu » en juillet 1935 l'écrivain surréaliste Philippe Soupault qui n'appartenait pas au sénacle sportif, ce qui explique en partie sa franchise, écrivait déjà :
"Depuis les coureurs embrigadés, muselés, véritables bêtes de somme, jusqu'aux malheureux qui croient que c'est "du sport", tous ne sont victimes que d'une illusion.
Mais on ne laisse personne entrer dans les coulisses. Il est interdit de connaître les combines, les marchandages, les histoires...
Tant pis pour les gogos, ils ont le sport qu'ils méritent."
L'histoire ne se répète pas, elle bégaie.
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